Le livre des Baltimore Joël Dicker Editions de Fallois 4e de couverture
Jusqu'au jour du Drame, il y avait deux familles Goldman. Les Goldman-de-Baltimore et les Goldman-de-Montclair. Les Goldman-de-Montclair, dont est issu Marcus Goldman, l auteur de La Vérité sur l Affaire Harry Quebert, sont une famille de la classe moyenne, habitant une petite maison à Montclair, dans le New Jersey. Les Goldman-de-Baltimore sont une famille prospère à qui tout sourit, vivant dans une luxueuse maison d une banlieue riche de Baltimore, à qui Marcus vouait une admiration sans borne. Huit ans après le Drame, c est l histoire de sa famille que Marcus Goldman décide cette fois de raconter, lorsqu'en février 2012, il quitte l hiver new-yorkais pour la chaleur tropicale de Boca Raton, en Floride, où il vient s atteler à son prochain roman. Au gré des souvenirs de sa jeunesse, Marcus revient sur la vie et le destin des Goldman-de-Baltimore et la fascination qu'il éprouva jadis pour cette famille de l Amérique huppée, entre les vacances à Miami, la maison de vacances dans les Hamptons et les frasques dans les écoles privées. Mais les années passent et le vernis des Baltimore s effrite à mesure que le Drame se profile. Jusqu'au jour où tout bascule. Et cette question qui hante Marcus depuis : qu'est-il vraiment arrivé aux Goldman-de-Baltimore ? Mon avis C'est mon binôme Enjoy Books qui m'a choisi cette lecture pour le mois de février 2016, vous pourrez retrouver son avis sur ce titre ICI. J'étais particulièrement heureux de ce choix. J'avais tellement aimé "La vérité sur l'affaire Harry Québert" qu'il me tardait de retrouver la plume de l'auteur. Très rapidement je découvre avec plaisir que Joël Dicker nous propose avec ce nouveau titre une histoire de famille, de la famille de Marcus, personnage principal de son précédent roman. J'entamais donc cette lecture dans les meilleures conditions qu'il soit puisque je suis un grand fan des histoires de familles. D'autant plus qu'ici il est question d'un fameux "drame" familial...l'auteur nous le mentionne dès le début mais il ne nous sera révélé qu'à la fin: bref ma curiosité était complètement éveillée par cette entrée en matière. La narration m'a également beaucoup plu car l'auteur nous parle à la première personne de l'histoire de sa famille, pas toujours dans un ordre chronologique. Il alterne présent et passé subtilement afin de donner un réel intérêt au lecteur pour son histoire en laissant quelques non-dits ou des explications en suspens. Très vite on se retrouve intégré à cette famille et leur histoire devient la nôtre, sauf que nous nous la découvrons en temps réel. Du point de vue du personnage narrateur l'histoire a une position très émouvante. Il a toujours été en admiration devant la vie de son oncle, sa tante, et ses deux cousins avec lesquels il a toujours été très fusionnel. Né du mauvais côté de la famille, du côté des revenus plus modestes, il porte un réel culte pour cette famille qui vit comme il en a toujours rêvé. A travers ce récit, une forte émotion d'injustice apparaît lors de la lecture. Une grande partie du récit est également axée sur cette complicité fraternelle qui unit les deux cousins de Marcus. On découvre un amour entre frères plus fort que tout, c'est vraiment très beau. Mais derrière cette façade de la famille parfaite, aisée se cachent de nombreux secrets que l'auteur se plait à nous faire découvrir à travers son histoire. C'est subjuguant et rien ne laisse imaginer de telles choses. "Le Livre des Baltimore" est un vrai coup de cœur pour moi. Une fresque familiale intrigante, des secrets et des faux semblants: tous les ingrédients réunis pour une lecture captivante et émouvante. Un vrai bonheur que je ne peux que vous conseiller. Avis aux amateurs.
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Mariages de saison Jean-Philippe Blondel Buchet & Chastel Un grand merci à Babelio qui m'a confié ce titre lors de la dernière Masse Critique et aux Editions Buchet & Chastel. 4e de couverture Juillet 2013 en province. Comme chaque été, Corentin retrouve, au côté de son parrain, Yvan, son emploi saisonnier de vidéaste de mariage. Chargé d’accompagner les couples des premières heures de la journée la plus importante de leur vie jusqu’au matin suivant, il recueille leurs espoirs et leurs désillusions, leurs joies et leurs détresses, parfois. Mais à vingt-sept ans, il est temps de faire des choix, amoureux tout autant que professionnels. Corentin a devant lui cinq mariages et aucun enterrement pour trouver sa voie. Analyse des sentiments, amertume et plaisir, empathie pour les personnages... On retrouve dans Mariages de saison tout ce qui fait le charme des romans de Jean-Philippe Blondel. Mon avis Corentin filme des mariages chaque week-end. Avec un œil expert, en association avec son parrain Yvan, il tente de réaliser un film personnalisé pour chaque union. Seulement, Corentin ne fait que capturer la vie des autres. La sienne, il ne l’affronte pas directement, caché derrière son objectif. Ses histoires de cœur ne sont que superficielles, l’avenir ne le concerne pas. A travers ce court roman riche en émotions, Jean-Philippe Blondel nous fait vivre l’été qui bascule la vie de Corentin. A travers 5 mariages édifiants et des témoignages vidéos de la part de ses proches, Corentin réalise l’état dans lequel il a laissé sa vie. Les questions vont sont formuler quant à son avenir et rien ne sera plus jamais comme avant pour lui. L’auteur a créé autour de son personnage principal une palette de personnages attachants, détonants, parfois un peu clichés mais tous apportent quelque chose à Corentin, lui permettent d’avancer, peu importe la direction. « Mariages de saisons » est un concentré d’émotions, une histoire de vie simple, comme il doit en arriver souvent. L’auteur a réussi à la sublimer avec sincérité, pudeur et modestie. Une période charnière dans la vie d’un jeune homme, le début du reste de sa vie. Moi, Benjamin V. 33 ans, l'âge du Christ et toujours pas de miracle en vue... - Laurent Moreau2/19/2016 Moi Benjamin V. 33 ans, l'âge du Christ et toujours pas de miracle en vue... Laurent Moreau La Bourdonnaye 4e de couverture
Benjamin est un grand adolescent d’un peu plus de 30 ans qui semble n’avoir qu’un but dans l’existence : défendre son titre âprement gagné de « roi de la lose ». À son âge, il ne sait toujours pas quoi faire de sa peau de vieil enfant ou de jeune grande personne, c’est selon. Il se nourrit toujours de junk food, passe son temps devant les séries télé et collectionne méticuleusement faux plans et galères. Il fait le désespoir de ses parents, d’autant que même son jeune frère est déjà casé, avec la déjà chiante Marie-Clémentine, et déjà bientôt père. L’heure de l’ultime remise en question a donc sonné. Bardé de sa bonne humeur et de son inoxydable foi en la vie, Benjamin le Bordelais part ouvrir un bar à vins… en Laponie. Ah ! la Laponie ! Le pays des rennes, du froid, du Père Noël et de Lotta, jeune femme volage et incertaine de ses choix, mais belle comme le diable. Autant d’embrouilles au centimètre carré, c’est un appel à la gourmandise ! Mon avis Quel plaisir de me plonger dans ce court roman de Laurent Moreau au nom interminable et tellement drôle. D'ailleurs la roman se trouve être le reflet de ce titre du point de vue de l'humour. Benjamin c'est le mec qui ne s'est pas vu vieillir. Lorsqu' il réalise enfin qu'il a bel et bien dépassé la trentaine, c'est l'heure pour lui de faire le bilan de cette décennie passée, la vingtaine, et surtout d'envisager son avenir. Mais avant tout, un super voyage entre amis en Laponie. Durant cette semaine au pays de Père Noël, Benjamin fait face à deux coups de foudre: un pour une ville et l'autre pour une habitante. Il n'en fallait pas plus à ce trentenaire dynamique pour réaliser un projet fou: ouvrir une épicerie de produits "Made In France" au cœur de la Laponie. L'humour est le principal ingrédient de cette intrigue, tel un pilier porteur. Et je dois avouer qu'il est plutôt efficace sans être toujours très fin ni pince-sans-rire. Les situations dans lesquelles se retrouve notre héros du quotidien relèvent souvent du cocasse. En plus de sourire régulièrement, il m'est arrivé de rire à quelques reprises. Le lecteur réalise très rapidement que ce roman se veut également générationnel avec tout un enchaînement d'étapes cruciales dans la vie d'un homme. Les chocs intergénérationnels sont violents pour celui qui n'a pas vu les années passées. Les envies changent et il n'est pas toujours simple de voir son entourage fonder une famille quand ce n'est pas son propre cas. L'auteur a vraiment ajouté une touche émotion dans son histoire, ce qui n'est pas pour déplaire. Le tout fait de ce roman une lecture très détente, idéale pour un contexte de vacances ou entre deux thrillers sanglants. Le réalisme de certaines situations rendent l'intrigue d'autant plus appréciable. Une belle pause relax. Je tiens à remercier Paul Clément, auteur de ce roman et fondateur du blog référent My Zombie Culture, qui m'a permis de découvrir "Les Décharnés", mon tout premier roman de zombies. 4e de couverture Une journée de juin comme une autre en Provence. Blessé à la cheville, Patrick, un agriculteur de la région, asocial et vieillissant, ne souhaite qu'une chose : se remettre au plus vite pour retrouver la monotonie de sa vie, rythmée par un travail acharné. Mais le monde bascule dans l'horreur lorsque les automobilistes, coincés dans un embouteillage non loin de chez lui, se transforment soudain en fous assoiffés de sang... de sang humain. S'il veut survivre, Patrick doit non seulement faire face à ces démons qui frappent à sa porte mais aussi à ceux, plus sournois, qui l'assaillent intérieurement. Et si cette petite fille, qu'il prend sous son aile, parvenait à le ramener, lui, vieux loup solitaire, dans le monde des vivants ? Mon avis Les zombies débarquent sur Tribulations d'une Vie ! Et oui, aussi incroyable que cela puisse paraître j'ai bel et bien lu un roman de zombies. Paul Clément, jeune auteur, a réussi à me convaincre d'embarquer dans son univers de décharnés et je l'en remercie ! Patrick est un agriculteur solitaire de Provence. S'accordant une journée de repos, l'incroyable se produit lorsqu'il voit débarquer sur son domaine une ordre de zombies assoiffés de sang. Avant de se barricader chez lui il sauve de justesse une petite fille, Emma. S'en suit la pire épreuve de leur vie: survivre. Point très positif pour ce roman : le lecteur est directement plongé dans l'action au premier chapitre. Le thème étant clairement identifié avant la lecture, l'invasion de zombies est prévisible et c'est agréable de ne pas devoir attendre plusieurs chapitres pour que cela arrive. En plus de cette invasion de zombies tout à fait agréable à découvrir une très belle histoire humaine se déroule en parallèle: celle de l'apprivoisement d'un vieil homme solitaire et d'une petite fille qui vient de perdre sa mère. L'évolution est lente entre ces deux là mais de beaux liens se tissent sous nos yeux, ce qui a pour mérite d'adoucir cette intrigue faite de sang et de boyaux. J'ai apprécié ce contraste qui équilibre parfaitement l'ensemble du roman. J'ai également beaucoup apprécié l'aspect sociologique de cette histoire qui expose le souci de la vie en société des survivants dont les repères sociaux hiérarchiques sont bouleversés car inexistants. La palette de survivors que nous propose l'auteur est vraiment très hétéroclite du point de vue des caractères. Le roman prend parfois les allures d'une enquête sociologique qui vise à découvrir les réactions de plusieurs spécimens dans des cas extrêmes. C'est intriguant et souvent surprenant. Tous ces points font de "Les décharnés - Une lueur au crépuscule" une lecture très complète et intéressante. L'intrigue ne manque pas de suspense et de rebondissements ce qui ne laisse pas de place à l'ennui. Pour une découverte j'ai beaucoup apprécié le genre. Je ne pense pas devenir un fidèle dans le domaine mais sans être contre de temps à autres. Néophytes et inconditionnels je ne peux que vous conseiller ce titre qui saura vous faire passer un excellent moment de lecture. Journal d'un vampire en pyjama Mathias Malzieu Albin Michel Un grand merci aux Editions Albin Michel pour cette magnifique lecture.
Note de l'auteur « Ce livre est le vaisseau spécial que j'ai dû me confectionner pour survivre à ma propre guerre des étoiles. Panne sèche de moelle osseuse. Bug biologique, risque de crash imminent. Quand la réalité dépasse la (science-) fiction, cela donne des rencontres fantastiques, des déceptions intersidérales et des révélations éblouissantes. Une histoire d'amour aussi. Ce journal est un duel de western avec moi-même où je n'ai rien eu à inventer. Si ce n'est le moyen de plonger en apnée dans les profondeurs de mon cœur. » Mathias Malzieu Mon avis Un vampire! La vie de Mathias se voit chamboulée le jour où il apprend que son corps ne le protège plus contre les virus extérieurs et qu'à présent sa vie ne tient que grâce au sang des autres. Malgré un reflet toujours présent dans le miroir et une capacité à pouvoir s'approcher d'une gousse d'ail, Mathias est bel et bien devenu un vampire. Ce roman c'est son journal intime tenu tout au long du combat contre la maladie. Un univers parallèle à celui du quotidien à l'hôpital, des traitements, de la lutte contre cet organisme qui ne veut plus travailler. Cette nouvelle vie est peuplée de rencontres hautes en couleurs. Chaque personne devient le personnage d'une aventure merveilleuse à l'issue incertaine. Grâce à cette histoire très personnelle, Mathias Malzieu nous offre avec "Journal d'un vampire en pyjama" une histoire bouleversante de réalisme, emplie d'espoirs et de beauté. Sa plume très poétique est bel et bien présente pour cette aventure colorée qui met du baume au cœur. Ce journal est un bel hommage à toutes ces personnes qui travaillent au quotidien pour améliorer au maximum les traitements des malades dans les hôpitaux. Un message d'espoir ressort de ces pages où l'on découvre un homme qui ne s'est pas laissé abattre par cette maladie qui a tout d'effrayant. J'ai été touché par cette lecture. Un merveilleux conte des temps modernes mené joliment par la plume enchanteresse de l'auteur qui nous ferait presque oublié la dureté du sujet avec un humour subtil. Je vous conseille vivement cette parenthèse poétique apportée grâce à la lecture de "Journal d'un vampire en pyjama" qui n'est pas sans me faire penser à "Patients" de Grand Corps Malade. Promenez-vous dans les bois...pendant que vous êtes encore en vie Ruth Ware Fleuve Editions Je tiens à remercier Fleuve Editions pour cette lecture.
4e de couverture « Objet : Enterrement de vie de jeune fille de Clare !!! » Clare... Voilà dix ans que Nora n'a plus prononcé ce prénom, soudainement apparu dans un mail collectif. Oubliée ? Non. Comment le pourrait-elle ? Elles étaient les meilleures amies du monde. Du moins jusqu'au lycée ou... Bref, la question n'est pas là. Pourquoi l'inviter une décennie plus tard à son enterrement de vie de jeune fille ? Mieux : pourquoi s'y rendre ? Pourtant, Nora accepte. Direction : une grande maison de verre, perdue dans la forêt sombre du nord de l'Angleterre. Drôle d'endroit pour une fête entre copines. Est-ce vraiment une fête, d'ailleurs ? Personne ne semble se réjouir d'être là. Le fusil accroché aux murs n'incite pas vraiment aux shots de tequila. Ni les pas dans la neige, dehors... Ni les jeux poussifs, ni les aveux malsains. Car quelqu'un, parmi eux, a lancé un étrange « Action ou Vérité »... La vérité ? Un mensonge. L'action ? Un meurtre. Mon avis Une couverture brillante tant terrifiante que magnifique, une 4e de couverture qui promet un thriller haletant au milieu des bois: il n'en fallait pas plus pour que je débute cette lecture plein d'espérances. L'intrigue se met en place quand Nora reçoit cette invitation pour l'enterrement de vie de jeune de fille de Clare, qu'elle n'a pas revu depuis une décennie. Une maison en verre au beau milieu des bois, tel est le lieu choisi par Flo, organisatrice et future demoiselle d'honneur, pour ce week-end de débauche. Une fois que tout ce petit monde est réuni en pleine nature, je pensais que le début de l'action allait arriver rapidement. C'est au niveau de la moitié du roman et ne voyant rien de concret arriver que j'ai commencé à m'inquiéter sérieusement quant à la suite de cette histoire. L'intrigue s'enlise dans des propos et des actes platoniques. Malgré quelques tentatives pour instaurer un suspense ambiant, aucun événement ne vient alimenter cette tension tant est si bien qu'elle se brise avant d'éclore. Les jours passent, le week-end passe, les chapitres défilent et, au moment où j'avais renoncé à tout intérêt pour cette histoire, l'événement majeur se déroule ENFIN ! Seulement son manque de crédibilité le rend limite risible. Décevant !! La suite est une tentative de suspense psychologique afin de donner un autre souffle à l'histoire mais pour moi il était d'ores et déjà trop tard. Mon opinion n'est pas rattrapable et n'a pas été rattrapée avec la révélation finale, digne d'un téléfilm allemand de l'après-midi. Devant l'intérêt qui suscite ce roman chez les médias anglais, mon incompréhension est totale. "Promenez-vous dans les bois..." est un roman pour lequel je n'ai trouvé aucun intérêt. L'intrigue est particulièrement bancale, les personnages caricaturés à l'extrême sont insupportables, bref c'est la déception totale. J'envisage de te vendre (j'y pense de plus en plus) Frédérique Martin Belfond Merci aux Editions Belfond pour cette surprenante découverte.
4e de couverture Tu vas reconnaître les papiers peints, les rues pavillonnaires et les temples d'achat, ta campagne bucolique et ton quotidien. Ta femme, ton mari, ta mère ne sont pas loin: tout te semblera familier. Oui, ca se passe près de chez toi, mais les choses ont mal tourné. On peut désormais te séquestrer, te forcer à jouer, orienter tes choix ou décider à ta place. On peut aussi envisager de te vendre. Mais pas que. Tu aimes te faire peur pourvu qu'à la fin tout se termine bien? Tu verras, on en a tenu compte. De quoi demain sera-t-il fait ? En déréglant les curseurs de notre société, Frédérique Martin convoque le règne des indignités ordinaires et flanque nos libertés au vestiaire. Voici venir le grand show des luttes de classes et de sexe, des dominations ou de la logique marchande, dans un recueil pure malt, sec et bien tassé. Mon avis Frédérique Martin envoie un coup de pied dans le jeu de quilles avec ce recueil de nouvelles. La liberté est ce que nous avons de plus cher. Mais, poussée à son paroxysme, peut-elle vraiment se conjuguer à l'infini ? Plus de limites pour tous, est-ce réellement possible sans qu'aucun ne se voit lésé ? Grâce à ses nouvelles l'auteure se plait à nous démontrer avec des exemples chocs que la liberté à bel et bien des limites à ne pas franchir, sinon.... tout ceci pourrait arriver. Politique, famille, consommation, ... aucun thème n'est épargné par la plume aiguisée de Frédérique Martin. Les éléments choquent dans des situations parfois risibles mais toujours percutantes. Quoi de mieux pour dénoncer que de pousser le ridicule jusqu'à son sommet. Avec "J'envisage de te vendre (j'y pense de plus en plus)" Frédérique Marin appuie sur les points sensibles afin de faire réagir son lectorat sur les dangers qui nous guettent si l'on ne fait pas attention. Le ton est parfois présomptueux mais l'ensemble reste efficace et distrayant. Serre moi fort Claire Favan Robert Laffont - La Bête Noire Merci aux Editions Robert Laffont pour cette lecture. 4e de couverture
« Serre-moi fort. » Cela pourrait être un appel au secours désespéré. Du jeune Nick, d'abord. Marqué par la disparition inexpliquée de sa soeur, il est contraint de vivre dans un foyer brisé par l'incertitude et l'absence. Obsédés par leur quête de vérité, ses parents sont sur les traces de l'Origamiste, un tueur en série qui sévit depuis des années en toute impunité. Du lieutenant Adam Gibson, ensuite. Chargé de diriger l'enquête sur la découverte d'un effroyable charnier dans l'Alabama, il doit rendre leur identité à chacune des femmes assassinées pour espérer remonter la piste du tueur. Mais Adam prend le risque de trop, celui qui va inverser le sens de la traque. Commence alors, entre le policier et le meurtrier, un affrontement psycho logique d'une rare violence... Mon avis Pour sa première parution en tant que Bête Noire, Claire Favan se révèle monstrueusement démoniaque. Une noirceur en 3 actes qui n'a pas fini de vous dérouter. A en devenir fou. Ne vous fiez pas au titre, c'est un leurre. Croyez-moi, le genre d'embrassade dont il s'agit, vous n'en avez pas envie. Vraiment pas ! La couverture commence à vous donner le ton. La Bête est bel et bien dans la place. "Serre moi fort" est un puzzle, ou plus exactement un casse tête. Les deux premières parties en sont les deux seules pièces, mais il est impossible de les emboîter ensemble. Un jeune homme dont la sœur a disparu, qui voit sa famille s'effondrer alors qu'aucun corps n'est retrouvé. La première partie est à la fois oppressante, sombre, malsaine et émouvante. L'ambiance créée par l'auteure nous englobe afin de nous faire vivre le désarroi de cette famille et surtout celui de Nick qui se retrouve encore plus exclu par ses parents. Le mal être général de ces premiers chapitres est renforcé par la douleur de cet adolescent. Une plongée intime au sein d'une famille en détresse avec une touche finale jubilatoire. Un capitaine qui prend la charge d'une enquête suite à une découverte macabre: 24 corps de femmes momifiés, dans une grotte. Qui sont-elles ? Comment sont-elles arrivées ici ? Tout est à découvrir. Ses ténèbres personnelles, suite à la disparition de sa femme, mêlées à la noirceur de cette enquête vont l'attirer dans un gouffre dangereux tant pour lui que pour ses proches. L'affaire de sa vie. Voici les deux éléments qui plongent le lecteur de "Serre moi fort" dans la plus profonde incompréhension. Le cheminement de l'auteure est judicieusement brouillé. Dès lors, comment poser ce livre? La quête de compréhension l'emporte sur le reste, fatigue comprise ! Et même si l'on se sent oppressé, le malaise ambiant n'est rien face à la quête de vérité. Une seule option: comprendre. La finalité laisse bouche bée. Quelle surprise, quelle cruauté ! La Bête est plus démoniaque que je n'aurais pu l'imaginer. Mais, on ne va pas se mentir, c'est jubilatoire. Le souci est que l'on va y prendre plaisir ! Toujours plus noir ! "Serre moi fort" est un roman aussi complet que complexe qui va vous absorber corps et âmes. La noirceur côtoie judicieusement le sentimental, le dosage est parfait. La plume de l'auteure est juste, bien appropriée pour berner le lecteur, ce qui le rend complètement accro. Un titre qui, à n'en pas douter, rencontrera un succès mérité. La question est: oserez-vous approcher lorsque l'on vous dira "Serre moi fort" ? Il reste la poussière Sandrine Collette Denoël - Sueurs Froides Un grand merci aux Editions Denoël pour cette lecture.
4e de couverture Patagonie. Dans la steppe balayée de vents glacés, un tout petit garçon est poursuivi par trois cavaliers. Rattrapé, lancé de l’un à l’autre dans une course folle, il est jeté dans un buisson d’épineux. Cet enfant, c’est Rafael, et les bourreaux sont ses frères aînés. Leur mère ne dit rien, murée dans un silence hostile depuis cette terrible nuit où leur ivrogne de père l'a frappée une fois de trop. Elle mène ses fils et son élevage d’une main inflexible, écrasant ses garçons de son indifférence. Alors, incroyablement seul, Rafael se réfugie auprès de son cheval et de son chien. Dans ce monde qui meurt, où les petits élevages sont remplacés par d’immenses domaines, l’espoir semble hors de portée. Et pourtant, un jour, quelque chose va changer. Rafael parviendra-t-il à desserrer l’étau de terreur et de violence qui l’enchaîne à cette famille? Mon avis Cela devient un rituel. Le début d'année rime avec le retour d'une auteure dont la plume me touche à chaque fois: le nouveau Sandrine Collette est enfin publié. "Il reste la poussière". La couverture est sublime, l'ambiance s'annonce diamétralement opposée à l'opus 2015, "Six fourmis blanches". C'est un roman intemporel que nous propose l'auteure avec "Il reste la poussière". Une plongée au cœur de la Patagonie la plus traditionnelle, en pleine steppe, dans cette famille d'un autre temps. La mère, 4 fils, 3 chiens, des élevages, .... une vie coupée du monde et de toute réalité moderne. De chapitre en chapitre, l'auteure donne la parole à chacun des membres de la famille. La mère est un tyran, tout comme les plus âgés des fils, des jumeaux qui mènent une vie de cauchemar aux plus jeunes, notamment au petit dernier Rafael. Une nouvelle fois, il n'est pas difficile de se retrouver entièrement plongé dans l'ambiance du roman tant l'auteure prend le temps nécessaire pour nous rendre au mieux l'atmosphère dans laquelle se déroule son action. On peut y voir quelques longueurs mais jamais je ne rencontre l'ennui entre ces lignes tant elles me font voyager. Mes sens sont mis à l'épreuve pour une réelle plongée dans l'univers du roman. Très rapidement l'intrigue se tourne sur les personnages et leur psychologie. Le roman devient très intime puisque le lecteur devient le confident de tous les membres de cette famille. Un grand mal-être général ressort de toutes ces rencontres, plus particulièrement celle de Rafael qui subit sa vie au lieu de la vivre. Chacun à leur manière, et c'est très surprenant pour certains, tous ces personnages vont devenir attachants pour le lecteur. Leurs confidences émeuvent, plus ou moins, mais impossible de rester de marbre face à leur vie. C'est dans ce climat d'attachement et de sollicitude qu'arrive le chamboulement dans leur vie si paisible. Mais encore en fois, ici il n'est pas question d'un grand rebondissement qui lance une intrigue à bout de souffle. Chaque acte se déroule dans le calme, même les plus étranges semblent normaux. J'apprécie réellement cette douceur dans la plume de l'auteure qui parvient à nous faire vivre le pire mais sans réelle agression. Un travail difficile mais efficace quand il est bien mené, et c'est bel et bien le cas. La fin reste incertaine jusqu'au dernier chapitre. Rien n'est prévisible entre ces lignes. Guidé aveuglement, le lecteur n'a d'autre choix que de se laisser porter jusqu'au final. Malgré les faits qui peuvent être exposés, peu importe la dureté de l'intrigue, les romans de Sandrine Collette restent toujours d'une douceur indescriptible et surtout, souvent, incompréhensible tant elle est opposée à l'action décrite. "Il reste la poussière" ne déroge pas à cette règle. La plume tant appréciée est au rendez-vous. Une nouvelle fois l'auteure surprend car elle n'est jamais là où l'on pourrait l'imaginer. Un beau coup de cœur émotion pour ce nouveau titre. Une histoire qui prend aux trippes, réelle, humaine et éprouvante pour mon petit cœur de lecteur. Le Principe de Parcimonie Mallock Fleuve Editions Un grand merci à Fleuve Editions pour cette découverte. A l''occasion de la sortie de "Le Principe de Parcimonie", Fleuve a décidé de rééditer 2 autres romans de Mallock dans un format semi-poche avec des couvertures incroyables. 4e de couverture
"L'avenir de l'homme est dans le moins" Paris, Le Louvre: une violente explosion retentit, un artiste reçoit une balle en plein cœur et "La Joconde" disparaît pour réapparaître le soir même sous le rasoir d'un certain Ockham. A la stupeur générale, ce dernier menace d'en racler le sourire et de le mettre en bocal. En quelques semaine, le monstre aux allures de polichinelle devient la plus célèbre figure du terrorisme, détestée par les uns, adulée par les autres pour ses attentats grotesques. Son projet: régénérer la société en découpant à la lame tout ce qu'il juge inutile, la chevelure d'un philosophe, la cervelle d'un célébrité cathodique ou les attributs d'un politicien corrompu. Sur fond de crue centennale, dans un Paris envahi par la Seine, Mallock va devoir emprunter les chemins les plus vertigineux de la folie pour tenter de le démasquer. Un thriller hors normes. Mon avis "Le Principe de Parcimonie" est mon premier roman de Mallock. Je découvre donc ici le personnage homonyme mais aussi la plume de l'auteur. Dès le début je comprend l'efficacité des mots de l'auteur qui arrive à faire entrer son lecteur immédiatement dans son univers. Une crue spectaculaire menace Paris, il pleut en discontinu depuis des jours, un artiste a été blessé violemment au Louvre lors du vol de La Joconde. L'ambiance est particulièrement pensante. Et ce n'est que le début. S'en suit une enquête des plus déconvenante pour Mallock et son équipe, rythmée par les actes barbares d'un certain Ockham qui s'amuse à mutiler les personnes qui représentent pour lui la futilité dans notre société. Les actes du genre s'enchaînent sans que l'enquête n'avance, les mois passent et Mallock s'enfonce d'une incompréhension la plus totale. L'enquête est un échec total, elle s'enlise aussi rapidement que la Seine sort de son lit. Le lecteur devient tout aussi frustré que les enquêteurs.... Incompréhension totale, addiction totale au roman pour tenter de comprendre. Et puis de temps en temps il y a de très courts chapitres. Il y en a peut être 5 au total, ils arrivent un peu au hasard mais sont très dérangeants par les faits qu'ils exposent. Si il manquait un élément pour parfaire l'ambiance pesante de ce roman, ces chapitres finissent de la compléter. L'auteur joue avec ses personnages comme avec ses lecteurs: tout a coup l'enquête prend un tournant inattendu. Un rebondissement qui pourrait bel et bien clore cette enquête mais à 200 pages de la fin ... Le reste s'avère rapidement être une succession de surprises, rebondissements qui laissent le lecteur à bout de souffle. "Le Principe de Parcimonie" est vraiment un roman au rythme croissant. La plume de l'auteur rend le suspense efficace et progressif: le lecteur ne réalise pas à quel point il devient oppressé par sa lecture. J'ai passé un excellent moment avec ce roman, je vous le conseille pour une expérience déroutante. |
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Mai 2019
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