La Petite Barbare Astrid Manfredi Belfond 154 pages Un grand merci aux Editions Belfond pour cette pépite.
4e de couverture En détention on l'appelle la Petite Barbare ; elle a vingt ans et a grandi dans l'abattoir bétonné de la banlieue. L'irréparable, elle l'a commis en détournant les yeux . Elle est belle, elle aime les talons aiguilles et les robes qui brillent, les shots de vodka et les livres pour échapper à l'ennui. Avant, les hommes tombaient comme des mouches et elle avait de l'argent facile. En prison, elle écrit le parcours d'exclusion et sa rage de survivre, et tente un pas de côté. Comment s'émanciper de la violence sans horizon qui l'a menée jusqu'ici ? Peut-elle rêver d'autres rencontres ? Et si la littérature pouvait encore restaurer la dignité ? Subversive et sulfureuse, amorale et crue, La Petite Barbare est un bâton de dynamite rentré dans la peau d'une société du néant. Mon avis Attention ce roman n'est pas anodin ! C'est peut-être même le plus explosif de cette rentrée littéraire 2015. Astrid Manfredi nous livre avec La Petite Barbare un roman très court mais d'une violence sans égale. Pas d'introduction à l'horreur. Dès les premières pages le lecteur se prend la violence en place face, sans ménagement. Ici on ne ment pas. A l'isolement carcéral, cette jeune femme de 20 ans n'a d'autres solutions que d'écrire pour ne pas sombrer dans la folie de ce confinement obligatoire. Une rapide description nous expose l'environnement défavorable dans lequel elle retenue. Ses écrits, se sont ses mémoires. Bien que jeune, le récit autobiographique qui se déroule sous nos yeux dépasse les limites de l'entendement. Une jeunesse sans limites parentales. Grandir dans une barre d'immeuble, entourée d'autres immeubles, sans but dans la vie, sans soutien. L'adolescence et la découverte d'un corps qui attire les regards, un pouvoir qui peut rapporter, facilement mais en se dégradant. Des mauvaises fréquentations, de l'argent facile, sale, mais enivrant. Le luxe, la fête, les habits, chaussures, champagnes, ... toujours plus, toujours plus vite, toujours plus facilement. Et le point de non retour arrive. La chute avec comme destination la prison. Un bien pour s'en sortir ou le début d'un nouvel enfer ? "La Petite Barbare" nous offre en l'espace de 150 pages une vérité crue, qui dérange, met mal à l'aise. Le lecteur se sent gêné d'un récit si court et si détaillé. Tiraillé entre le désir de ne pas savoir, de rester dans l'ignorance, et celui, poussé par une curiosité malsaine, d'aller plus loin, de découvrir encore plus de détails. La plume est acerbe, elle ne cherche pas à ménager. Pas de fioritures pour arrondir des angles obtus, pour édulcorer une réalité faite de gris. J'ai totalement été subjugué par cette lecture, par cette violence, par cette révolte qui nous envahie rapidement. Un récit à bout de souffle duquel on ne peut pas sortir indemne. C'est tout simplement une claque, un de celle qui vous laisse un trace pour longtemps.
2 Commentaires
10/2/2015 12:42:22 pm
Je compte bien le lire, même si je n'ai pas trouvé l'auteure extraordinaire dans LGL.
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Guillaume TdV
10/5/2015 07:16:01 am
Oui parfois l'attitude/comportement des auteurs influence sur nos choix de lecture. Disons que là il faut faire abstraction :)
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