Courrier des tranchées Stefan Brijs Editions Héloïse d'Ormession 589 pages 4e de couverture
Londres à l'aube de la Première Guerre Mondiale. John Patterson refuse de s'enrôler, faisant fi du patriotisme et de l'effervescence populaire, contrairement à son meilleur ami Martin Bromley. Bercé par Keats et Thackeray, John, insatiable lecteur, veut étudier la littérature anglaise et se complaît dans cet univers aux antipodes de la violence du conflit. Mais celle-ci se rappelle brutalement à lui lorsque le père de John, facteur, ne se résout pas à donner à Mme Bromley la lettre l'informant de la mort de son fils. En France, sur le front. John est finalement appelé à rejoindre les rangs de l'armée. Il découvre que Martin n'est pas mort en héros comme annoncé mais qu'il a été exécuté par ses supérieurs. Doit-il révéler la vérité à Mme Bromley avant de partir pour une opération où il pourrait y laisser la vie ? Mon avis J'étais un peu sceptique quand j'ai reçu "Courrier des tranchées" pour deux raisons: encore un roman sur la Première Guerre Mondiale et surtout il est énorme (591 pages). Mais dès les premiers chapitres, mon scepticisme a disparu pour laisser la place à l'intérêt. Stefan Brijs nous apporte une vision nouvelle de cette première guerre. En effet, nous suivons l'annonce puis les premiers combats depuis Londres où l'engouement est plus qu'immense à l'annonce du conflit. De nombreux jeunes hommes s’enrôlent spontanément dans les rangs pour partir combattre les allemands. Cependant, John ne souhaite qu'une chose: continuer ses études contrairement à son ami d'enfance Martin, prêt à tout pour s'engager. Martin au front, une fameuse lettre non distribuée par le père de John va venir bouleverser la vie de se dernier.... En découle une aventure saisissante et émouvante. Plusieurs points m'ont conquis dans ce roman: - tout d'abord le point de vue novateur apporté par l'auteur sur cette guerre. On a souvent lu des romans à ce sujet du point de vue de français mais jamais d'un pays où les conflits n'ont pas explosé. Ici la guerre est vue comme une bonne chose, même si la crainte que Londres soit bombardée reste bien présente dans l'esprit des gens. Loin des yeux, loin du cœur. - les descriptions de l'auteur sont parfaitement équilibrées afin de permettre au lecteur de se situer parfaitement dans le décor. Stefan Brijs a parfaitement réussi à me faire voyager avec ses mots, j'y étais, je vivais les émotions des personnages, je ressentais leurs peurs, leurs joies et leurs doutes. - les valeurs que l'auteur a souhaité mettre en avant dans son roman: l’honnêteté, la famille, la trahison, le courage... D'exemples en contre -exemples, tous ces points sont abordés un par un et, ce qui est agréable, sans jamais tenir un discours moralisateur. Les conflits intérieurs que rencontrent John illustrent de nombreuses situations quotidiennes. J'ai beaucoup apprécié. Pour conclure, j'ai vraiment passé un excellent moment de lecture avec Courrier des Tranchées. Emotions et tensions étaient au rendez-vous et il a réussi à me tenir en haleine jusqu'à la fin. Une autre manière de découvrir la Première Guerre Mondiale. Je vous le conseille pour cette rentrée littéraire 2015.
2 Commentaires
Guillaume TdV
9/19/2015 02:51:28 am
Je ne peux que t'y inciter, il est poignant et innovant grâce à un point de vue inédit
Réponse
Laisser une réponse. |
Archives
Mai 2019
Categories
Tout
|