La Voie des Âmes Laurent Scalese Belfond 617 pages Un grand merci aux éditions Belfond pour cette découverte.
4e de couverture Richard Neuville est un flic français comme il en existe peu. En touchant la main d'une victime, il parvient à reconstituer les derniers instants de sa vie, et à identifier son assassin - ce qui lui vaut d'être régulièrement sollicité par les polices du monde entier. Cette fois, il est appelé à New York, il s'y rend avec sa femme, Clara. Assassinée en pleine journée à Central Park. Lui, le super-flic, n'a pas pu protéger l'amour de sa vie, la mère de ses enfants... Mais dès le soi du meurtre d'étranges incidents surviennent: Richard pense d'abord que Clara cherche à communiquer avec lui de l'au-delà...Jusqu'à ce qu'une femme mystérieuse lui rende visite pour lui proposer au marché incroyable: sauver Clara, en échange d'un service... Mon avis "La Voie des Âmes" est le premier roman de Laurent Scalese que je lis, je ne peux donc pas proposer une comparaison avec ces autres publications. J'ai plongé dans ce roman sans avoir lu la 4e de couverture, la grande aventure vers l'inconnu quoi, on est un fou ou on ne l'est pas !! New York en plein hiver comme toile de fond, les premières pages nous invitent dans un décor agréable. Mais bon, on n'est pas là pour faire du tourisme. Le calme ambiant ne dure pas plus d'un chapitre, à peine, avant que notre pauvre Clara se fasse assassiner dans Central Park. Venue accompagnée son mari dans la Big Apple, ce dernier appelé par le NYPD pour soutenir une enquête avec son don. Des événements étranges vont se passer suite à cette perte pour Richard, qui vont le plonger dans une incroyable aventure avec le plus américain des américains: Mike Rosener du NYPD. Entre amour et surnaturel, Richard n'est pas au bout de ses surprises. la première claque de ce roman est l'intensité des sentiments qui transparaissent du roman. Le meurtre de Clara met son mari, Richard et, toute sa famille dans une tristesse sans mots. Et bien, aussi incroyable que cela puisse paraître, Laurent Scalese à lui réussit à poser des mots sur la souffrance que l'on ressent lors de la perte d'un proche. Ce qui donne un début de roman très fort sentimentalement. Moi qui n'est pas lu la 4e de couverture avant d'entamer ma lecture, je pensais me plonger dans un thriller "traditionnel". D'une importance certaine vu l'épaisseur de l'ouvrage mais je ne pensais pas du tout que le roman prendrait une telle orientation Par là, entendez une grande partie surnaturelle. Aïe ! J'avoue que lorsque j'ai découvert le poteau rose (OK ok , j'exagère un peu!! ) j'ai émis une petite réticence quand à la poursuite, et surtout à mon engouement, de ce roman. Mais bon, l'enquête prenait tout de même une tournure des plus intéressante, je n'imaginais pas le refermer comme si de rien n'était et surtout ne plus y penser. Reading must go on ! Et grand bien m'a pris. Sans aller jusqu'à dire que l'explication de la partie "surnaturelle" (je vous raconterais bien mais ça ne serait pas drôle) m'a passionnée, mais mes craintes ont été dissipées rapidement. En effet, Scalese nous propose un fantastique a la limite du réel (limite hein) qui pourrait parfaitement s'intégrer dans notre quotidien. Le fait que Mick Rosener soit également très sceptique quant à cette histoire m' également permis de mieux appréhender cette partie. Il traduisait parfaitement mes interrogations. Merci Mike ;) Par contre, avec cette part de surnaturelle, l'auteur nous offre vraiment une intrigue des plus complexes. Quel travail pour donner une cohésion et un sens à tout cela. Parce que, personnellement, plus j’avançais et plus la liste de mes questions s'allongeait. Et alors, coup de maître, je n'ai relevé aucune incohérence. Vers la fin, j'ai cru noter un détail qui contredisait une scène précédente, mais l'auteur ayant tout prévu, il y avait une explication quelques lignes plus loin. Juste BRAVO ! Un bémol ? Oui il en faut bien un au milieu de tout ces compliments (amplement mérités soit dit en passant). Malgré un rythme soutenu et une intrigue prenante, j'ai rencontré plusieurs fois des longueurs qui ont vraiment cassé mon rythme de lecture. En même, plus de 600 pages, difficile de tenir son lecteur en haleine en permanence. (Bon d'ailleurs 600 pages c'est trop lourd, pas pratique pour lire au chaud sous la couette). Ce constat n'a en rien gâcher ma lecture, mais c'est dommage que dans certains chapitres j'ai perdu mon engouement. Heureusement que l'auteur a plus d'un tour sous sa plume pour relancer la machine rapidement. Une note positive pour terminer: la couverture est juste ma-gni-fi-que. "La Voie des Âmes" m'a permis de me rendre compte que je ne suis pas totalement hermétique au mélange réel/fantastique quand ce dernier est bien dosé. (Ce qui est parfaitement le cas ici). Et rien que pour ça, Monsieur Scalese, merci. Un bon thriller, mené d'une main de maître qui a su me surprendre, m'émouvoir et surtout me rendre fou de questionnement. Un bon résultat n'est ce pas ? Un roman qui me donne envie d'en découvrir plus sur l'auteur (enfin sur ses précédentes publications hein). Une rencontre prévue prochainement à Limoges, l'occasion de lui demander pourquoi il n'aime pas les oeuvres de Jeff Koons ;) Bref, je vous le conseille vivement mais avant, un peu de muscu car il n'est pas léger.
2 Commentaires
RESET Géraldine Jaujou Paul&Mike 472 pages Merci aux éditions Paul&Mike pour cette découverte.
4e de couverture "Je suis le troisième d'une famille de quatre enfants. Je suis le seul garçon. mes soeurs m'appellent Bob, mais mon nom complet est Jean-Robert. C'est un peu pompeux, mais on s'y habitue. Quand on est enfant, on trouve aussi bien de s'appeler Bob que Jean-Robert." L'histoire de Jean-Robert n'a rien d'édifiant: fils de concierge, frère de trois soeurs aux noms composés, un emploi stable, une vie bien tranquille. Une existence semblable à tant d'autres, sans bruit, sans mystères, peut-être même sans but. Sauf qu'un beau matin, tout bascule. La trajectoire banale de Jean-Robert devient alors conte moderne...car chaque jour compte lorsque un Reboot est nécessaire. Mon avis "Reset" c'est le 3e roman de Géraldine Jaujou, mais le premier que je lis de cette auteure. Les histoires de famille, les récits de vie, ... ce sont des histoires que j'aime à découvrir. Donc j'ai plongé confiant dans ce roman. On y découvre un homme tout ce qu'il y a de plus normal, célibataire, un bon emploi. Mais Jean-Robert va vite voir sa vie partir en lambeaux suite à la perte de son travail. L'auteure nous propose une structuration intéressante dans son roman, un thème par chapitre. Bon petit bémol de nous révéler la fin du chapitre dans son titre. Cependant tout l'intérêt réside dans le cheminement qui emmène à cette conclusion, donc, ouf, on est sauvé. Très rapidement un sentiment de mal-être a grandi en moi lors de la lecture. Devant un triste réalité qui touche tous les jours de plus en plus de personnes, j'ai été gêné de découvrir si intimement la descente aux envers d'un homme. D'autant plus devant mon impuissance. Géraldine Jaujou nous oblige à regarder la vérité de face, aucun échappatoire possible. En parallèle à la déchéance de Jean-Robert, en toile de fond, on suit les destins croisés de plusieurs personnages bien singuliers, mais ayant tous un lien entre eux. Personnellement je ne me suis pas pris d'affection pour ces parties du roman; je n'y ai pas trouvé un intérêt particulier pour l'intrigue. Le seul avantage était de donner un rythme aux mésaventures de notre personnages principales. Le "bad point" que je relèverais dans ce roman est les nombreuses longueurs que j'ai rencontré au fil de ma lecture. Des chapitres très détaillés qui finissaient par me distraire de ma lecture et de l'intrigue principale. Dommage, cet aspect à quelque peu entacher mon plaisir. La fin a quant elle le mérite d'être inattendue et émouvante. L'auteure a su toucher là où ça émeut, du coup les longueurs sont aussi vite oubliées. Une belle histoire que ne vous laisse pas de glace. La fille qui en savait trop Nils Barrellon City 286 pages 4e de couverture
Une main de femme aux ongles vernis de rouge, tranchée net au niveau du poignet, est retrouvée dans la ménagerie du Jardin des Plantes, à Paris. Dans l'enclos des cochons... La victime a-t-elle été tuée avant d'être dévirée par les porcs ? Pour le commissaire Kuhn, ce n'est que le début d'une affaire tortueuse. Du bois de Boulogne aux salons feutrés des ambassades, des squats de camés survoltés aux bureaux du 36 quai des Orfèvres, le commissaire se débat dans un noeud de vipères. Le meurtre semble avoir un lien avec un ignoble trafic aux multiples ramifications. Pour Kuhn, il n'y a qu'une seule manière de dénouer l'affaire: découvrir ce que cette fille avait bien pu apprendre avant de finir découpée en morceaux... Mon avis Le petit chanceux que je suis, faisant parti des privilégiés à recevoir ce nouveau roman de Nils Barrellon, a décidé de ne pas du tout le faire séjourner dans sa PAL. Aussitôt reçu, aussitôt lu. J'avais tellement bien aimé "Le Jeu de l'Assassin" que j'avais hâte de retrouver le commissaire Kuhn, son équipe et les petits nouveaux. Le moins que l'on puisse dire est que ces retrouvailles ne se font pas dans la délicatesse, autour d'une bière fraiche. Nouveau roman, donc nouvelle affaire. Mais cette fois pas de thriller angoissant mais plutôt une très bonne enquête policière, un polar au rythme toutefois soutenu. On y reviendra. Le zoo du Jardin des Plantes, l'enclos des cochons, un main de femme tranchée retrouvée dans la boue. Qui? Pourquoi? Comment? La base est donnée, l'enquête peut commencer. Plus bourru que jamais, le commissaire Kuhn, toujours accompagné de son équipe, se penche rapidement sur l'affaire qui va leur donner du fil à retordre. Première étape, pas des moindre: identifier le cadavre. De là, et à l'instar de l'avancée de l'enquête, tout s'enchaîne assez rapidement dans le roman. Retour comme promis sur le sujet: rythme de l'histoire. J'entends déjà d'ici "Oui le polar c'est sympa, mais bon le rythme Navarro c'est quand même pas super entrainant !! " (Oui oui, je sais que vous avez pensé ça !!). Nils Barrellon fait parti de cette nouvelle génération d'auteur qui casse les codes du polar (tout comme Olivier Norek, pour citer un exemple). Dépoussiéré, le polar des années 2010 est un assemblage d'actions, s'enchaînant les unes après les autres, toujours avec une logique intéressante. L'ennui? Pas ici madame. Ici on a le souffle coupé par les rebondissements !! Et, mine de rien, sans s'en apercevoir, on a lu presque 300 pages. Sujet délicat choisi par l'auteur comme toile de fond à son enquête "la traite des blanches" où le trafic des jeunes filles depuis l'étranger, vouées à la prostitution. Épineux comme sujet et je dois avouer que certains passages sont assez difficiles à passer. Une boule se forme à plusieurs reprises dans la gorge, une triste réalité malheureusement trop peu connue. Une sensibilisation de la part de l'auteur qui mérite d'être soulignée malgré la dureté du constat. Heureusement que nous sommes entourés d'une équipe de personnages sympathiques tout au long de cette lecture, qui ne manque jamais une occasion de nous faire rire. Coup de coeur pour Jérémy, j'ai aimé détesté son personnage à plusieurs reprises. Une bouffée rafraichissante de plus agréable. Lu en à peine 48h, "le fille qui en savait trop" a fait mouche avec moi. Abordable et prenant, Nils Barrellon prouve une nouvelle fois, et dans un tout autre registre, qu'il sait capter l'attention du lectorat grâce à un roman travaillé qui offre un très bon moment de détente livresque. Mr Mercedes Stephen King Editions Albin Michel 474 pages Un grand merci aux Editions Albin Michel pour ce premier partenariat.
4e de couverture Foncer sur une foule dans sa SL500 12 cylindres: le moment le plus grisant de la vie de Mr Mercedes. Et le carnage lui a tellement plu qu'il n'a qu'une envie: recommencer. Au plus vite ... Mon avis Le maître du fantastique et de l'horreur change de registre pour nous proposer en 2015 un polar. Surprenant et il n'en fallait pas plus pour m'inciter à découvrir "Mr Mercedes". Peu importe les genres, avec lesquels Stephen King jongle à merveille, la recette est toujours la même. "Mr Mercedes" n'échappe pas à la règle et nous propose un premier chapitre choc. L'accroche est à la hauteur des attentes du lecteur qui est plongé dans l'histoire dès les premières pages. Mais la surprise la plus invraisemblable, celle qui donne tout l'intérêt à l'intrigue n'arrive qu'au chapitre suivant. Le premier n'étant qu'une mise en bouche délectable, amenant le plat principal. Que serait un bon polar sans des personnages attachants. King ne l'a pas oublié et nous offre ici une petite palette de figurants qui ne laissent pas le lecteur indifférent. Alors qu'on se plait à apprécier l'officier Hodges à la retraite, on adore également haïr Mr Mercedes. Car oui, nouvelle surprise dans ce roman, nous, lecteur, sommes omniscients. Pas mal comme pouvoir n'est-ce pas ? On sait tout, avant tout le monde mais.... on ne peut rien dire. Et ça, c'est tout de même particulièrement stressant pour nous car quand vous lisez les choix (mauvais) de certains personnages impossible de retenir des réflexions, conseils, ordres, (injures parfois)... Tout ça pour vous dire que j'ai vraiment vécu cette enquête, en grande partie grâce aux personnages. D'ailleurs la hiérarchisation des personnages évolue au cours des différentes parties, les secondaires deviennent principaux. C'est plutôt agréable pou le rythme de l'intrigue. Car, certes, ce n'est pas un thriller haletant qui laisse le lecteur a bout de souffle, ni un roman d'horreur qui donne des sueurs froides. Non, "Mr Mercedes" c'est un vrai polar, comme les amateurs les aiment. Un polar qui prend son temps, dont l'action n'est pas précipitée, dont les événements ne s'enchaînent pas à un rythme insoutenable., .... mais qui, malgré tout, prend aux tripes au point qu'il est difficile de mettre sa lecture en pause. Car polar n'exclue pas suspense et ça, Stephen King l'a bien compris dans ce roman. 474 pages que je n'ai pas vu passer. Une enquête passionnante, bien menée de manière complexe, tout comme les personnages, un suspense efficace, ... bref, c'est un vrai coup de coeur pour ce nouveau roman de Stephen King 'Mr Mercedes". A placer entre toutes les mains. De là, on voit la mer. Philippe Besson Editions 10/18 185 pages Un grand merci pour ce cadeau à ma copine Kris, qui savait qu'il y a longtemps que je souhaitais découvrir cet auteur. Grâce à elle c'est chose faite!
4e de couverture Sur les hauteurs de Toscane, Louise se voue tout entière à l'écriture de son roman. Un exil volontaire qu'elle savoure loin de Paris. et du mari qui l'attend, émancipée du monde. Quand Luca, un jeune homme au charme insolent, réveille son désir, elle s'abandonne à la joie d'une liberté sans concession. Jusqu'à qu'un grave accident la rappelle au chevet de son mari ... Mon avis Philippe Besson est un auteur qui regroupe de nombreux adeptes à chacune de ses parutions. Les avis sont souvent élogieux, ma curiosité était toujours piquée au vif au sujet de cet auteur, enfin assouvie grâce à ce cadeau dédicacé de la part de Kris. Louise est une auteure qui a besoin d'exil pour écrire ses romans. Délaissant son mari, résigné après tant d'années à ses côtés, elle fuit en Toscane, dans la maison d'une amie. Sa concentration est vite mise à l'épreuve par la jeunesse et la beauté de Lucas auquel elle ne tente pas de résister, mais qu'elle va vite devoir quitter pour retourner à Paris. Une douceur et une quiétude règne tout au long de ce court roman. Avec ce qu'il faut de détails, l'auteur nous fait découvrir cette liaison naissante entre Louise et Lucas. Seule Louise nous est complétement dévoilée à travers ses sentiments et ses émotions. Philippe Besson la met à nu sous les yeux du lecteur qui ne peut éprouver qu'une sympathie à son égard malgré la situation d'adultère. Les paroles n'ont pas leur place dans cette partie du roman. Le langage du corps est omniprésent et suffit largement, pourquoi ajouter du superflu ? Puis vient la cassure, le retour Paris où tout n'est qu'opposition à la Toscane. Le choc. Un dialogue entre une femme et un mari trompé, bafoué. Mais encore une fois les mots ne sont pas les plus importants dans ce dialogue. Peu nombreux, choisis avec soin pour l'impact qu'ils auront, l'auteur a pris le temps d'offrir à ses lecteurs un dialogue fait d'expressions corporelles, la violence de l'échange n'en est qu'accentuée. Le temps. C'est vraiment ce qui ressort de la plume de l'auteur. Aucune précipitation dans ce roman. Le lecteur a le temps de s'approprier l'action, de se connecter aux personnages. Au final l'histoire nous appartient autant qu'à Louise, cela pourrait très bien être la nôtre tant elle semble inscrit avec précision dans notre quotidien. Ce coup d'essai avec Philippe Besson s'avère plus que concluant. Un rythme qui m'a séduit, sous une plume efficace et réfléchie, pour un récit de vie tout en émotions. Un univers que je vais continuer à découvrir rapidement. |
Archives
Mai 2019
Categories
Tout
|