Zoé Alain Cadéo Mercure de France 151 pages 4e de couverture
Depuis que Zoé et moi échangeons nos écrits, j’ai la bonne impression d’avoir brisé ma solitude. Elle est, avec son écriture ronde, une petite boule de tendresse et d’originalité versée dans le café noir de ma mélancolie. Quand je vais à la boulangerie, c’est désormais un réconfort de la voir exister au milieu des autres. Plus personne ne fait attention à moi. On ne me regarde plus de travers. Je suis enfin un vrai client, un habitué. Notre minute est devenue quart d’heure. Elle joue, rien que pour moi, son numéro parfait de boulangère. Henry vit retiré dans une espèce de fort isolé au bout d’une piste de dix kilomètres. Tous les deux jours, le vieil homme se rend au village voisin pour acheter son pain. C’est à la boulangerie qu’il rencontre Zoé, la jeune vendeuse de dix-huit ans. Au fil du temps, une curiosité réciproque et une complicité muette s’installent entre eux. Chacun est intrigué par l’autre, au point qu’un dialogue épistolaire et presque clandestin s’instaure : Zoé glisse des petits billets dans les miches de pain qu’achète Henry auxquels il répond avec une constance sans faille. Mon avis Avant tout propos, je tiens à remercier chaleureusement l'auteur, Alain Cadéo, ainsi que son épouse, Martine, qui m'ont fait confiance en me faisant découvrir ce petit bijou qu'est Zoé. La couverture annonce un roman. Mais la découverte ne se fait pas attendre: Zoé est un roman poétique. Certes, ce genre n'existe pas mais il faut l'inventer pour qualifier au mieux cet ouvrage. Zoé n'est petit que par son format. 151 pages. Moi qui pensais qu'il serait lu en quelques heures, j'ai vite compris que ce n'est pas le genre de livre qui se lit en une seule fois. Au contraire, du temps est nécessaire pour savourer les phrases, réfléchir sur le sens, sur les sens. La courtesse (oui, aujourd'hui nous créons des mots) du roman se justifie rapidement par le choix des mots employés pour noircir les pages: chacun y a sa place, pesé à sa juste valeur. Le superflue n'est pas le bienvenu. Là réside la nécessité de prendre son temps pour apprécier pleinement ce récit de vie. Car ces mots, délicatement sélectionnés pour leur justesse d'impact, sont au service d'un récit émouvant. Une magnifique histoire d'amour amicale intergénérationnelle où la parole est secondaire mais où les mots (encore eux) règnent en maîtres. Le choc entre deux histoires: l'une passée et l'autre qui reste à écrire, des tourments différents, propres à chacun. L'auteur nous offre de vivre avec nos deux personnages un moment crucial de leur vie. Au plus profond de leur intimité, vivez ce roman avec ces deux amis : Zoé et Henry. Zoé va rester l'un des plus beau roman que je n'ai jamais lu. Une expérience inédite avec les mots, leur impact, leur sens.
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J'entends le bruit des ailes qui tombent Gipsy Paladini 434 pages 4e de couverture
"Al avait déjà pensé au mal, le pur et dur, celui qui ne connaît ni la souffrance, ni la morale, celui qui évolue dans un néant absolu sans passé, sans présent, sans futur. Il avait parlé à des tueurs dans les yeux desquels il n’avait rien lu. Le vide. Le noir. Un abîme. Pas même une branche pourrie à laquelle s’accrocher. On plongeait en chute libre dans leur rétine et on ne s’arrêtait jamais, parce que le mal n’a pas de fond." New York. 1969. Entre les bouleversements sociaux et politiques qui saignent les Etats-Unis en cette fin de décennie, des meurtres ne pèsent pas lourds dans une ville comme New York. Mais lorsque des enfants sont retrouvés chez eux assassinés dans des mises en scène macabres, la terreur s’installe. Al Seriani, un flic rongé par la culpabilité depuis la mort de son collègue, est mis sur l’affaire. Mais l’instabilité de son état émotionnel ne lui rend pas la tâche facile. Révolté par sa vie personnelle chaotique et l’indifférence des suspects, il tente tant bien que mal de contenir la boule vibrante de rage qui grossit en lui. L’enquête le mène sur les traces d’une vieille légende qui le poussera à fouiller dans le passé obscur de l’humanité, un passé semé de cadavres où il se trouvera confronté aux origines de la cruauté des hommes, mais également à ses propres origines, dévoilant l’abominable vérité sur sa naissance. Mon avis Avant tout propos, je tiens à remercier l'auteure, Gipsy Paladini, pour sa confiance quant à la découverte de son nouveau roman, qui, je dois bien l'avouer, m'intriguait depuis sa sortie. Pour garder un effet de surprise totale, à aucun moment je n'ai lu la 4e de couverture. Ainsi, qu'elle ne fut pas ma surprise de me voir embarqué pour un voyage dans le New York des années 60. Wahou !! Dès les premiers chapitres, c'est comme si on y était ! L'auteure a cette capacité de créer une ambiance dans son récit, savamment détaillé, pour que son lectorat visualise parfaitement le décor de son intrigue. L'effet est sans appel, le voyage commence et il est déjà trop tard pour partir. Pourquoi? Tout simplement parce qu'on y est bien et que l'on n'en a pas envie !! N'ayant pas lu le premier roman de l'auteur, j'ai donc rencontré le personnage d'Al ici. Immédiatement on ne peut que s'attacher à ce flic aux mœurs légères, à la vie torturée et au caractère insupportable. Un lien rapide se crée avec le lecteur, on n'a plus envie de le quitter, il faut accompagner ce ripoux des 60's au terme de son enquête, coûte que coûte. Car enquête il y a. Entendons nous de suite, même si la couverture annonce un thriller, l'auteure nous offre ici un mélange équilibré entre thriller et policier. Pour revenir aux descriptions proposées par l'auteure: celles de scènes de crime sont d'une violence tiraillante. D'autant plus que les victimes sont de jeunes enfants. Gipsy Paladini ne nous épargne rien de leurs derniers sévices. Plusieurs passages soulèvent le cœur, l'horreur a un visage: ne reste plus qu'à le trouver. Nous voici donc embarquer dans une enquête des plus tortueuse, où rien ne semble avoir de sens ni de raison... Le lecteur est tout autant frustré que les enquêteurs qui voient les morts s'accumuler et pas l'ombre d'un indice. Plus les chapitres passent, plus l'ombre s'intensifie sur les faits. Et, soyez prévenu, le mystère ne fait que s'épaissir au fil des pages. Tout comme moi vous serez tenu en haleine jusqu'au dernier mot, voire plus. . . Trêve d'éloges, il y a bel et bien un point négatif que je souhaiterais souligner. Le bémol est attribué au rythme général du roman qui se voit ralentir vers le milieu, perdant pour quelques chapitres l'attention totale du lecteur, du moins la mienne. Un petit passage à vide qui ne gâche en rien la lecture mais qui est présent. Voilà c'est dit, rien de dramatique. Une ambiance dépaysante, un personnage principal que l'on aime détester, une enquête qui vous soulève le coeur et vous rend fou: la recette presque parfaite de Gipsy Paladini pour un thriller digne de ce nom, traditionnel mais efficace, prenant et surprenant. A découvrir sans plus attendre. 4e de couverture
Alice King ne s'attend certes pas aux vacances de sa vie lorsqu'elle part avec sa classe pour un séjour dans la nature écossaise, mais elle n'est pas non plus préparée à la tournure plus que cauchemardesque que vont prendre les événements. Alice et sa meilleure amie Cass sont coincées dans une cabane avec Polly, l'associale de service, Rae, la gothique aux terribles sautes d'humeur et Tara, la reine des pestes. Populaire, belle et cruelle, cette dernière prend un malin plaisir à humilier les autres. Cass décide qu'il est grand temps de donner à Tara une leçon qu'elle n'est pas prête à oublier. Se met alors en marche une succession d'événements qui vont changer la vie de ces filles à tout jamais. Une irrésistible histoire de secrets coupables et d'amitiés troubles... Mon avis Malgré une petite déception cette année avec Perdue et Retrouvée, je n'oublie pas les excellents moments de lecture passés grâce à Cat Clarke avec Revanche et A Kiss in the Dark, et je me plonge avec plaisir dans Cruelles, son second roman. Une fois n'est pas coutume, et c'est d'ailleurs ce qui me plait le plus dans ses romans, l'auteure nous plonge dans les tourments de l'adolescence. Un voyage scolaire entre filles, une cohabitation pénible pour certaines jeunes filles, une peste que l'on veut punir, des destins chamboulés à tout jamais. Culpabilité, honnêteté et amour sont au programme de ce roman. Ange et démon, chacun sur une épaule, mènent la vie dure à Alice qui est en proie à de nombreux doutes et remords suite à un terrible événement. On suit donc ici son quotidien tourmenté, complétement perdue entre le bien, le mensonge trop lourd à porter et la peur. Comme toujours, l'auteure joue cruellement avec le destin de ses personnages et Alice ne sera pas épargnée par les événements qui vont la faire se retrouver dans une situation des plus délicate. J'ai beaucoup eu de mal à rentrer dans ce roman. J'ai même failli abandonner aux abords de la page 100, tant le rythme était lent et l'intrigue longue à se mettre en place. Heureusement que mon instinct m'a indiqué de poursuivre car je suis finalement rentré dans l'histoire sans pouvoir décrocher de ma lecture jusqu'à la fin. De manière croissante, une tension s'installe progressivement dans le récit rendant la lecture prenante et passionnante. Le doute reste complet quant à la suite des événements et les révélations se font par morceaux. Jusqu'à la fin, l'issue semble incertaine et je dois avouer avoir été surpris par un tel dénouement. Je m'étais pris au jeu d'imaginer plusieurs situations mais celle là ne m'était pas venue à l'esprit. L'auteure a réussi à me bluffer. Même si Revanche reste jusqu'à présent mon roman préféré de Cat Clarke, Cruelles a vraiment été un bon moment de lecture. Il me tarde à présent de découvrir son tout premier roman et de patienter gentiment jusqu'au prochain. Je reste en tout cas surpris de la qualité de tels romans jeunesses. L'instinct maternel Barbara Abel Masque Poche 452 pages 4e de couverture
Richard et Jeanne Tavier jouent depuis des années la comédie du bonheur parfait. Leur agressivité et leur mépris l'un envers l'autre sont renforcés par le fait qu'ils n'ont jamais pu avoir d'enfant. Un soir, Richard lui annonce qu'il la quitte pour une autre. Folle de rage, Jeanne le précipite dans l'escalier où il se rompt le cou. Pour ses proches, pas de doute, c'est une veuve éplorée. Quand elle apprend que faute d'héritier mâle, la fortune familiale ne lui reviendra pas et que Richard a légué son propre argent à une inconnue, elle met en place un plan diabolique... Mon avis Il me tardait de découvrir le premier roman de Barbara Abel. L'Instinct Maternel est un thriller qui ne semble pas laisser indifférent si on en croit les nombreux avis qui errent sur internet. Grand temps de m'en faire mon propre avis. Une situation tendue nous accueille ici avec la présentation de ce couple que tout oppose mais qui joue parfaitement le jeu du bonheur en société. Le manque d'un enfant est à l'origine du gouffre qui sépare Jeanne et Richard. Alors qu'elle vient de l'assassiner, Jeanne découvre qu'elle n'est pas l'héritière de la fortune de Richard. Jamais résignée, elle va tenter le tout pour le tout pour garder son train de vie luxueux....allant jusqu'à commettre le pire. Les deux éléments qui me plaisent tant chez Barbara Abel sont biens présents dans ce premier roman: l'atmosphère pesante et les personnages dérangés et dérangeant. Dès les premiers chapitres, l'ambiance malsaine s'installe pour ne plus nous quitter. Un sentiment de malaise étreint le lecteur, une sorte de boule se forme dans le creux du ventre. Le pire va arriver, on le sent, on le sait. Mais le mystère reste la forme qu'il va prendre et surtout, quelles seront ses limites, si tant est qu'il en ait. Nous savons parfaitement que les romans de l'auteure ont pour habitude de voir les situations les plus banales prendre une tournure que personne ne peut imaginer. L'Instinct Maternel ne déroge pas à la règle. Les personnages perdent totalement le contrôle de l'intrigue, le destin règne en maître et semble d'humeur taquine. Les personnages. Ils sont toujours le résultat d'un grand travail psychologique de l'auteure. C'est Jeanne qui en fait les frais ici, devenant l'incarnation même de la folie. Sa déchéance psychologique nous est dépeinte tel un sujet d'étude. Le lecteur a les yeux écarquillés devant cette descente aux enfers que rien mais surtout personne ne semble pouvoir arrêter. Une nouvelle fois B. Abel joue avec le destin de ses personnages avec beaucoup de sadisme. Nos pires cauchemars semblent bien doux face au destin de Jeanne. Si tant est que ce soit nécessaire, je signalerais un bémol quant au rythme général du roman. Alors que le début et la fin nous offrent une suite effrénée de bouleversements et de rebondissements, le milieu du roman a tendance à s'essouffler par moment, l'attention diminue parfois. Rien de bien grave certes ! Une nouvelle fois je me suis fais prendre au jeu de Barbara Abel en dévorant ce roman en 2 jours. L'écriture de l'auteure est vraiment très efficace sur moi, je ne sais jamais ce que je vais trouver au chapitre suivant et reste bouche bée devant la tournure que prennent les événements. Un sans faute pour moi jusqu'à présent avec ce thriller très psychologique. Suite au prochain épisode. La tyrannie des apparences Valérie Clo Buchet Chastel 158 pages 4e de couverture
Pour ses dix-huit ans, Thalia reçoit de ses parents le plus beau des cadeaux : ses premières injections pour vieillir prématurément la peau. Elle sait qu’être jeune est la pire des conditions. Elle a beau teindre ses longs cheveux en gris, elle reste laide. Le monde a bien changé. La jeunesse est devenue maudite et chaotique. Désormais, la vraie vie commence à cinquante ans et le pouvoir est aux mains des anciens. Le père de Thalia, vieillard tout puissant, pense à l’avenir de sa fille et décide qu’il est grand temps de la marier à un homme d’âge mûr. En effet, rien n’est plus choquant et socialement déplacé que de s’unir entre jeunes... Thalia faillira-t-elle à l’ambition de son père ? Mon avis Avant tout propos un grand merci à Stef pour le prêt de ce roman. Vous pourrez retrouver son avis ICI. Quel meilleur moyen de railler quelque chose que le contre-exemple ? Valérie Clo tente ce procédé dans La Tyrannie des Apparences où elle nous emmène en voyage dans une société futuriste, semblable à la nôtre sauf pour un élément: le pouvoir est entre les mains de la vieillesse. La jeunesse est la pire des tares. L'auteure met en avant le ridicule des diktats de la jeunesse et de la beauté éternelle qui règnent au XXIe siècle avec un savant effet de miroir. Dans cette société où réussite rime avec vieillesse, les cosmétiques et les chirurgies esthétiques se mettent au service du vieillissement de la peau. Destins croisés de Thalia, qui ne souhaitent vieillir sa peau prématurément dans l'unique but de se faire une place dans la société, et d'une cinquantenaire des années 2000, dont l'âge impacte lourdement sa carrière professionnelle. Les sociétés sont différentes mais les problèmes sont les mêmes: comme se faire accepter dans une société dans laquelle on ne rentre plus dans les cases définies ? Où l'apparence prend le dessus sur la valeur des personnes. Ce roman il faut le lire comme une longue nouvelle. La plume tranchante et finement aiguisée de Valérie Clo, où ironie et sarcasmes sont savamment mis en scèné, nous ouvre les yeux avec humour sur ce qui nous entoure. Le rire est jaune car les constats mettent mal à l'aise. Une belle lecture détente, mais pas que !! Code 93 Olivier Norek 360 pages 4e de couverture Un cadavre, émasculé, qui rouvre les yeux sur la table d'autopsie. Un portable qui se met à sonner dans le corps d'un jeune toxico, mort de brûlures inexplicables. Malgré quinze ans de terrain en Seine-Saint-Denis, Victor Coste, capitaine de police, se prépare au pire. Et que penser de ces lettres anonymes qui dessinent une première piste : celle d'un mystérieux dossier, le « Code 93 » ? Une piste qui, des cercles huppés parisiens aux quartiers déshérités, fera franchir à Coste les limites du périphérique, et de la raison... ![]() Mon avis 6 mois après mon coup de cœur pour Territoires il était grand temps que je découvre enfin son premier roman Code 93. Ravi de retrouver le capitaine Coste et son équipe, j'embarque l'esprit léger pour une nouvelle enquête dans le 93.... à mes risques et périls. Et bim !! Dès le prologue l'intérêt est déjà suscité par une scène des plus sombre et glauque. Le ton est donné, on est bel et bien chez Norek. Suivent les premiers chapitres qui mettent dans l'ambiance avec, liste non exhaustive, : la résurrection d'un cadavre émasculé (le pauvre), une auto-combustion, des lettres anonymes, ... j'en passe et des meilleurs. Viennent ensuite les présentations avec Coste (bon moi je le connais déjà mais je n'avais qu'à pas lire Territoires en premier), de son équipe et de l'organisation des polices françaises. Ce dernier point est plutôt intéressant et utile pour la suite du roman. L'auteur a réussi à le balayer rapidement mais avec efficacité. L'enquête est partie, ou plutôt plusieurs enquêtes parallèles qui peuvent finir par se rencontrer... ou pas. Vous ne m'en voudrez pas mais mon avis va beaucoup se faire en comparaison avec Territoires. Donc (éliminons le négatif de suite, se sera fait), contrairement à Territoires, j'ai mis beaucoup plus de temps et ai eu beaucoup plus de mal à entrer dans cette nouvelle enquête. Je ne voyais pas vraiment où tout ceci allait nous mener et mon intérêt avait beaucoup de mal à être stimulé... Je dois avouer que ça partait mal. Mais ce début était, dirons-nous, un mal pour un bien. Car ces étapes quelque peu fastidieuses étaient pourtant bien utiles pour arriver à ce point T qui a fait que je suis rentré instantanément dans l'histoire. Dès lors, il m'a vraiment été difficile de poser cette lecture devenue particulièrement addictive. Le plus de ce roman, et de ses romans, c'est une immersion pertinente et réelle dans le milieu. La carrière professionnelle de l'auteur apporte à son écriture une pertinence qui rend ses romans réalistes au possible, à la limite du documentaire en immersion. Comme le dit si bien ma copine bloggeuse Stef du blog "Les cibles d'une lectrice à visée" Code 93 est beaucoup humain que Territoires. L'effectif est bien présent et approte au roman ce côté émotion agréable. Un petit plus notable. Avec Code 93 on peut vraiment réaliser l'évolution dans l'écriture de l'auteur. Sans être un coup de coeur, il restera une de mes bonnes lectures de l'été. Et... vivement le prochain. Phobos Victor Dixen Robert Laffont - Collection R 433 pages 4e de couverture Six prétendantes. Six prétendants. Six minutes pour se rencontrer. L'éternité pour s'aimer. Ils veulent marquer l'Histoire avec un grand H. Ils sont six filles et six garçons, dans les deux compartiments séparés d'un même vaisseau spatial. Ils ont six minutes chaque semaine pour se séduire et se choisir, sous l’œil des caméras embarquées. Ils sont les prétendants du programme Genesis, l'émission de speed-dating la plus folle de l'Histoire, destinée à créer la première colonie humaine sur Mars. Elle veut trouver l'Amour avec un grand A. Léonor, orpheline de dix-huit ans, est l'une des six élues. Elle a signé pour la gloire. Elle a signé pour l'amour. Elle a signé pour un aller sans retour... Même si le rêve vire au cauchemar, il est trop tard pour regretter. Mon avis Phobos, c'est bien le roman qui ne m'aurait pas attiré spontanément. Mais une fois n'est pas coutume, tel l'arroseur arrosé, les avis des bloggeurs et booktubers ont suscité ma curiosité. Profitant de la présence de l'auteur au salon de Saint-Maur en Poche, je suis parti le rencontrer et par la même occasion faire l'acquisition de son nouveau roman. Une rencontre sympathique avec un auteur abordable et intéressant. Ne me restait plus qu'à espérer que son roman le soit tout autant. Avec Phobos, l'avantage est que l'auteur nous fait rentrer immédiatement dans le feu de l'action. A travers les yeux de Léonor, une des prétendante, le lecteur vit le départ de l'expédition pour Mars. Avec un astucieux jeu de flash back et de récits, le principe du jeu est expliqué: un aller simple pour Mars, 6 filles et 6 garçons, la plus grande téléréalité qu'il soit: créer une communauté sur Mars.
A l'instar de Acide Sulfurique d'Amélie Nothomb, je suis particulièrement adepte des détournements extrêmes de téléréalités. Phobos avait donc dès le début un atout non négligeable pour me séduire. Très vite un détail m'a dérangé dans ma lecture: l'alternance des points de vue en fonction des chapitres. Une fois à travers les yeux de Léonor, une autre fois omniscient, puis à travers ceux des téléspectateurs... J'ai vite été perdu entre chaque chapitre avant de finir par m'habituer. Bien que ce va et vient soit utile pour nous livrer un maximum d'informations, je n'aurais pas regretter un point de vue unique, quitte à découvrir les éléments en même temps que Léonor. Au final j'ai regretté cette part de suspense. Mais, comme indiqué plus haut, ça n'a été qu'un détail qui vous le verrez ne m'a pas empêché de me prendre au jeu. Car en effet, si j'ai trouvé une certaine lenteur dans les 100 premières pages, je me suis rapidement attaché aux personnages et à leur situation au point de ne plus pouvoir stopper ma lecture. Plusieurs points, en plus de l'idée de téléréalité, m'ont vraiment intrigués et passionnés avec Phobos: - l'utilisation novatrice de la dystopie. En général dans ce genre, le monde a été détruit soit par l'Homme, soit naturellement et l'on suit l'organisation des survivants. Ici il y a bien eu un changement au niveau de l'organisation mondiale mais totalement inédit voire très réaliste Ce point m'a beaucoup plu. - la nouveauté également avec la personnage principale. C'est vrai que j'aurais aimé pour une fois suivre un garçon mais Léonor apporte une vraie touche de fraîcheur en comparaison des héroïnes habituelles. Sans être une anti-héros, son histoire et son attitude diffèrent vraiment de l'habitude. - le huit-clos dans le vaisseau spatial, et le vaisseau spatial en général. J'ai trouvé passionnant de suivre au jour le jour l'évolution de la vie en communauté. Une nouvelle fois j'aurais aimé avoir également la vision de la collocation côté garçons. Mais la découverte de l'habitat et des conditions de vie des prétendantes pendant le trajet a été un vrai bonus pour moi. - l'implication d'un côté politique à l'histoire. Quoi de plus excitant que d'être plongé au cœur d'un complot, qui plus est politique ? Personnellement je trouve cet aspect complètement jubilatoire d'être intégré à un tel secret. Lisez le et vous verrez!! - la fin qui laisse le lecteur en haleine. Un retournement de situation auquel je n'avais pas vraiment pensé, sans qu'il soit tout à fait surprenant. Bref, il me tarde déjà la suite. Au final, les petites maladresses qui m'ont dérangées au début de cette lecture sont vraiment devenues des points intérêts. Phobos est une dystopie qui sort des sentiers battues et c'est très agréable. Je suis vraiment content de m'être laissé convaincre pour cette lecture, à présent il me tarde déjà de me plonger dans la suite. Rebecca Daphné du Maurier Albin Michel 535 pages Avant tout propos je souhaite remercier les Editions Albin Michel pour cette lecture. 4e de couverture Une longue allée serpente entre des arbres centenaires, la brume s'accroche aux branches et, tout au bout, entre la mer et les bois sombres, un manoir majestueux: Manderley,, le triomphe de Rebecca de Winter. Un an après sa mort, son charme noir hante encore le domaine et ses habitants. La nouvelle épouse de Maxime de Winter, jeune et timide, pourra-t'elle échapper à cette ombre, à son souvenir ? Mon avis Rebecca c'est LE roman de la vie d'auteure de Daphné du Maurier. Grâce à Tatiana de Rosnay et son Manderley For Ever, j'ai découvert cette auteure jusqu'ici inconnue pour moi et la tentation de me plonger dans ses écrits a été plus forte que tout après la lecture de cette biographie. La nouvelle traduction de Rebecca publiée chez Albin Michel a été pour moi l'occasion de découvrir la plume Du Maurier. Un classique contemporain que l'on ne présente plus. Une qualité et une notoriété générale. Ne me restait plus qu'à prendre mon ticket pour Manderley. La plume fluide et avisée de l'auteure est la première chose notable dans ce roman. La lecture se fait simple avec cette touche de complexité, de raffinement appréciable dans les classiques. L'auteure nous berce au fil de ces personnages et de leurs histoires, tout en incluant subtilement une touche de noirceur, qui n'aura de cesse de prendre de l'ampleur au fil des chapitres. Mais avant, Rebecca c'est les prémices d'une histoire d'amour entre notre héroïne jamais nommée dans le roman et Maxime de Winter, veuf depuis peu et propriétaire du luxurieux et très convoité domaine de Manderley. Très vite, cette jeune femme devient la nouvelle Mme de Winter et prend domicile au domaine. Bien que décédée depuis plus d'un an, le fantôme et l'âme de Rebecca, la premier Mme de Winter, sont bel et bien présents à Manderley et n'auront de cesse de se rappeler à notre très jeune épouse. "Voyez-vous, dit-elle, refermant le capuchon et commençant à descendre, vous êtes extrêmement différente de Rebecca.". Telles sont les paroles de Béatrice, sœur de Maxime, lors de sa première rencontre avec sa nouvelle belle-sœur. Mme de Winter va se voir entraîner dans une sombre spirale orchestrée par le fantôme de Rebecca, là tourmentant par son souvenir et l'admiration que tous lui portaient.
Rebecca c'est aussi un roman qui renferme son lot de rebondissements plus surprenants et inattendus les uns que les autres. Malgré plus de 500 pages, l'ennui ne trouve pas sa place entre ces lignes. La fin reste incertaine jusqu'à qu'elle soit révélée, terriblement troublante. Des personnages travaillés à la perfection et une intrigue déroutante pleine de surprises, Daphné du Maurier mérite l'intérêt qu'elle continue de susciter de nombreuses années après sa disparition Un travail soigné et efficace qui captive toutes les générations. Une très belle découverte pour moi, une surprise totale et agréable. Un inconditionnel à avoir dans sa bibliothèque et surtout à lire. |
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Mai 2019
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