Depuis huit ans, le Prix Clara distingue de jeunes auteurs de nouvelles. Clara était une adolescente atteinte d’une maladie cardiaque sournoise qui progressa à bas bruit avant de la faucher violemment. Le Prix a été créé pour elle, il lui rend un hommage d’une ampleur insoupçonnable.
Héloïse d’Ormesson, dont la maison d’édition édite et publie chaque année le recueil des textes primés, a d’emblée été séduite par la qualité des textes reçus. La maison d’édition Héloïse d’Ormessons’engage à donner à lire un recueil vendu à 10 euros, dont les bénéfices sont reversés à l’Association pour la recherche en cardiologie du fœtus à l'adulte de l’hôpital Necker-enfants malades (Arcfa). Mon avis Je crois qu'il serait intéressant de faire lire ce recueil de nouvelles à des personnes sans leur préciser qu'elles ont été rédigées par des ados. La qualité est telle qu'elles pourraient légitimement avoir été écrites par des adultes, voire des auteurs "confirmés". Chacune des jeunes auteurs a sélectionné un thème très fort pour sa nouvelle. Un défi périlleux car ces sujets demandent d'exprimer à travers les mots des sentiments forts. L'exercice est entièrement réussi avec des nouvelles fluides et prenantes. Les sujets sont diversifiés et abordés très professionnellement. Il y a un réel travail de recherche afin d'apporter un réalisme à tous les récits qui peuvent l'être. Aussi excellentes soient-elles toutes, je dois avouer avoir eu un coup de coeur pour la nouvelle de Tamara "Le plus beau jour de ma vie". Ce texte m'a beaucoup ému par son intimité tout au long du récit et à la fin, inattendue, m'a touché profondément. Je ne peux que féliciter ces jeunes femmes pour la qualité de leur travail et leur implication sur des sujets durs.
2 Commentaires
Si je reste Gayle Forman Oh Editions 4e de couverture
mia a 17 ans, un petit ami que toutes ses copines lui envient, des parents un peu excentriques mais sympas, un petit frère craquant, et la musique occupe le reste de sa vie. Et puis... Et puis vien l'accident de voiture. Désormais seule au monde, Mia a sombré dans un profond coma. Où elle découvre deux choses stupéfiantes: d'abord, elle entend tout ce qu'on dit autour de son lit d'hôpital. Ensuite, elle a une journée seulement pour choisir entre vivre ou mourir. C'est à elle de décider. Un choix terrible quand on a 17 ans. Mon avis Je ne savais pas à quoi m'attendre en entamant cette lecture imposée par mon binôme Mathieu. Le style est certes très léger mais ce n'est pas énervant à la lecture. Cependant cette écriture très abordable cache en réalité un sujet assez choc. En effet après avoir fait la connaissance de Mia, de son petit ami et de sa famille, le drâme arrive très rapidement et l'histoire prend une tournure particulièrement innatendue. . Mia se retrouve dans le coma mais son âme reste en éveil: elle peut entendre et voir ce qui se passe autour d'elle. Le choix est cornélien: vivre ou mourir. Elle a se pouvoir entre ses mains... C'est le moment pour elle de faire le bilan de sa courte vie. Elle nous fait découvrir les moments forts de son passé, ses plus beaux souvenirs, ceux qui ont fait d'elle la jeune femme épanouie qu'elle était jusqu'à l'accident. On découvre un récit touchant et émouvant. Le style assez simple s'avère très efficace. La corde sensible se met à vibrer à plusieurs moments. J'ai été ému par cette histoire très humaine et poignante. L'intrigue est originale et n'est en rien dégradée par un style léger. J'ai aimé les pics d'émotions qui ponctuent la lecture, la rendant terriblement réelle. Les témoignages que reçoit Mia de ses proches m'ont beaucoup ému. Une belle lecture qui a été un belle surprise pour moi. Revival Stephen King Albin Michel Un grand merci aux Editions Albin Michel pour la découverte de ce dernier opus de Stephen King.
4e de couverture La foudre est-elle plus puissante que Dieu ? Il a suffi de quelques jours au charismatique Révérend Charles Jacobs pour ensorceler les habitants de Harlow dans le Maine. Et plus que tout autre, le petit Jamie. Car l’homme et l’enfant ont une passion commune : l’électricité. Trente ans plus tard, Jamie, guitariste de rock rongé par l’alcool et la drogue, est devenu une épave. Jusqu’à ce qu’il croise à nouveau le chemin de Jacobs et découvre que le mot « Revival » a plus d’un sens... Et qu’il y a bien des façons de renaitre ! Addiction, fanatisme, religion, expérimentations scientifiques… un roman électrique sur ce qui se cache de l’autre côté du miroir. Hommage à Edgar Allan Poe, Nathaniel Hawthorne et Lovecraft, un King d’anthologie. Mon avis J'ai réalisé cette lecture en commun avec Anne Sophie du blog Mes lectures page après page. Retrouvez sa chronique ICI King est toujours la où on ne l'attend pas. Après un excellent polar avec Mr Mercedes il nous propose avec Revival de découvrir le parcours d'une vie, en l’occurrence celle de Jamie. J'ai assimilé le début de ce roman à Joyland de par son côté très intimiste sur la vie du personnage. Ici, Jamie s'adresse directement à nous comme pouvait le faire le personnage de Joyland. On le suit dans sa construction, sa déconstruction puis sa reconstruction. Seulement ici le parcours de Jamie rencontre plusieurs fois celui du Révérand Charles Jacobs. Fou d'électricité, Jamie n'imagine par en le rencontrant à 6 ans que cet homme deviendra l'une de personnes les plus importante de sa vie. Comme pour Joyland, j'ai terriblement apprécié le voyage dans le passé que nous fait vivre le King. En grande partie grâce à la musique, notamment le Rock ici, il nous plonge dans l'univers des années 70 à nos jours, tout en douceur. De manière générale je me suis senti bien dans cette lecture. Même si j'ai mis plusieurs jours à le terminer, j'ai toujours apprécié de le prendre pour me glisser dans ce voyage sensoriel. Outre un fort accent sur la musique, très rapidement la religion s'impose comme le thème principal de ce roman. La question de la croyance, telle qu'elle soit est vraiment entièrement remise en question par des événements qui l'a mette à rude épreuve. Le texte lui est entièrement consacré, l'auteur nous pousse à une réflexion personnelle afin de nous forger notre propre opinion sur le sujet. J'y trouve probablement là l'explication de ma lenteur de lecture pour ce roman. Je pense avoir eu le besoin inconscient de le poser régulièrement, de lire autre chose afin de prendre le temps de réfléchir. Même après avoir terminé sa lecture hier, le roman occupe encore mon esprit, beaucoup de raisonnements restent encore en suspend. J'ai particulièrement été passionné par l'exemple du Revival. Science et religion se mélangent dans le texte avec une confusion extrême. Ce roman ressemble vraiment à une étude sociologique sur les croyances des personnes. Ce passage a réellement été sensationnel dans la lecture, j'étais en apnée. Mais ce n'est rien comparé à la fin que nous réserve l'auteur. Personnages et lecteurs sont tous dans la même surprise quand le moment fatidique arrive. A ce moment là il m'était tout simplement impossible de lâcher ma lecture tant le rythme et le suspense était intense. Un fin mémorable, inattendue et tellement époustouflante. Ce dernier roman de Stephen King a vraiment su susciter mon intérêt avec un sujet inédit et très amené. L'histoire est émouvante et je ressors de cette lecture avec une touche de mélancolie après avoir laissé Jamie. J'ai aimé suivre sa vie, ses hauts et ses bas, l'accompagner jusqu'au bout et vivre l'événement le plus troublant qu'il puisse exister. Un très beau King. 4e de couverture
Gene est l'un des derniers humains sur terre. Son seul moyen de survie: se fondre parmi ceux qui n'hésiteraient pas à le tuer s'ils découvraient sa véritable nature. Chaque décennie, le gouvernement organise un jeu où une poignée de privilégiés peuvent pister et dévorer les rares humains retenus en captivité. Sélectionné pour traquer les siens, Gene ne peut se permettre le moindre faux pas. D'autant qu'une mystérieuse fille éveille en lui des sentiments qui pourraient le trahir. Mon avis J'ai effectué cette lecture avec mon binôme Mathieu du blog Enjoy Books. Vous pouvez retrouver son avis ICI. Je me réjouissais de me plonger dans une nouvelle dystopie qui s'annonçait prometteuse et pleine d'action. J'ai très vite déchanté ! L'action commence immédiatement avec la présentation du quotidien de Gene. On comprend rapidement qu'il est en danger permanent car il est différent des autres. Lui est humain, comme vous et moi, mais les autres sont devenus des sortes vampires/morts vivants aux habitudes assez étranges. J'ai cru que la suite de la lecture apportait des renseignements sur ce que sont ses créatures à l'apparence humaine et surtout comment le monde actuel avait évolué vers la dominance des ces choses. Et bien non! Il faut prendre ces présentations pour argent comptant!!! Bien, bien, bien.... me voilà dans de supers conditions de lecture. S'en suit un rebondissement que l'on voit arriver à des kilomètres à la ronde: Gene est sélectionné pour participer à La Chasse. En même temps c'était mentionné sur la 4e de couverture: bien fait pour moi je n'avais qu'à pas la lire. Bon ensuite j'ai arrêté de compter les incohérences qui ponctuent la lecture. Gene arrive miraculeusement à ne pas se faire démasquer: Halleloujah ! J'en suis aux 3/4 du roman et je dois bien avouer que je m'ennuie ferme (Dieu merci il ne fait que 360 pages). Et enfin 2nd miracle l'action débute enfin. Bon pas celle que j'avais imaginé mais ne soyons pas trop exigeant tout de même. Et finalement, même si ça bouge et tout et tout, et bien c'est trop tard pour moi, j'ai lâché l'histoire depuis trop longtemps. Est-il bien nécessaire de préciser que NON, je ne lirai pas la suite de cette série. Et ne vous la conseille pas bien évidement !! Vous prendrez bien un dessert ? Sophien Henrionnet Daphnis et Chloé 4e de couverture
Les réunions familiales sont toujours un moment magique, parait-il. Les Labarre, en tout cas, ne sont pas prêts d'oublier celle-ci! Paul, Charles, Nicolas, Louise, Eléonore, Jeanne et les autres appartiennent à une même famille. Réunis dans un chalet pour fêter à la fois Noël et l'anniversaire de Louis, le patriarche, ils racontent tour à tour le huis clos dans lequel ils se retrouvent, le temps d'une soirée, coincés par la neige. Ouverture des cadeaux, ivresse, retrouvailles, guirlandes et cotillons, la magie de Noël opère jusqu'à ce que les vieux démons, les secrets et les cadavres dans le placard fassent irruption. Mon avis Un huis clos et une histoire de famille: je ne pouvais qu'être attiré par cette histoire qui de plus, est de circonstance en cette période des fêtes de fin d'année. Ces moments sont toujours emplis de joie de tous se retrouver autour d'une table. Quoi de mieux que d'être entouré de siens ? Et bien je pense que les personnages de ce roman auraient tous trouvé une réponse à apporter à cette interrogation. Louer un chalet perdu à la montagne afin que la famille Labarre au grand complet puisse fêter Noël et l'anniversaire du grand-père. L'idée semble séduisante...enfin seulement pour l'organisatrice.... et encore. Dans un esprit léger et bon enfant, l'auteure nous propose de découvrir plusieurs points de vue différents face à cette fête familiale. Plusieurs membres de cette famille, somme toute banale au premier abord, se confient intimement au lecteur afin d'apporter leur vision (presque unanimement négative) quant à cette fête de famille. Avec beaucoup de sarcasmes et un humour souvent au second degré, Sophie Henrionnet nous propose un panel de personnages tous plus drôles et intrigants les uns que les autres. Cette diversité fait que l'on peut obligatoirement s'identifier à l'un des membre de cette famille. Mais "Vous prendrez bien un dessert ? " témoigne également de plusieurs points plus graves, comme le prouve cette fin qui m'a mis mal à l'aise et m'a ému. Je ne pensais pas finir sur cette note plus sérieuse. "Vous prendrez bien un dessert ? " est un roman à lire pour un excellent moment de détente. Vous vous y retrouverez forcément à un moment et ça, c'est très drôle: "Ah ! mais oui c'est exactement ça !!! " Passez tous un bon Noël en famille ;-) Sur la réserve Carole Mijeon Editions Daphnis & Chloé 4e de couverture
Et s'il n'y avait plus de pétrole en France ? Un matin, Ludovic tombe bêtement en panne d'essence à la sortie de son village. Rien de grave à priori, pourtant ses ennuis ne font que commencer et sa vie en sera bouleversée à tout jamais. Car la pénurie de pétrole qui paralyse les pays interdit toute faiblesse ou indolence. Jour après jour, Ludovic raconte ses mésaventures, ses petites victoires et ses grandes médiocrités. Son monde s'écroule. Son petit village de province, la France entière basculent dans l'enfer et il n'a rien vu venir. Personne n'a rien vu venir. Paranoïa, violence, faiblesse, mais aussi entraide, courage et humanité: quel camp l'emportera ? Mon avis C'est vrai que j'ai trouvé l'amorce du roman plutôt originale. Ma curiosité était titillée par ce roman futuriste et plein de réalisme. "ET S'IL N'Y AVAIT PLUS DE PETROLE EN FRANCE ? " Avant de débuter cette lecture, j'ai pris le temps, sans lire la 4e de couverture, de réfléchir sur les incidences d'une telle pénurie sur mon quotidien. Et bien ma réflexion n'est pas partie aussi loin que le roman: bisounours que je suis. A travers l'expérience de Ludovic, trentenaire célibataire, nous découvrons les 30 jours qui suivent la pénurie de pétrole. Si le premier incident direct est l'immobilisation des véhicules non électriques, en découlent des effets indésirables. Plus de livraisons dans les supermarchés, impossibilité de se rendre sur son lieu de travail, ... Bref, le pays se paralyse totalement !! Au fil des jours, a l'instar d'une saison de The Walking Dead, la situation prend des proportions démesurées: c'est la guerre ! A travers cette histoire aux aspects légers et aux situations cocasses, l'auteure a vraiment voulu appuyer sur deux points primordiaux. Tout d'abord, le socle que représente l'importation de pétrole sur notre manière de vivre. Qu'on se le dise, nous sommes entièrement dépendants des pays producteurs. Une grande partie de notre économie et l'organisation de notre société dépendent de cet approvisionnement !!! Pour un des pays, soit disant, les plus en avance économiquement ce point laisse un goût amer en bouche. Une réflexion de tout ça ? Peut être est-il temps de s'émanciper petit à petit de ces imports avec des solutions auto-gérées. On ne peut que l'envisager suite à cette lecture. Ensuite, "Sur la réserve" met en lumière un panel de réactions et d'attitudes possibles face à une situation de crise. Et ce n'est vraiment pas beau à lire car les meilleures personnes qu'il soit peuvent changer du tout au tout pour "survivre". La nature humaine peut être très sombre: preuve en est entre ces pages. Heureusement, comme indiqué plus tôt, l'auteure a misé sur un style léger, parfois humoristique, pour nous présenter ces sujets. Grâce à son personnage principale, que l'on voit s'épanouir socialement malgré la dureté de cette épreuve, l'intrigue s'allège un peu et nous fait sourire. Le rendu est un roman à double niveau de lecture. Distrayant et engagé, "Sur la réserve" est un roman qui laisse la réflexion sur notre devenir en suspend. Replay Ken Grimwood Editions Points Christelle, si par hasard tu passes par ici, merci mille fois pour ce prêt. :)
4e de couverture À 43 ans, Jeff Winston meurt subitement d’une crise cardiaque, laissant derrière lui une vie médiocre et un mariage à la dérive. Quelle n’est pas sa stupeur lorsqu’il se réveille… dans sa chambre d’étudiant, âgé de 18 ans. Dans le passé, sa vie recommence comme avant. Sauf qu’il a gardé le souvenir de sa précédente existence… Qui n’a jamais rêvé de pouvoir revivre son passé fort de son expérience d’aujourd’hui ? Mon avis Parfois que l'arroseur soit arrosé, en ce qui concerne ce roman je dirais que j'ai été le blogueur blogué. Bon dit comme ça, ça n'a pas vraiment de sens mais "Replay" je dois avouer que je n'en avais jamais entendu parler jusqu'à ce que Yvan, sur son blog Emotions, décide d'organiser une immense lecture commune avec d'autres lectures/blogueurs. J'ai été rapidement séduit par l'intrigue du roman qui ne tarde pas à débuter si tôt que l'on ait ouvert le roman: Jeff est victime d'une crise cardiaque à l'âge de 43 ans. Il se réveille ensuite alors qu'il n'a que 18 ans. Tout est à recommencer pour lui. Avec ce roman, l'auteur nous permet de découvrir les différents événements et époques qui se sont succèdés entre le début des années 60 et la fin des années 80. Une plongée intimiste dans le passé, les modes de vie, les moments forts mais aussi, tout simplement le quotidien. J'ai aimé à travers les yeux de Jeff découvrir ce monde qui n'a jamais été le mien. Comment réagir quand il vous est proposé de recommencer votre vie ? Jeff se retrouve confronté à cette réalité, aux choix à faire face à cette opportunité qui lui est offerte. Devenir riche, empêcher les drames d'arriver, juste vivre comme la première fois, ... la palette de possibilité est infinie. Mais toutes ces découvertes lors des différents "replays" de Jeff ne sont que des toiles de fond face à l'enseignement que peut nous apporter ce roman à propos de nos vies. Avec des contre-exemples concrets l'auteur a vraiment su m'amener à une nouvelle réflexion sur les choix qui nous sont donnés dans la vie. Les mots sont justes pour changer beaucoup de détails du quotidien. Ce roman fait du bien, il est émouvant et mets l'accent sur la corde sensible. Un "must have " et surtout "must read". La couleur des âmes mortes Gilles Caillot Editions du Caïman Un grand merci aux Editions du Caïman pour cette sombre découverte.
4e de couverture Jusqu’où pouvons-nous aller pour satisfaire notre soif de vengeance ? Jusqu’à la perversion de notre propre âme ? Jusqu’à l’affadissement de nos convictions les plus profondes ? Tout est possible, d’autant plus que la douleur décuple les ressentis, exacerbe les passions, allant jusqu’à travestir nos propres croyances et interdits. Si vous aviez le destin du meurtrier de votre fille entre les mains, que feriez-vous ? Mon avis Pas d'introduction à l'horreur avec "La couleur des âmes mortes". L'auteur nous plonge immédiatement dans son univers sombre où la folie des hommes n'a pas de limite. Un sujet très sensible que celui des violeurs d'enfants. Ce début de roman est une plongée très intime dans l'envers du décor de ces crimes: le ressenti des violeurs mais aussi des victimes... et des familles. La corde sensible vibre, le lecteur est partie prenante de cette intrigue, le voilà impliqué. Le prologue est vraiment déstabilisant pour le lecteur qui perd totalement ses repères face à tous ces personnages présentés en si peu de temps. L'auteur nous anesthésie rapidement le cerveau afin de nous mettre en bonne condition pour la suite des événements. La curiosité est vite éveillée. Au fil des chapitres, la pression bien présente dès le début n'a de cesse de croître. La situation échappe totalement aux différents personnages, semant le doute dans l'esprit du lecteur quant à la finalité de toutes ces intrigues. En effet, une large partie du roman est divisée en plusieurs intrigues, sans lien apparent entre elles. On ne sait pas où l'auteur nous mène mais une chose est certaine: il nous manipule tout autant que ses personnages. A travers toutes les horreurs et les dérives de l'être humain dépeintes dans "La Couleur des Ames Mortes", arrivent à percer des émotions que l'on ne pensait pas rencontrer dans ce thriller. Car, ne l'oublions pas, la toile de fond reste une famille déchirée suite au viol et à l'assassinat de la fille. Souvent quand ce sujet est abordé en littérature, l'accent est mis sur la tristesse ressentie par les proches. C'est le cas ici mais en y ajoutant un élément plutôt inédit: la colère et le désir de vengeance. Ces sentiments sont certes moins esthétiques à dévoiler mais le fait de les aborder apporte un réalisme à l'histoire. Un réel atout ! L'intrigue, subdivisée en méandres, est d'une part fondée sur une idée excellente, mais surtout de l'autre, rondement menée. La fluidité du texte permet un meilleur abord de la dureté des faits exposés. L’enchaînement se fait naturellement et en toute logique. Si je devais faire surgir un point négatif pour cet ouvrage, ce serait la présence de périodes plus longues au centre du roman. Elles ont toute leur utilité mais certaines m'ont paru quelques pages trop détaillées. Rien de bien rédhibitoire. En somme "La Couleur de Ames Mortes" est un thriller efficace alliant psychologie et actes violents. Une plongée très intime dans un univers dérangeant, abordé en toute transparence pour une lecture prenante et surprenante. Le suspense quant à l’échappatoire reste entier jusqu'à la fin. Un bon titre pour les amateurs du genre. |
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Mai 2019
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