Prendre Lily Marie Neuser Fleuve Noir Editions 524 pages Un grand merci à Fleuve Editions pour cette découverte.
4e de couverture Début des années 2000. Dans une petite ville anglaise, deux fillettes viennent de trouver leur mère assassinée. Elle gît dans sa baignoire, les seins découpés et disposés de chaque côté du corps. Entre ses doigts, deux mèches de cheveux. Lily, couturière et mère exemplaire, n’avait jamais fait parler d’elle. À quelques mètres du foyer de Lily Hewitt, celui de Damiano Solivo. Alors que tous les soupçons se portent sur cet immigré italien suintant protégé comme un chiot par sa femme, celui-ci oppose un alibi parfait : il travaillait. Pour preuves de sa bonne foi, il a conservé son titre de transport et se trouve en mesure de prouver qu’il a signé la feuille d’émargement ce matin-là. Aux yeux de Gordon, policier en charge de l’enquête, ce discours bien rodé est un écran de fumée. Trop d’éléments concordent en faveur de son intuition première : un comportement déviant, un meurtre non élucidé, des témoignages troublants… Mais surtout, un fait divers à peu près semblable survenu une dizaine d’années plus tôt en Italie… On tient là un méthodique, un dangereux psychopathe, une âme, sous des dehors apathiques et inoffensifs, gangrenée par le vice. Mon avis Il y a des livres que vous avez immédiatement envie de lire juste en voyant la couverture. Je dois avouer que ça a été le cas pour moi lorsque j'ai vu la couverture de "Prendre Lily", très intrigante. A la lecture de la 4e de couverture, je ne tenais plus, il fallait absolument que je le lise, ne connaissant pas du tout l'auteure. C'est donc avec très peu d'éléments, voire pas du tout en ce qui concerne la plume de Marie Neuser, que je me suis plongé dans cette lecture. Un roman qui commence en puissance avec la scène de la découverte de cette couturière, mère de famille, Lily Hewitt, retrouvée assassinée dans sa baignoire, les deux seins tranchée et la gorge coupée. Violence indescriptible qui met le lecteur dans l'ambiance dès le premier chapitre. Ca promet ! Le point de vue proposé tout au long de ce roman est particulièrement intéressant puisque tout est vu depuis le personnage de Gordon, policier membre de l'équipe en charge de l'enquête. La découverte de corps de Lily à travers ses yeux est particulièrement violente puisqu'il nous fait ressentir la scène comme si nous y étions: description de toutes les perceptions sensorielles vécues lors de cette découverte. Choix très judicieux de la part de l'auteure qui intègre complétement son lectorat à l'histoire. Très vite les soupçons se portent vers un voisin italien de Lily, Damiano Solivo. Plusieurs détails orientent les enquêteurs, et plus particulièrement Gordon, dont nous sommes dans la tête, vers ce voisin au passé douteux. Mais ce dernier prouve de sa bonne fois dès le premier interrogatoire, repartant libre. A partir de ce moment là, le lecteur va assister de l'intérieur à la descente au enfer de Gordon qui reste persuadé malgré tout de la culpabilité de Solivo. Cette affaire va le ronger de l'intérieur et Lily ne va avoir de cesse de hanter ses nuits. Avec le point de vue proposé, le lecteur est aux premières loges de l'impact désastreux de l'enquête sur la psychologie de Gordon. Mois après mois, nous découvrons un peu plus comment le mal le ronge, se demandant jusqu'où cette histoire va le mener. L'auteure nous propose un récit souvent dûr du résultat que peut avoir une affaire non-résolue dans la carrière d'un policier. Surtout quand le coupable s'affiche comme une évidence. Car oui, le dossier de l'assassinat de Lily reste ouvert plusieurs mois qui se transforment en année. Malgré toutes les certitudes du monde concernant la culpabilité de Solivo, aucun élément valable ne permet son arrestation. Par conséquent, et chose innovante par rapport aux policiers/thrillers qu'il m'est donné de lire en général, l'auteure nous embarque dans une enquête qui va courir sur plusieurs années. J'ai vraiment beaucoup apprécié ce point car il est vraiment passionnant de découvrir le travail d'une équipe mise à rude épreuve par une telle histoire. Les différents membres ont leur rôle à jouer en fonction de leur psychologie et chacun a eu sa place dans ce roman. Cependant je dois dire que j'ai trouvé de nombreuses longueurs dans "Prendre Lily". Malheureusement et comme je m'en doutais, une enquête contée sur plusieurs années comportent inévitablement de moments de creux qui n'ont pas tous été supprimés ici. Je trouve vraiment ce détail dommage car plus ces longueurs s'accumulaient, moins mon attention ne se focalisait sur l'intrigue. Du coup, j'ai vraiment eu beaucoup de mal à poursuivre cette lecture. Heureusement, 100 pages avant la fin les choses s'accélèrent à plusieurs reprises, redonnant un rythme très prenant (et par conséquent de l'intérêt) à l'intrigue. Le dénouement est proche et le lecteur ressent la même excitation que Gordon et ses collègues lors de l'attente. J'ai donc terminé cette lecture sur un aspect positif. Malgré des longueurs regrettables qui m'ont quelque peu dérangées dans ma lecture, "Prendre Lily" est un policier innovant quant au point de vue et à se présentation. Le lecteur devient acteur pour son plus grand intérêt. A découvrir.
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Tout pour plaire Ingrid Desjours Robert Laffont 528 pages 4e de couverture
Rien n'est plus suspect qu'une personne qui a tout pour plaire. Voila, vous y êtes. Arrivés au point de rupture. Depuis longtemps déjà, votre couple dérange. Parce qu'une belle et brillante jeune femme n'a pas pu renoncer à tout pour se consacrer à son riche mari comme ca, sans être influencée. Ou vénale. Parce qu'un séducteur avide de pouvoir n'a pu obtenir la totale dévotion de son épouse que par la tyrannie et la manipulation. Comme tous les pervers narcissiques. Oui les ragots vont bon train. Alors quand s'installe chez vous un deuxième homme, aussi attirant que sulfureux, les esprits s'échauffent davantage. Et la disparition pour le moins suspecte de sa femme n'arrange rien. Bien au contraire. Pour vos voisins sont désormais réunis tous les ingrédients d'un drame conjugal qui pourrait bien vous mener à la mort. Vous aurez été prévenus. Voilà, vous y êtes. Arrivés au point de rupture... Mon avis Quelques mois que ce roman me tendait les bras depuis les étagères de ma PAL, fortement incité par plusieurs bloggeurs/lecteurs qui me conseillaient de vite le lire. C'est donc ravi que j'ai appris que ma binôme du pioche pal des readers, Louise, me l'a choisi pour le mois d'avril. Enfin je vais pouvoir me plonger dans ce nouveau roman d'Ingrid Desjours. C'est saisissant dès les premières pages, il règne une ambiance plus que pesante dans ce thriller. Le lecteur sent immédiatement cet atmosphère lourde qui n'indique rien qui vaille pour la suite. Mais quoi ? Ca y est j'étais pris au jeu de ce roman à la trentième page. Un personnage mystérieux ne peut qu'attirer toute l'attention: celui de Déborah, femme parfaite entièrement dévouée à son mari, macho qui vit de conférence sur le pouvoir de séduction vendues à des hommes sans confiance. Très vite j'ai été intrigué par ce personnage. Une vie paisible, bien ordonnée: parfaite en somme jusqu'à l'arrivée de son beau frère, Nicolas, dont la femme a disparue. Ingrid Desjours nous propose avec "Tout Pour Plaire" un thriller sombre et très psychologique, opposé à "Sa Vie dans les Yeux d'une Poupée". Elle utilise une recette que j'aime beaucoup: introduire de l'angoisse dans une situation/intrigue tout ce qu'il y a de plus normale. Le thriller dans le quotidien de monsieur et madame tout le monde, surtout là où on ne l'attendrait pas. Cette dimension a selon moi beaucoup plus d'impact sur le lecteur puisqu'il est très facile de le transposer à notre vie de tous les jours, contrairement aux thrillers qui ont tendance à être très détachés de la réalité. Cette intrusion dans le "monde réel" est un vrai point essentiel de la qualité de ce thriller. Le gros point fort de ce thriller, ses fondations, se sont ses personnages qui ont tous été travaillés à la perfection. Une psychologie bien particulière les anime tous et, point non négligeable, l'auteure nous laisse le temps de bien tous les découvrir. Aucune précipitation dans le récit qui pourrait négliger une présentation forte utile de chacun de nos protagonistes. Là où certains pourraient y voir des longueurs peu appréciables, il faut lire entre les lignes et vraiment comprendre l'intérêt que portent ces descriptions, la valeur ajoutée en terme de pression psychologique. La construction de ce roman est aussi des plus originales et inhabituelles. Telle une série prête à être adaptée sur le petit écran, "Tout pour plaire" se divise en plusieurs parties, comparables à des épisodes, méthodiquement séparées par un suspense en suspend. Cet aspect donne un réel rythme au roman qui, sans être un réel book turner, devient difficile à poser. Un seul bémol que j'aimerais tout de même mentionné pour le fait de trop facilement découvrir la fin. Dès la moitié du roman j'avais une idée quand au dénouement et elle s'est avérée juste. C'est vraiment dommage qu'une telle évidence n'est pat été bousculée par une révélation qui laisse bouche bée. Après il est tout de même intéressant de découvrir le cheminement pour atteindre cet objectif mais l'intérêt est tout de même moins intense. Mis à part ce point négatif, je dois avouer avoir passer un très bon moment de lecture avec "Tout pour plaire". Ingrid Desjours est particulièrement douée pour le thriller psychologie, elle sait appuyer là où ça intrigue. La Vie est facile, ne t'inquiète pas Agnès Martin-Lugand Michel Lafon 320 pages Un immense merci aux Editions Michel Lafon pour lecture en avant première et à l'auteure pour sa gentillesse et son sourire. 4e de couverture
Depuis son retour d’Irlande, Diane a tourné la page sur son histoire tumultueuse avec Edward, bien décidée à reconstruire sa vie à Paris. Avec l’aide de son ami Félix, elle s’est lancée à corps perdu dans la reprise en main de son café littéraire. C’est là, aux Gens heureux lisent et boivent du café, son havre de paix, qu’elle rencontre Olivier. Il est gentil, attentionné et surtout il comprend son refus d’être mère à nouveau. Car Diane sait qu’elle ne se remettra jamais de la perte de sa fille. Pourtant, un événement inattendu va venir tout bouleverser : les certitudes de Diane quant à ses choix, pour lesquels elle a tant bataillé, vont s’effondrer les unes après les autres. Aura-t-elle le courage d’accepter un autre chemin ? Mon avis "La vie est facile ne t'inquiète pas" est la suite du désormais imprésentable "Les gens heureux lisent et boivent du café" qui m'avait laissé comme une impression de vide tant je n'avais pas adhéré aux réactions et décisions de Diane. J'avais donc hâte de là retrouver pour découvrir son évolution. Grand bonheur dès les premières pages de retrouver une Diane rayonnante. Joie, amour et ambition rythment désormais le quotidien de la jeune femme au passé endeuillé. Une vraie bouffée d'oxygène envahie le lecteur de là retrouver ainsi. Mais je savais au plus profond de moi que l'auteure n'allait pas écrire plus de 300 pages sur le bonheur de Diane (malheureusement). Un nuage gris vient gâcher le ciel bleu et peut être annonciateur d'orage. Je vous laisse découvrir la suite en lisant le roman :) Ce qui est le plus marquant lors de la lecture de ce roman, c'est la vague d'émotions qui submerge le lecteur. Agnès Martin-Lugand s'inspire de situations du quotidien afin de toucher son lectorat aux points les plus sensibles. Personnellement une scène à la fin du roman m'a particulièrement touchée, une boule s'est formée au ventre au point d'en avoir les larmes aux yeux. La lecture de "Le vie est facile, ne t'inquiète pas" n'est pas de tout repos, préparez-vous !! De ce fait, la lecture de ce roman devient une vraie expérience pour le lecteur qui n'est plus passif. Il vibre en même temps que les personnages et devient acteur de l'action à part entière. La plume de l'auteure est si précise et tellement bien proportionnée que la limite entre fiction et réalité est mince. On s'y perd très facilement, pour mon plus grand bonheur. Malgré des choix qui n'étaient pas les miens, j'ai tout de même particulièrement apprécié de partager ce bout de vie avec Diane. Une vraie énergie positive ressort lorsque l'on termine le roman. Je me suis senti bien, serein et revigoré. L'histoire de Diane est dûre mais terriblement ancrée dans la réalité. C'est une vraie claque, un uppercut violent mais nécessaire pour apprécier la vie. Une sublime leçon de vie émouvante. Merci ! Nos chemins se séparent avec Diane mais aucune mélancolie ne m'atteint. La vie va lui sourire à présent et je lui souhaite le meilleur. Une lecture qui fait du bien. Je ne peux que vous conseiller ces deux lectures. Je vous propose d'ailleurs de remporter un exemplaire de ce roman en suivant le lien ce dessous: http://tribulationsdunevie.weebly.com/blablabla-and-co/concours-la-vie-est-facile-ne-tinquiete-pas-dagnes-martin-lugand L'Ordre de Tuer James Dashner Prequel Pocket Jeunesse 349 pages Mes chronique sur la trilogie: Le Labyrinthe La Terre Brulée Le Remède Mortel 4e de couverture
Treize ans avant que Thomas entre dans le Labyrinthe, une éruption solaire a frappé la Terre. Mark et Trina ont survécu à la catastrophe. Mais cette terrible épreuve n'est rien comparée à ce qui les attend. Une étrange épidémie se répand aux Etats-Unis, elle frappe de folie les individus qu'elle atteint. Pire, elle met en danger jusqu'à l'existence de la race humaine! Convaincus qu'il existe un moyen de sauver les malades, Mark et Trina sont bien décidés à le trouver...s'ils parviennent à rester en vie. Dans ce monde dévasté, certains préfèrent tuer pour que personne ne découvre la vérité. Mon avis J'ai tellement adoré la trilogie L'Epreuve que j'attendais la sortie ce prequel avec beaucoup d'impatience, peut-être un peu trop. Je ne vous proposerai aujourd'hui qu'une très courte chronique car j'ai vraiment été déçu de cette lecture qui est à mille lieues de ce que j'espérais lire. Je pensais vraiment retrouver les personnages que j'ai tant apprécié suivre tout au long de la trilogie. Le but d'un prequel n'est-il pas là? Découvrir le passé des personnages ? Je le pensais fortement jusqu'au début de cette lecture où l'on nous présente de tous nouveaux protagonistes. Agréables certes, mais je n'avais pas du tout envie de me plonger dans les présentations une nouvelles fois alors qu'on reste dans une même saga. Dans l'intrigue qui nous est proposée, le personnage de Mark a souvent des flash back dans ses rêves. Ces chapitres consacrés au passé nous font vivre le moment des éruptions solaires sur la Terre. Ce sont les moments que j'ai le plus apprécié car on découvre vraiment le passé qui a eu un incidence sur la trilogie. Quant à l'intrigue principale, elle est importante aussi mais pour moi elle ne méritait pas qu'on lui consacre autant de temps, et encore moins tout un roman. Je la trouve tellement annexe et pas vraiment passionnante que je me suis vraiment souvent ennuyé lors de cette lecture. Quelle déception. J'avais de vraies questions quant à l'avant Labyrinthe et j'espérais trouver des réponses dans ce roman mais malheureusement je n'en ai trouvé aucune. J'ai appris hier qu'une suite de ce prequel va sortir en 2016 dont l'intrigue va être portée sur les blocards que nous avons rencontré dans la trilogie et sur la création du Labyrinthe. Exactement ce que j'espérais lire avec L'Ordre de Tuer. C'est dommage car pour le moment j'ai un vrai gout amer, une impression qu'on cherche seulement à faire un maximum d'argent avec cette trilogie en nous vendant du vent. Car je trouve vraiment ce roman creux et sans profondeur. Je ne sais pas encore si je lirai le prochain tome. Manderley For Ever Tatiana de Rosnay Albin Michel - Héloïse d'Ormesson 437 pages Un immense merci aux Editions Albin Michel pour m'avoir fait découvrir cette biographie.
4e de couverture "J'ai rêvé la nuit dernière que je retournais à Manderley"." C'est par cette phrase que commence Rebecca, le roman de Daphné du Maurier, porté à l'écran par Alfred Hitchcock. Depuis l'âge de douze ans, Tatiana de Rosnay, passionnée par la célèbre romancière anglaise, fait de Daphnée du Maurier un véritable personnage de roman. Loin d'avoir la vie lisse d'une mère de famille, qu'elle adorait pourtant, elle fut une femme secrète dont l'oeuvre torturée reflétait les tourments. Retrouvant l'écriture ardente qui fit le succès d'Elle s'appelait Sarah, vendu à plus de neuf millions d'exemplaires à travers le monde, Tatiana de Rosnay met ses pas dans ceux de Daphné du Maurier le long des côtes escarpées de Cornouailles, s'aventure dans ses vieux manoirs chargés d'histoire qu'elle aimait tant, partage ses moments de tristesse, ses coups de coeurs, ses amours secrètes. Le livre refermé, le lecteur reste ébloui par le portrait de cette femme libre, bien certaine que le bonheur n'est pas un objet à posséder mais bien un état d'âme. Mon avis Avant d'ouvrir ce livre, je n'avais aucune idée de qui était Daphné du Maurier. Je n'avais pas non plus l'habitude de lire des biographies. Bref, la grande aventure s'ouvrait à moi avec ce livre. L'auteure dans cet ouvrage, a, en plus de son désir de nous faire découvrir la vraie Daphné du Maurier, également voulu nous faire partager son voyage dans les pas de l'auteure britannique. Ce n'est certes pas le point essentiel de la biographie mais c'est le premier élément qui m'a séduit. Une intimité particulière se crée dès les premières pages, il nous semble que Tatiana de Rosnay se livre directement au lecteur. Un tête à tête privilégié très appréciable. Tatiana de Rosnay a également dépassé le simple stade de la biographie avec "Manderley For Ever". Son récit est romancé a souhait ce qui a pour effet une lecture fluide et agréable, souvent déplorée dans les biographies. On découvre au fil des pages, des chapitres, des années une jeune fille qu'on ne peut qu'apprécier. Reflet parfait de la personne qu'elle devait être, on l'accompagne sur le chemin de la vie, partageant ses joies et tristesses, ses désillusions sur ce / ceux qui l'entourent. Une biographie très intimiste nous est proposée pour découvrir au mieux Daphné du Maurier. Le point est souvent mis sur son plus grand succès "Rebecca", celui qui parallèlement la hantera jusqu'à la fin. Tout doucement et sans ne rien voir arriver, je me suis vraiment attaché au personnage. Ce contexte d'impression d'être un confident fait qu'on se sent bien avec Daphné, elle partage tellement avec nous. L'illusion est parfaite, j'ai complètement oublié que je lisais une biographie tant ce livre s'approche d'un journal intime. Petit détail qui a toute son importance: à deux reprises, on fait une pause dans le texte avec quelques pages d'illustrations originales qui viennent compléter la lecture. Photos, affiches, couvertures, .... j'ai vraiment adoré. A ma plus grande surprise, je me suis pris au jeu de la biographie grâce à la plume délicate de Tatiana de Rosnay. A présent il me tarde de découvrir les écrits de Daphné du Maurier. DISSONANCES Carin Gerhardsen Fleuve Editions 384 pages Merci aux Editions Fleuve pour cette découverte.
4e de couverture Une jeune femme nue, traumatisée, mutique est retrouvée sur un palier d'immeuble. Si elle refuse de parler, le voisinage, lui, est plus bavard. Et accuse sans hésitation le propriétaire de l'appartement devant lequel elle se trouvait. Le réparateur de piano John Gidéon doit, selon eux, au mieux être un pervers, au pire un pédophile. Comment expliquer sinon les va-et-vient incessants de demoiselles chez lui ? Petra aimerait bien éclaircir ce point; Gidéon ne lui paraît pas avoir le profil. Mais, pour l'instant, sa porte reste close et il est introuvable. Alors que la liste des suspects s'allonge, Petra s'efforce de faire parler la victime. A part elle, qui peut y parvenir? Toutes deux partagent la terrible expérience du viol. Difficile de faire la part des choses et de progresser quand pistes, témoignages et instincts de flics prennent des voies aussi...dissonantes. Mon avis Les intrigues policières basées sur le viol sont toujours délicates à lire. Alors quand une histoire de pédophilie s'intègre en plus, ça promet un roman délicat. Au cœur de Stockholm, Veronica, 18 ans, est retrouvée devant la porte de John Gidéon. Tous l'accusent d'être un pédophile. Mais pour notre équipe d'enquêteurs, ce n'est que le début d'une affaire aux multiples méandres tortueux. L'auteure nous offre dans ce roman un début de roman qui m'a quelque peu dérangé par le flou qui en ressort. Plusieurs chapitres s'enchaînent sans que le lecteur puisse établir un lien entre eux. Une structure que j'ai déjà rencontré auparavant mais pas sur une aussi longue période. C'est là que bas blesse car le brouillard perdure au cours d'une longue partie du roman... Difficile de rentrer dans l'histoire quand il est presque impossible de l'identifier clairement tant les petites intrigues annexes sont nombreuses, tout autant que les personnages. C'est donc avec une concentration des plus évasives que j'ai continué de suivre cette enquête qui, selon moi, manque un peu de rythme. Plusieurs éléments viennent perturber le fil de l'intrigue mais je me suis souvent demandé pourquoi avoir intégré tel ou tel élément. D'autant plus que plusieurs éléments "importants" sont révélés au lecteur un peu trop tôt dans l'histoire, les orientant trop facilement vers le dénouement qui devient trop évident. Je trouve vraiment dommage le fait de deviner trop facilement fin car l'intrigue est vraiment très bonne et méritait un effet de surprise plus "wahou". Car finalement quand tout ce démêle et bien on s'en doutait ... dommage. Inutile de préciser que j'ai été vraiment déçu par ce roman. A vous de vous faire votre avis. Révélée Renée Knight Fleuve Noir Editions 349 pages Avant tout propos je tiens à remercier Fleuve Editions pour cette découverte.
4e de couverture Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé n'est certainement pas fortuite... Le livre a simplement été déposé dans boîte aux lettres. Sans cachet de la poste, sans aucun message. Depuis qu'elle l'a commencé, Catherine ne dort plus. C'est sa vie qu'elle lit, révélée sur le papier par un inconnu. Un certain E.J. Preston qui sait tout d'elle. Même son secret le plus enfoui.... Mon avis Je dois dire que j’ai été troublé dès le début de ma lecture tant l’idée que je m’étais fait de l’intrigue de roman, par rapport à sa 4e de couverture, était éloignée de la réalité. Mon imagination a vagabondé trop loin. Ce début de roman est des plus troublant et déstabilisant pour le lecteur qui se fait embarquer dans deux histoires parallèles mais ne s’imagine pas quand et surtout comment elles vont pouvoir se rencontrer pour ne former qu’une seule et même intrigue. J’ai été perdu et bousculé dans mes habitudes de lectures, au point de douter sur la poursuite où non tant « Révélée » sort des sentiers battus. J’ai sincèrement douté de mon intérêt pour ce roman pendant 50 pages, ne voyant pas la lumière au bout du tunnel sur une logique. M’obligeant à poursuivre, je me suis félicité de cette persistance qui, sans elle, m’aurait fait passer à côté d’un roman innovant, machiavélique et psychologiquement dérangeant. Je me suis pris une claque énorme à découvrir les pièces du puzzle s’assembler sous mes yeux ébahis, tant est si bien qu’il me devenait impossible de mettre un terme à mes moments de lecture. L’intrigue est d’une complexité assourdissante, chaque détail a son importance et le lecteur s’en aperçoit pas à pas. Mais le génie de « Révélée » ne s’arrête pas là car au final ce n’est pas une, mais une multitude d’intrigues que vous avez entre vos mains avec ce roman. J’ai été surpris de découvrir certains points d’interrogation assez rapidement, me laissant perplexe quant à la suite. Finalement, l’intrigue est truffée de rebondissements, toutes plus perfides que la précédente, entrainant le lecteur impuissant dans une noirceur infernale. Et ces rebondissements l’entrainent, mine de rien, jusqu’au dernier chapitre, le laissant hors d’haleine. Les personnages de ce roman ont tous une psychologie travaillée avec précision. Ils sont le point central de toute l’histoire, marionnettes spectatrices de leurs existences. Des relents d’affection surgissent de la part du lecteur envers tel ou tel personnage mais disparaissent vite… l’auteure nous les fait détester à tour de rôle. Tout comme ses personnages, Renee Knight manipule ses lecteurs avec une habilité subtile, en touchant à l’affectif, appuyant là où ça fait régir. Incroyable en pensant que « Révélée » est son premier roman. Malgré un début au ralenti, je me suis complètement pris au jeu de ce roman. Addictif au possible, je suis allé de surprises en étonnements au fil des chapitres. La révélation finale ne m’a pas laissé indifférent, me faisant repenser toute l’histoire différemment. Renee Kinght est une auteure à suivre, une plume acerbe et aiguisée très prometteuse. Delta Charlie Delta Laurent Guillaume Denoël 259 pages Merci aux Editions Denoël pour la découverte de ce roman.
4e de couverture Flic solitaire aux méthodes peu orthodoxes, Mako ne se sent bien que parmi la faune noctambules. Et lorsqu'il s'allie de manière officieuse à une capitaine de la PJ, l'enquête prend une tournure des plus inquiétantes. Un cigare entre les dents, Mako entame sa ronde dans la banlieue parisienne. La nuit s'annonce agitée. Une jeune fille a été retrouvée, violée, laissée pour morte, et les cadors de la police judiciaire sont déjà sur le coup. Dans le même secteur, Herman, un junky ultra-violent, se serait suicidé. Mako décide d'enterrer l'enquête pour protéger les proches de la victime.. En particulier Angy, une adolescente paumée qu'il prend sous sa protection. En quelques jours, la violence se déchaîne. Plusieurs dealers sont retrouvée morts. Mako pressent que les deux affaires sont liées et cachent un dangereux secret. Porté par cette illusion, il s'allie avec le capitaine Marie Auger, qui semble elle aussi prendre l'enquête un peu trop à coeur. Les deux flics vont faire équipe et franchir la ligne rouge jusqu'à découvrir le pire. Mon avis Jusqu'à présent, le collection Sueurs Froides des Editions Denoël était synonyme pour moi de Sandrine Collette. Mais ça c'était avant de découvrir "Delta Charlie Delta" de Laurent Guillaume. Premier roman que je lis de l'auteur, bien qu'un précédent soit consacré au personnage principal de ce dernier opus, je n'ai pas su me résigner à lire les autres avant de me lancer dans "Delta Charlie Delta". C'est donc avec ce roman que je vais la connaissance de Mako, le flic que l'on se plait à détester. Le monde de la nuit lui appartient, il y règne en maître, s'affranchissant des codes et souvent des lois qui dictent son métier. Le personnage sympathique par excellence, torturé et bourru, avec lequel, dès le début, on se réjouit de partager cette intrigue. Le ton est donné dès le début, Laurent Guillaume propose un roman sombre, torturé. Preuve en est de cette première scène de crime qui a pour effet un léger haut le coeur tout juste maîtrisé. Point de départ d'une succession de crimes, plus ou moins différents mais sans lien apparent. Déstabilisé comme jamais, Mako exprime une grande difficulté pour mettre de l'ordre dans toutes ces ramifications morbides. Fidèle aux premiers chapitres, l'ambiance générale du roman reste au beau fixe jusqu'à la dernière page. Des crimes sanglants, des règlements de comptes, drogue, prostitution: "Delta Charlie Delta" est un vrai polar sombre à la française. Et ça fait du bien que l'auteur tienne la promesse qu'il nous fait dans les premières pages. L'atmosphère s'est mise en place rapidement, pas de perte de temps pour aller à l'essentiel: l'enquête. Une recette qui fonctionne toujours à merveille: l'enquête en binôme inattendu. Rapidement Marie, capitaine de la PJ, rejoint Mako dans l'enquête. Toute aussi torturée que ce dernier, elle cache un secret qui là rend immédiatement intéressante. Coup de maître de la part de l'auteur que de faire évoluer deux personnages principaux, tout aussi passionnant l'un que l'autre. D'autant plus qu'ils ne sont pas trop de deux pour démêler de sac de noeuds qu'est, ou plutôt que sont toutes ces enquêtes. Malgré un pressentiment omniprésent de liens entre les crimes, aucun élément ne vient concrètement confirmer cette hypothèse. Le lecteur se retrouve tout aussi frustré que les enquêteurs devant la lenteur de l'avancée de l'enquête. Mais attention, cela ne signifie pas qu'il ne se passe rien !! Ces 259 pages déroulent à un rythme effréné. L'ennui n'y a pas sa place, un élément chasse un rebondissement pour faire place à un revirement de situation. J'en ai presque été autant épuisé que les personnages à la fin. Prévoir une bonne endurance avant d'attaquer cette lecture. Un peu de douceur dans un monde de brut ! Laurent Guillaume nous accorde quelques courtes pauses émotions, rapides mais efficaces. Sous une montagne de muscles et un caractères bien trempé, se cache souvent un grand coeur: Mako en est la preuve. A vous de le découvrir. Est-ce bien nécessaire que je vous donne mon avis général après ces quelques lignes ? Mon seul regret est de ne pas avoir pris le temps de découvrir cet auteur plutôt, mais il n'est jamais trop tard pour vite rattraper le temps avec "Mako" et "Black Cocaïne". Et toi qui vient de lire cette chronique, j'espère que la prochaine chose que tu vas faire c'est de te procurer le plus rapidement "Delta Charlie Delta" !! |
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