The Book of Ivy Amy Engel Lumen 342 pages 4 de couverture
Voilà 50 ans qu'une guerre nucléaire a décimé la population mondiale. Un groupe de survivants d'une dizaine de milliers de personnes a fini par se former, et ce qui reste des Etats-Unis d'Amérique s'est choisi un président. Mais des deux familles qui se sont affrontées pour obtenir le pouvoir, la mienne a perdu. Aujourd'hui, les fils et les filles des adversaires d'autrefois sont contraints de s'épouser, chaque année, lors d'une cérémonie censée assurer l'unité du peuple. J'ai 16 ans cette année, et mon tour est venu. Je m'appelle Ivy Westfall, et je n'ai qu'une seule et unique mission dans la vie: tuer le garçon qu'on me destine, Bishop, le fils du président. Depuis ma plus tendre enfance, je me prépare pour ce moment. Peu importent mes sentiments, mes désirs, mes doutes. Les espoirs de toute une communauté reposent sur moi. Le temps de la rébellion approche.... Bishop doit mourir. Et je serai celle qui le tuera. Née pour trahir et faite pour tuer...Sera-t-elle à la hauteur ? A la fois histoire d'amour torturée, thriller psychologique et dystopie cruelle, The Book Of Ivy vous entraîne dans un compte à rebours haletant dont vous ne sortirez pas indemnes. Mon avis Depuis sa sortie, on ne cesse de voir des avis élogieux fleurir sur la blogo, sur booktube, dans les médias au sujet de cette nouvelle dystopie qui se veut innovante: The Book Of Ivy. Plus que tenté par tant d’enthousiasme, je remercie Justine qui me l'a offert lors d'un swap :) Le voyant me tendre les bras dans ma PAL depuis plusieurs mois, j'ai profité de l'opportunité d'une lecteur commune avec Thomas alias "Le Chasseur de Mots" pour enfin l'en sortir et me forger mon propre avis. Qui dit dystopie dit bouleversement dans le monde que l'on connait actuellement. The Book Of Ivy ne déroge pas à cette règle. Le décor se situe en Amérique, après des événements tragiques qui ont décimés une grande partie de la population mondiale. Ce passé ne nous est pas exposé entièrement dès le début du roman; l'auteure en a laissé des fragments au fil des chapitres. Chacun apportant une réponse à nos nombreuses questions quant à la situation actuelle de l'intrigue. Dès le début, nous faisons la connaissance de Ivy, jeune fille de 16 ans, le jour de son mariage forcé avec le fils de l'ennemi de son père, Bishop. On découvre immédiatement une enfant qui a toujours été conditionnée par les règles de son père et sa soeur mais aussi celles de la société. Spectatrice de sa vie, elle se laisse guider par son destin tout tracé: épouser puis tuer Bishop. J'ai beaucoup aimé suivre Ivy tout au long de ce tome 1 car une réelle transformation de son comportement se produit sous nos yeux. A travers sa nouvelle vie conjugale avec Bishop, elle va commencer à ouvrir les yeux sur le monde qui l'entoure. Il va la pousser à émettre son propre jugement sur la vie, à décider de son avenir, à réfléchir par elle-même. Au fil des chapitres et des divers événements qui viennent ponctuer sa vie, on découvre la prise de conscience de cette jeune femme. Une vraie révolte intérieure se déroule en très peu de temps. Elle s'épanouie et remet tout en question. Notamment son destin d'assassinat envers Bishop. De l'histoire d'Ivy découle un grand nombre de principes essentiels dans la vie: la fidélité à sa famille, faire ses propres choix, différencier le bien du mal, .... J'ai apprécié tous ces préceptes qui nous sont apportés de manière subtile. A aucun moment le lecteur n'a une impression de leçon de morale. Je pense que le public young adult appréciera. L'histoire débute rapidement avec le mariage d'Ivy et Bishop et l'annonce de la mission d'Ivy. Après ces quelques premiers chapitres, j'ai trouvé le rythme de l'intrigue extrêmement lent. L'action principale se situe essentiellement en deux points: le jeu de séduction entre Ivy et Bishop et les remords intérieurs d'Ivy. Le soucis est que ces deux points là, non pas qu'ils manquent d'intérêt, nous mènent jusque dans le dernier quart du roman. Je me suis vraiment ennuyé à certains moments de ma lecture, l'action manquait vraiment pour susciter mon intérêt éveillé. Quant au dernier quart, l'auteure réussie à nous surprendre par un rebondissement parfaitement inattendu. L'intrigue prend un tournant exceptionnel, l'action début (enfin ! ) et ... c'est la fin du roman. Habile manœuvre pour laisser le lecteur en suspend dans le pire moment de l'histoire. D'une manière générale, ce premier tome de The Book of Ivy est une déception pour moi. Il m'a manqué un vrai rythme plus soutenu. L'auteure n'a pas su me captiver et m'entraîner dans son univers. Cependant la fin m'a beaucoup intriguée et je pense tout de même lire la suite pour assouvir ma curiosité.
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Le tombeau du diable Eric Bony City Editions 448 pages 4e de couverture Journaliste au magazine Enigm, Thomas Cazan a réussi à décrocher un rendez-vous avec le propriétaire du fameux médaillon de Mandrin, un bijou "maudit" depuis le XVIIIe siècle. La rencontre tourne court lorsque le propriétaire du pendentif est sauvagement assassiné. Accusé de meurtre et de vol, Thomas n'a d'autre choix que de mener sa propre enquête pour prouver son innocence. Face à de redoutables ennemis qui semblent toujours avoir une longueur d'avance, une course contre la montre s'engage, le menant à travers la France, de Provins, la fameuses cité médiévale d'Ile de France à Glozel, un étrange site archéologique près de Vichy, dans l'Allier. Arrivera-t-il à temps pour percer le secret du médaillon qui révélerait l'emplacement du "tombeau du diable" et de son mythique trésor? Diabolique... Mon avis La lecture c'est notre drogue. Alors quand notre dealer nous propose un bon produit, nous nous rassemblons pour le consommer. Pour ce shoot, notre dealer que nous remercions chaleureusement c'est Eric et notre dose c'est le premier roman d'Eric Bony: "Le Tombeau du Diable". Puisqu'il semble que plus on est de fous plus on rit, nous avons décidé de lire ce roman en lecture commune avec: Loley du Shoot de Loley, Sandra de Passion Thrillers et Bruno, chroniqueur chez Zone Livre. Vous pourrez retrouver leurs chroniques à la suite de cette article. "Suspense et ésotérisme: un thriller machiavélique" Bon je pense que c'est l'une des meilleures phrases d'accroche qu'il puisse exister pour me donner envie de plonger dans un roman. Ajoutez à ça une couverture magnifique, City a encore frappé, et me voici embarqué dans l'aventure avec ce journaliste qui d'une manière parfaitement impromptue se retrouve le coupable idéal d'un vol et d'assassinat. La situation n'est déjà pas des plus confortable pour Thomas mais en plus le bijou qu'il a en sa possession est, selon la légende, la clef qui guidera et ouvrira le tombeau du diable. Je ne peux pas dire que je suis rentré immédiatement dans l'action du roman. Si je devais mettre en avant un bémol ce serait la manque de rythme du début. J'ai adhéré à l'intrigue rapidement mais j'ai regretté une trop longue introduction. Il m'a manqué une soutenance de rythme pour cette mise en bouche. Surtout qu'une fois le décor planté, le rythme s’accélère de manière notable. Les événements, rebondissements s'enchaînent intelligemment pour une lecture à bout de souffle. La construction du roman est de mes favorites: alternance des chapitres entre deux intrigues opposées qui vont se rejoindre à un moment. On ne sait pas encore quand, comment et pourquoi ces intrigues sont vouées à la fusion mais c'est inévitable. Sans vraiment en prendre conscience, le lecteur est envahi par le stress de cette lecture. La tension s'installe sans faire de bruit. La lecture devient addictive. Moi qui aime l'ésotérisme, j'ai vraiment été ravi avec ce roman. L'auteur a fait preuve d'un beau travail documentaire pour intégrer le diable à son histoire de manière subtile, intéressante et intrigante. J'ai découvert beaucoup d'éléments à travers une intrigue complexe, menée d'une main de maître. Pris au jeu, le dénouement ne me semblait pas évident. Je restais en suspend quand au but de cette quête, jusqu'où l'auteur allait-il nous emmener ? Et cette fin ! Malgré de nombreux rebondissements tout au long des chapitres, Eric Bony avait gardé quelques révélations sous le coude pour le bouquet final. Beau coup de maître !! Bravo, j'étais bluffé. Quand je pense que "Le Tombeau du Diable" est le premier roman d'Eric Bony, je ne peux que vous dire que c'est un auteur à suivre de très prêt. Un vrai travail de rédaction est fourni, de recherches et de mise en forme. L'intrigue est parfaitement réfléchie et mise en application afin de bercer / berner le lecteur jusqu'au point de non retour. BRAVO ! Découvrez ICI la chronique de Loley "Quand on voit l'étoile satanique sur la couverture on pense à des cérémonies, des sacrifices, on pense au mal, à une folie dangereuse et profonde. Je dois confesser l'avoir portée autour du coup pendant mon adolescence, esprit provoc tout un symbole, aujourd'hui cette étoile m’amène à un mélange de méfiance, de peur et d'excitation malgré tout. J'étais dans le vrai, ma première idée s'est vue confirmée. Thomas vit des moments difficiles sur le plan professionnel, il est en désaccord total avec la ligne éditoriale du journal qui l'emploie. Une personnalité frondeuse et attachante qui donne du peps au récit, j'aime. Il est envoyé à l'exposition du Grand Palais afin de prendre des photos et de rédiger un billet sur un bijou maudit depuis des générations et des générations. Tous ses propriétaires sont morts dans des conditions atroces ou prématurées. Alors que le bijou est sorti du coffre fort, à peine le temps de l'apercevoir que trois personnes font irruption dans la pièce et abattent le propriétaire avant de dérober le précieux bien. Les vigiles tirant sur tout ce qui bouge Thomas décide de prendre la fuite, ce qui va se révéler idée... pourrie. Il va se voir accuser de vol et de meurtre, recherché tel un fugitif dangereux. Ça part en vrille méchamment, le tout entouré d'histoire, de trésors, d'ésotérisme. En parallèle il se passe des choses dont vous n'imaginez pas l'horreur, un médecin collectionne des œuvres humaines qu'il fige dans la mort. Il sélectionne soigneusement des victimes de Tchernobyl, des êtres malformés, difformes. Les deux sujets vont se rejoindre pour ne faire plus qu'un, alors à ce moment là suivez mon conseil et ne faîtes plus confiance à personne, j'ai dit personne... Je retiendrais principalement le dénouement il est puissant et les masques tombent, il y a de quoi en avoir le souffle coupé. Sacré moment!! Si l'auteur maîtrise quelque chose parfaitement, je dirais que c'est le suspense. Quand la tension monte, que l'on sent très clairement le danger et qu'un personnage tombe sur une porte fermée (je vous épargne la description des lieux glauques) et bien non seulement mon baromètre curiosité a explosé mais en plus j'ai pas mal flippé. Deux bons points. Quand j'ai vu qu'il s'agissait d'ésotérisme j'ai eu une appréhension, ça nécessite beaucoup de recherches et de maîtrise, sans parler du maintien constant du lecteur. On comprend vite que l'auteur sait de quoi il parle, ça gère et incontestablement il possède une belle plume (d'ange ou pas... comprendrons ceux qui l'ont lu). En effet, le titre est criant d'exactitude bienvenue en enfer, j'avais raison de me méfier ce thriller est démoniaque. Un petit flirt avec le diable ça vous tente !!! Découvrez ICI la chronique de Sandra Une chasse au trésor palpitante et une machination diabolique ! Un thriller ésotérique... simple ! Oui oui, un thriller ésotérique peut être simple, on n'est pas obligé de se perdre dans des détails historiques complexes et souvent redondants ! Pour cela il suffit de trouver une intrigue simple (un petite chasse au trésor sympa), une époque unique (un tour sur Wikipédia et Mandrin n'aura plus de secret pour vous), et d'y ajouter une plume légère et efficace ! Et voilà le tour est joué ! Le décor est planté, suivez le guide... Enfin le guide non, mais le journaliste ! Thomas Cazan, "journaliste de l'étrange", se retrouve bien malgré lui mêlé à une quête bien particulière, celle du "Tombeau du Diable". Accusé de meurtre et du vol du fameux médaillon maudit de Mandrin, il n'a d'autre choix que de suivre Marie sur les traces de ses ancêtres... Vous pensez avoir tout lu sur le Mal ? Erreur ! Grosse erreur ! le Mal vous allez le découvrir ici, sous la forme d'un Dieu cornu, quel que soit le nom qu'on lui donne un seul est universel: le Diable ! Et le Mal étant contagieux, la folie humaine ne vous sera pas épargnée par Eric Bony qui prend un "malin" plaisir à torturer ses victimes comme notre cerveau... Un premier roman de très bonne facture ! Même si l'intrigue et le contexte sont simples, il ne sont pas pour autant simplistes. Un gros travail de recherche est sous-jacent et rend ce récit totalement addictif ! Le suspense est présent du début à la fin, même si on a toujours une vague idée de l'endroit où va nous mener l'auteur, et les pages tournent toutes seules ! Un petit bémol ? Oui, un: un certain manque de surprise, savoir où l'on va dans un thriller n'est pas toujours une position agréable... Ceci dit la fin réserve une vraie belle surprise donc on ne tiendra pas rigueur de ce détail à l'auteur... Quant aux personnages me direz-vous ? Eh bien ils ont répondu à toutes mes attentes ! Bien travaillés ils sont attachants... ou pas ! Les gentils sont de vrais gentils (ou pas), les méchants de gros vilains méchants (mais qui sont-ils réellement ?), et au final ils nous font tous, sans exception, passer un excellent moment de lecture ! Descendre dans le "Tombeau du Diable" s'assimile à une véritable descente aux enfers, tout ce que j'aime ! Pour un premier roman je dirais donc que c'est une belle réussite et il me tarde de retrouver Thomas dans ses futures aventures ! Découvrez ici la chronique de Bruno: Je suis un fan de thriller ésotérique. Quand j'ai reçu LE TOMBEAU DU DIABLE, le 1er roman de Éric Bony, j'ai été subjugué par la magnifique couverture. Un bon point, une fois de plus, aux éditions City. En lisant le 4ème de couverture, je me suis dit que c'était un sujet accrocheur mais il y avait un sentiment de déjà vu: Un homme, journaliste nommé Thomas Cazan se retrouve impliqué dans une chasse au trésor et en prime, inculpé de meurtre. Ce sentiment de déjà vu s'est envolé grâce à la plume très addictive de l'auteur. Un sujet traité de façon originale et efficace. Une plume addictive malgré un début d'histoire un peu longue à démarrer. Malgré cela une histoire captivante. A partir du moment où l'histoire prends enfin ses marques, impossible de lâcher le livre grâce à des rebondissements en veux - tu en voilà. Le thriller ésotérique est un exercice, à mon sens, difficile à effectuer. Cela demande un énorme travail de recherche et il faut intéresser le lecteur sans le saouler. Steve Berry James Rollins ou Dan Brown en sont les maîtres. Éric Bony prouve qu'il n'y a pas que les américains qui arrivent à nous captiver avec ce genre d'histoire Quand on pense que ce Tombeau du diable est un premier roman, je qualifierai ce livre de coup de maître. Éric Bony est un auteur à suivre de près Pas un coup de coeur mais un excellent moment de lecture Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers Benjamin Alire Saenz Pocket Jeunesse 352 pages J'ai effectué cette lecture en Lecture Commune avec mon binôme Mathieu du blog et de la chaîne Enjoy Books, vous trouverez sa chronique ICI. Il l'a lu en anglais et moi en français.
4e de couverture Etats-Unis. Aristote, 15 ans, mène une existence difficile entre un frère en prison et un père hanté par ses souvenirs de guerre. Il rencontre Dante, un garçon du même âge, qui est très expansif et a une vision du monde bien à lui. Une profonde amitié naît entre eux, puis une véritable histoire d'amour. Mon avis Avant tout un grand merci à Margot pour ce superbe cadeau. Vous avez vu cette couverture ?? Un délice pour les yeux. Nous voici à El Paso où nous faisons la rencontre de Aristote, alias Ari, un adolescent de 15 ans. Ari est un jeune homme mal dans sa peau, solitaire, remplis de question. Un adolescent. Dès les premiers chapitres, nous le découvrons dans son milieu familiale bien particulier: un père hanté par la guerre, une mère qui fait tout pour sortir Ari de sa torpeur, deux sœurs plus âgées et un frère en prison. Ce dernier occupe beaucoup ses pensées tout au long du roman. J'ai beaucoup apprécié dès le début les échanges verbaux entre Ari et sa mère. Les répliques sont affûtées et fusent avec brio. Une belle complicité mère fils. La vie de Ari bascule le jour où il rencontre Dante. C'est le début d'une merveilleuse amitié qui naît sous nos yeux, avec toute la complexité que peut y apporter l'adolescence. A travers l'année que nous allons passer avec ces deux personnages beaucoup de questions essentielles sont mises en avant. Toutes ces questions que l'on est amené à se poser au moins une fois dans la vie, auxquelles il est impossible de trouver des réponses acceptables: les secrets de l'univers. Ari et Dante nous apportent ici la preuve que chacun à ses propres questionnements sur la vie, sur qui nous sommes, ce que nous faisons ici, le but de la vie... Mais que malgré tout, l'amitié l'emporte toujours. Proches où a distance, nous suivons ces deux adolescents qui découvrent la vie de manière différente. Chacun fait ses expériences, la nostalgie d'une période d'insouciance où tout reste à construire envahie le lecteur. Je les ai envié de cette innocence qu'ils ont en eux, plus pour longtemps et qui les fait rêver à un avenir grandiose. "Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers" est un roman fluide, composé de très courts chapitres, qui ne dépassent souvent pas le quart de page. Très vite, on s'attache aux personnages d'Ari, puis de Dante. On ne voit pas les parties défiler sous nos yeux tant l'émotion se fait envahissante, submerge le lecteur à chaque page. J'ai aimé découvrir les secrets de l'univers et me reposer toutes ces questions qui viennent parfois traverser mon esprits. Ces deux personnages ont su me toucher, leur histoire commune est belle et parfait complètement ce qu'ils sont individuellement. Une histoire pleine d'humanisme, parsemée de subtiles touches philosophiques. Les dialogues sont puissants, prenants, .... profonds. J'ai aimé faire de courtes pauses entre deux chapitres afin de penser à ce que je venais de lire. Cette lecture m'a permis de divaguer aux grès de pensées qu'elle m'a insufflée. La fin m'a surpris alors que je pensais avoir intégrer les idées de ce roman. Je n'ai pas su retenir quelques larmes devant la beauté de cette histoire et de son terme à vous laisser sans voix. "Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers" est un roman qui peut être lu à tout âge, qui pousse à la réflexion. Une histoire émouvante qui va me rester à l'esprit pendant un certain. J'ai été ravi de partager cette lecture avec Mathieu. Bluebird Tristan Koëgel Editions Didier Jeunesse 320 pages Avant d'aller plus loin, lancez la vidéo ce-dessous, vous serez plongez dans l'ambiance du livre !! Un grand merci aux Editions Didier Jeunesse pour cette sublime découverte.
4e de couverture L'extraordinaire destin de « Minnie Bluebird » devenue chanteuse de blues dans les états-unis des années 40. Elwyn est fils d’immigrés irlandais, Minnie, fille d’un chanteur itinérant noir. Ils se rencontrent dans une plantation, et tombent amoureux. Ils ont 13 ans, et ne savent pas que leur vie est sur le point de basculer. Quelques jours plus tard, en effet, Minnie assiste au passage à tabac de son père par des hommes du Ku Klux Klan. Effondrée, elle saute dans le premier train, en partance pour Chicago. Mon avis Je pense qu'avant d'ouvrir ce roman, j'étais déjà conquis par la couverture de Bluebird. L'objet est tout simplement magnifique et très coloré, une invitation au voyage que le texte va rapidement confirmer. En effet, dès le premier chapitre, l'auteur nous emmène dans le Mississippi des années 40, dans un paysage aride où se côtoient les plantation de coton. Minnie et son père sillonnent le pays, partageant leur musique avec ceux qui les hébergent. Nous, lecteurs vivons cette vie à leurs côtés. L'auteur fait appel à tous nos sens afin de nous transporter dans le décor créé sous nos yeux. Les descriptions sont pointues pour que ce que voit Minnie, nous le voyions, que la chaleur du sud, nous la ressentions, que les odeurs des champs de coton nous les sentions, ... mais surtout, détails ultime de notre voyage: que la musique qui entourent leur vie nous parvienne aux oreilles. Pour cela, petit détail que j'ai particulièrement apprécié, une playlist est proposée sur la 3e de couverture, regroupant les titres joués tout au long du roman. Je me suis pris au jeu, mon expérience de lecture n'en a été que meilleure. Bluebird, c'est aussi une belle leçon de vie et un devoir de mémoire important sur la ségrégation. Car dans cette ambiance de musique chaleureuse, la réalité qui régnait à l'époque nous est exposée sans ménagement: esclavagisme des personnes noires, violence à leur égard et actions du Ku Klux Klan. Minnie et son père vont d'exploitation en exploitation jusqu'au jour où Minnie a un accident, l'obligeant à se reposer plusieurs jours. Ils s'arrêtent donc sur un exploitation, son père aide leurs hôtes pour le ramassage du coton. C'est alors qu'elle rencontre Elwyn, fils du couple de gardins du domaine. 13 ans à peine mais leur histoire d'amour semble une évidence. Mais la vie va vite les séparer lorsqu'elle découvre son père tabassé à mort par le Ku Klux Klan, elle monte dans le premier train, direction Chicago, où une nouvelle vie l'attend. La construction du roman m'a beaucoup plu car dès lors que les personnages principaux sont séparés, l'intrigue va se diviser en plusieurs parties où nous les suivront tous grâce à une alternance de points de vue. Minnie à Chicago, Elwyn à la plantation... Une omniscience qui apporte un réel intérêt au lecteur pour l'intrigue qui se complexifie habillement. Le rythme est également intéressant puisque l'auteur a su trouver le juste milieu pour que son lecteur ne s'ennuie pas tout en n'étant pas envahi de rebondissements. La dose de "suspense" est parfaite pour susciter l'intérêt et l'attention jusqu'à la fin. Entre musique, voyage, amour et devoir de mémoire , Bluebird est un roman très complet et une lecture des plus agréables. Parfaitement adapté pour un public adolescent, il est très émouvant et m'a complètement captivé. C'est un énorme coup de coeur <3 D'après une histoire vraie Delphine de Vigan JC Lattès Editions 482 pages 4e de couverture
Ce livre est le récit de ma rencontre avec L. L. est le cauchemar de tout écrivain. Ou plutôt le genre de personne qu'un écrivain ne devrait jamais croiser Mon avis Je pensais que l'auteure ne pourrait produire meilleur roman que Rien ne s'oppose à la nuit. Je me trompais grandement. La preuve est ici. Cette année Delphine de Vigan nous propose un roman qui jongle entre autobiographie et fiction. Le lecteur garde le doute, subtilement entretenu par l'auteure, jusqu'à la dernière phrase. D'ailleurs, l'autobiographie, le "Vrai" est un sujet récurrent du roman. La fiction est-elle toujours d'actualité dans la littérature ? Passionne-t'elle encore le lectorat ? Ou ce dernier ne s’intéresse-t-il plus qu'à la réalité exposée sous ses yeux ? Mais "D'après une histoire vraie" c'est avant tout un exceptionnel roman psychologique. La pression est présente dès le début, sous la narration de Delphine, auteure au premier succès, qui fait la rencontre de L., nègre biographique, qui va changer sa vie. Dès le début nous savons que L. va avoir une terrible influence sur Delphine, le texte va nous en faire découvrir la teneur. Plus les chapitres défilent, plus l'étau se ressert sur la cage thoracique du lecteur. L'angoisse de Delphine devient nôtre. Le suspense est à son comble. Rien à y faire: impossible de faire une pause dans cette lecture. L'annonce de la fin du roman m'a surpris par sa brutalité. J'étais perdu alors qu'il ne me restait que 50 pages pour arriver au terme. Mais, alors que je pensais l'histoire close et la conclusion en route, un nouveau souffle sur l'intrigue, bonus qui a fait basculer mon avis sur un coup de coeur. Delphine de Vigan se révèle vraiment avec "D'Après une histoire vraie". Elle maitrise plusieurs genres mais excelle pour le psychologique. Un roman qui fait certes beaucoup de bruit pour cette rentrée littéraire 2015, mais dont la publicité se justifie par un souffle nouveau apporté à la littérature française. Un roman qui ne laisse pas indifférent, une Vraie expérience de lecture. Haletant. Le crime du comte Neville Amélie Nothomb Editions Albin Michel 144 pages Merci aux Editions Albin Michel pour la découverte de ce nouveau titre d'Amélie Nothomb. "Ce qui est monstrueux n'est pas nécessairement indigne". Rendez-vous annuel de la rentrée littéraire avec le nouveau roman d'Amélie Nothomb. Oh joie pour moi car cette année c'est une fiction que nous propose l'auteure. Plagiat d'un roman d'Oscar Wilde ? Telle est la polémique qui a accompagné la sortie de "Le crime du comte Neville". Personnellement je ne pense pas que de s'inspirer d'une histoire pour en créer une nouvelle soit un plagiat. Le parallèle semble plutôt intéressant au contraire avec l'histoire d'O. Wilde. Voyons le comme une valeur ajoutée. L'intrigue est des plus farfelue, une fois n'est pas coutume chez l'auteure. Bienvenue dans la bourgeoisie belge avec ce comte Neville qui voit ses dernières semaines à résider dans son château. Faute de moyens, la mise en vente du domaine est inévitable. Mais avant de vider les lieux, il tient à organiser la garden party annuelle. Etant donné que se sera la dernière, il faut qu'elle soit plus resplendissante que jamais. Une rencontre avec une voyante lui apprend que lors de cette réception il va tuer l'un de ses invités. Dès lors, le comte ne parvient pas à chasser cette idée de son esprit. Ses soucis ne s'arrêteront pas là car sa fille Sérieuse, adolescente mal dans sa peau, va lui demander de la tuer elle pendant cette garden party... J'ai immédiatement adhéré à l'ambiance dans laquelle l'auteure nous plonge pour ce roman. Décalée et cocasse, j'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver la plume de l'auteure et sa capacité à nous emmener là où nous n'aurions jamais cru aller. C'est drôle et piquant: tout ce que j'aime chez Nothomb. Une fois l'intrigue installée, un dialogue père / fille prend place, magnifiquement construit d'argumentaires travaillés avec soin. J'ai évidement pensé que, à l'instar de "Péplum", la suite du roman ne serait qu'échanges verbaux entre la fille qui veut se faire tuer par son père et ce dernier qui veut l'en dissuader. Je pensais être aspirer dans les méandres d'une discussion sans fin, qui prendrait des tournures extravagantes et déroutantes. Et bien non. L'argumentaire est de courte durée. Il reprendra place à plusieurs reprises dans le roman mais jamais de façon très explicite. Une fausse joie que je me suis créé moi même. Sans raison apparente. Plus le lecteur avance dans le roman, plus la tension se fait palpable avec le comportement de Neville, obsédé par ce meurtre hypothétique. La psychose s'installe petit à petit et devient au final très perceptible. Quand le dernier chapitre arrive, impossible de deviner le dénouement que réserve A. Nothmb à ses personnages. Une nouvelle fois je me suis laissé prendre au jeu et est été bluffé par la conclusion, brève mais efficace. Avec ce cru 2015 made in Nothomb, j'ai pris plaisir à retrouver la plume et l'ambiance que j'aime tant dans les romans de l'auteure. Ce n'est pas un de ses meilleurs roman selon moi, mais c'est tout de même un qui entre dans mon top 10 nothombien. A lire pour un bon moment de détente. Les quatre saisons de l'été Grégoire Delacourt JC Lattès 200 pages 4e de couverture
Été 99, dont certains prétendent qu’il est le dernier avant la fin du monde. Sur les longues plages du Touquet, les enfants crient parce que la mer est froide, les mères somnolent au soleil. Et partout, dans les dunes, les bars, les digues, des histoires d’amour qui éclosent. Enivrent. Et griffent. Quatre couples, à l’âge des quatre saisons d’une vie, se rencontrent, se croisent et s’influencent sans le savoir. Ils ont 15, 35, 55 et 75 ans. Ils sont toutes nos histoires d’amour. Mon avis Quelle joie de retrouver Grégoire Delacourt pour cette été 2015. Adepte des sujets qui interpellent et des histoires incongrues, cette année l'auteur a choisi d'évoquer un sujet des plus délicats: l'amour. Quoi de plus difficile d'écrire une vraie histoire d'amour. Celle qui n'arrive que rarement, chanceux sont ceux qui a la chance de le rencontrer. Dilemme ultime pour l'auteur que de déterminer quelle histoire d'amour nous dépeindre. Alors, pourquoi choisir !! Super choix que celui de nous offrir quatre histoires, où certaines des multiples nuances de l'amour nous sont exposées. Le lieu est commun à ces histoires, qu'elles ne durent que le temps d'une nuit ou toute une vie, Le Touquet et ses célébrations du 14 juillet. Le bal sur la plage, la mer qui se retire, le feu d'artifice qui vient troubler de ses éclats les baisers échangés dans l'obscurité, ... Une vie d'amours s'expose sous les yeux du lecteur: l'amour naïf mais admiratif de l'enfance, la passion de l'adolescence, les joies d'un amour durable, la violence d'un amour perdu et la réalité d'un amour d'une vie. A travers ces quatre exemples de vie, l'auteur nous peint avec une émotion palpable, l'amour dans tous ces états. J'ai été pris aux jeux des sentiments éprouvés par ces personnages. Leurs histoires étaient miennes le temps d'une lecture, j'ai vécu à leur rythme, respirant avec eux. Une malice de l'auteur que j'ai particulièrement apprécié: une subtile liaison entre chaque histoire. Les personnages habitent le même village, se sont croisés sur la plage, ont échangé quelques mots dans un bar, résident au même hôtel, .... Tout ça pour dire que nous sommes tous les mêmes face à l'amour, qu'il frappe sans prévenir et peut disparaître encore plus facilement. Les quatre saisons de l'été est un recueil qui m'a beaucoup ému. La plume de l'auteure s'est faîte fine et efficace pour que le lecteur vivent sa lecture qui déborde de sentiments. J'ai apprécié qu'il parle d'amour sans tomber dans les clichés, dans la mièvrerie, dans l'excès. Une simplicité réaliste et parfois douloureuse mais surtout heureuse. Ce roman respire la joie de vivre et qu'est ce que ça fait du bien !! Courrier des tranchées Stefan Brijs Editions Héloïse d'Ormession 589 pages 4e de couverture
Londres à l'aube de la Première Guerre Mondiale. John Patterson refuse de s'enrôler, faisant fi du patriotisme et de l'effervescence populaire, contrairement à son meilleur ami Martin Bromley. Bercé par Keats et Thackeray, John, insatiable lecteur, veut étudier la littérature anglaise et se complaît dans cet univers aux antipodes de la violence du conflit. Mais celle-ci se rappelle brutalement à lui lorsque le père de John, facteur, ne se résout pas à donner à Mme Bromley la lettre l'informant de la mort de son fils. En France, sur le front. John est finalement appelé à rejoindre les rangs de l'armée. Il découvre que Martin n'est pas mort en héros comme annoncé mais qu'il a été exécuté par ses supérieurs. Doit-il révéler la vérité à Mme Bromley avant de partir pour une opération où il pourrait y laisser la vie ? Mon avis J'étais un peu sceptique quand j'ai reçu "Courrier des tranchées" pour deux raisons: encore un roman sur la Première Guerre Mondiale et surtout il est énorme (591 pages). Mais dès les premiers chapitres, mon scepticisme a disparu pour laisser la place à l'intérêt. Stefan Brijs nous apporte une vision nouvelle de cette première guerre. En effet, nous suivons l'annonce puis les premiers combats depuis Londres où l'engouement est plus qu'immense à l'annonce du conflit. De nombreux jeunes hommes s’enrôlent spontanément dans les rangs pour partir combattre les allemands. Cependant, John ne souhaite qu'une chose: continuer ses études contrairement à son ami d'enfance Martin, prêt à tout pour s'engager. Martin au front, une fameuse lettre non distribuée par le père de John va venir bouleverser la vie de se dernier.... En découle une aventure saisissante et émouvante. Plusieurs points m'ont conquis dans ce roman: - tout d'abord le point de vue novateur apporté par l'auteur sur cette guerre. On a souvent lu des romans à ce sujet du point de vue de français mais jamais d'un pays où les conflits n'ont pas explosé. Ici la guerre est vue comme une bonne chose, même si la crainte que Londres soit bombardée reste bien présente dans l'esprit des gens. Loin des yeux, loin du cœur. - les descriptions de l'auteur sont parfaitement équilibrées afin de permettre au lecteur de se situer parfaitement dans le décor. Stefan Brijs a parfaitement réussi à me faire voyager avec ses mots, j'y étais, je vivais les émotions des personnages, je ressentais leurs peurs, leurs joies et leurs doutes. - les valeurs que l'auteur a souhaité mettre en avant dans son roman: l’honnêteté, la famille, la trahison, le courage... D'exemples en contre -exemples, tous ces points sont abordés un par un et, ce qui est agréable, sans jamais tenir un discours moralisateur. Les conflits intérieurs que rencontrent John illustrent de nombreuses situations quotidiennes. J'ai beaucoup apprécié. Pour conclure, j'ai vraiment passé un excellent moment de lecture avec Courrier des Tranchées. Emotions et tensions étaient au rendez-vous et il a réussi à me tenir en haleine jusqu'à la fin. Une autre manière de découvrir la Première Guerre Mondiale. Je vous le conseille pour cette rentrée littéraire 2015. L'heure des fous Nicolas Lebel Marabooks Poche 343 pages J'ai réalisé cette lecture en commun avec Momoko du blog Mo comme Mordue, vous pouvez retrouver sa chronique ICI et à la suite de ma chronique.
4e de couverture Paris : un SDF est poignardé à mort sur une voie ferrée de la gare de Lyon. "Vous me réglez ça. Rapide et propre, qu'on n'y passe pas Noël", ordonne le commissaire au capitaine Mehrlicht et à son équipe : le lieutenant Dossantos, exalté du code pénal et du bon droit, le lieutenant Sophie Latour qui panique dans les flash mobs, et le lieutenant stagiaire Ménard, souffre-douleur du capitaine à tête de grenouille, amateur de sudoku et de répliques d'Audiard... Mais ce qui s'annonçait comme un simple règlement de comptes entre SDF se complique quand le cadavre révèle son identité. L'affaire va entraîner le groupe d'enquêteurs dans les méandres de la Jungle, nouvelle Cour des miracles au coeur du bois de Vincennes, dans le dédale de l'illustre Sorbonne, jusqu'aux arrière-cours des troquets parisiens, pour s'achever en une course contre la montre dans les rues de la capitale. Il leur faut à tout prix empêcher que ne sonne l'heure des fous... Mon avis Ah! Quel bonheur de retrouver le capitaine Mehrlicht et son équipe. Oui car j'ai lu leur seconde aventure avant la première, du coup je le connaissais déjà avec Le Jour des Morts. Mais j'ai été ravi quand même d'en découvrir plus sur eux grâce à leurs présentations qui sont faîtes dans ce premier roman. L'assassinat d'un SDF dans une gare: un dossier simple qui leur est confié et qui se devrait d'être réglé plus que rapidement. Mais les choses ne se passant jamais comme prévue, cette enquête va donner du fil à retordre à notre équipe de joyeux policiers. Cette affaire va les conduire dans plusieurs méandres, tous éloignés les uns des autres dont ils vont avoir beaucoup de mal à rejoindre les bouts. J'aime beaucoup retrouver la plume de Nicolas Lebel qui nous offre des romans aux courts chapitres et au rythme effréné. En effet les rebondissements s'enchaînent toujours rapidement. Le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer dans sa lecture et ne voit pas arriver la fin. On approche ici un sujet plus qu'intéressant et innovant: celui des sans domiciles. L'auteur nous fait découvrir l'envers du décor, l'organisation de ces personnes qui vivent à la rue. On sent une grande documentation sur le sujet. Il nous en transmet une grande partie, c'est intéressant sans jamais faire documentaire puisque tout est entièrement romancé. J'ai beaucoup aimé l'aspect de ce sujet, les petits secrets que nous dévoilent l'auteur. L'enquête policière en elle-même a su également me passionner. Je me suis vite pris au jeu en découvrant l'ampleur que prenait le meurtre de cet homme. Jamais je n'aurais imaginer que l'intrigue prendrait une telle dimension et de telles directions. Au final, le lecteur doit faire face à une histoire assez complexe sans jamais se voir perdu dans sa lecture tant le sujet est maîtrisé par l'auteur qui sait nous perdre juste ce qu'il faut pour garder notre intérêt éveillé. Les personnages sont toujours un vrai point fort chez Lebel. Tous travaillé avec précision, on ne reste pas rester indifférent devant leurs caractères bien trempés. Mention spéciale pour le capitaine Mehrlicht qu'on aime à détester. Puis on le découvre un peu plus intimement et là... Bref, ce premier opus de Nicolas Lebel m'a vraiment convaincu. L'auteur maîtrise son discours à la perfection et manipule son lectorat sans complexe. Une enquête qui m'a passionnée, qui a su me surprendre et me tenir en haleine jusqu'à la fin. Un sans faute en ce qui me concerne. Vivement le prochain. Ah! Ca ira... Denis Lachaud Actes Sud 352 pages 4e de couverture
Sur le bord d'un trottoir, dans la fraîcheur de l'aube, il attend. Près de lui ses compagnons d'armes, visage fermé, silencieux. Dans un instant ces hommes seront des assassins, des terroristes, ils vont agir sans le moindre état d'âme. Ils sont entraînés à cela, repérés pour cette capacité de se placer instantanément en état de guerre. 21 ans plus tard, Antoine sort de prison. Sa fille Rosa n'a pas 30 ans, celle qui, pour une large mesure, l'a maintenu en vie pendant tout ce temps, cette présence, cette ultime raison d'être malgré l'enfermement, l'attend ce jour-là. Et pourtant, un père terroriste: quel silence, quelle inquiétante fragilité a-t-elle pu, a-t-elle dû surmonter pour traverser cette impossibilité. Nous sommes en 2037, Paris est une ville où il est devenu impossible de se loger, la faillite sociale est infernale, la rébellion gronde, l'insécurité et l'inégalité sont innommables mais le temps de la révolte ne passe plus par la violence. Lointaines pour la génération de Rosa, ces idées de libération armée sont en quelque sorte périmées: les actions terroristes, les endoctrinements idéologiques n'ont plus de sens, plus de poids, et la démocratie telle que l'a connue le monde du XXe siècle a fait long feu. Il faut maintenant changer le monde, le changer vraiment. En quelques jours une nuée de tentes s'installe dans le jardin Marcel Proust situé aux abords du palais de l'Elysée. Un jeune homme brisé par l'injustice administrative se donne la mort publiquement, des milliers de personnes se mobilisent, au-delà des banlieues, enfermées derrière les mur du Grand Paris, les étrangers émigrés sont retenus mais la rumeur s'infiltre, dans toutes les langues. L'information circule de bouche à oreille, les réseaux sociaux rassemblent en convoquent en chacun la citoyenneté nécessaire au présent. Le temps de l'engagement est venu, celui du passage à l'acte citoyen. Enfin, le mouvement advient. Mon avis Ah ! Ca ira… » enfin peut être pas tant que ça. Antoine offre un regard critique sur sa société des années 2010 et avec son groupe contestataire décide d’enlever le Président de la République. Quelle contestation plus forte que de s’attaquer à celui qui représente tout ce qu’il déteste, l’objet de toutes ses critiques. Selon lui et ses camarades, les politiques au pouvoir plongent la France dans une crise économique dont elle ne se relèvera pas. Et le pire arrive… Après 21 ans de détention, Antoine sort de prison. Ces longues années il les a utilisé à des fins personnelles : physiques et spirituelles. Le monde extérieur lui était interdit, il a donc décidé de ne pas se tenir informé de ce qui s’y passait. Le seul contact qu’il s’autorisait était avec sa fille qui, malgré son jeune âge lors de son enfermement, lui a rendu visite tout au long de ces années. C’est donc avec elle que nous suivons la libération d’Antoine, elle qui l’aide à revenir progressivement dans la vie, dans la société…. Mais Antoine n’est pas au bout de ses surprises quant à l’état de la France qu’il retrouve après tant d’années… Ses pires craintes semblent être devenues réalité… Ce contre quoi il militait est arrivé…. A travers ce roman choc, Denis Lachaud nous expose une vision futuriste de notre pays qui enchaine les crises économiques. Les gouvernements successifs n’ont fait qu’empirer les choses et à travers les yeux d’Antoine, coupé de la société pendant plus de 20 ans, nous découvrons les différents impacts de ces crises à répétition. J’ai particulièrement apprécié la méthode utilisé par l’auteur pour dénoncer. Il n’a pas simplement mis en avant les points de négation qu’il récence autour de lui. Avec un beau travail romancé, il a su donner de l’émotion à son lectorat grâce au personnage d’Antoine. Avec sa réinsertion dans la société, nous le suivons et partageons avec lui ses joies mais surtout ses peines quand il découvre cette France qui n’est plus la sienne, que le changement lui a rendu complètement étrangère. Une souffrance que le lecteur ressent tout au long de sa lecture grâce à une écriture subtile, des mots choisis pour leur impact, des descriptions précises. En parallèle de ce chaos, l’émotion vient également de ce lien parental entre Antoine et sa fille. Malgré une séparation très tôt dans la vie de la jeune fille, père et fille s’apprivoisent doucement sous nos yeux. La fierté d’Antoine emplit le roman quand il découvre qu’elle a hérité du même caractère contestataire que lui. Emotion assurée. Alors que je pensais lire un énième livre de critique de la société et de nos politiques, j’ai été agréablement surpris de plonger dans un roman à la construction intéressante et prenante. L’auteur a réussi à transmettre son message subtilement, ce qu’il le rend d’autant plus efficace. Un roman aussi inquiétant qu’émouvant. |
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Mai 2019
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