Chanson douce Leila Slimani Gallimard 4e de couverte
Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame. A travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant. Mon avis Le moins que l'on puisse dire est que l'auteure nous plonge dans son sujet dès le 1er chapitre qui prend aux trippes. Ames sensibles s'abstenir !! Puis, nous voici dans un flash back surprenant qui va nous plonger aux origines de cette histoire dont la fin ne nous est plus sécrète. J'ai crains que ce choix de construction apporte un ennui et un manque d'intérêt au récit. Quel est le but de lire une histoire quand on en connaît la fin ? Et bien j'ai été rapidement surpris de me voir pris dans la spirale de cette histoire. Finalement le plus important n'est pas la fin mais le cheminement pour y arriver. Je me suis trouvé totalement absorbé par ce thriller psychologique intense et efficace. L'intrusion naïve d'une nounou, Louise, dans la famille de Myriam est addictive. L'utilisation des points de vue de différents personnages donne une vision complète sur les actions. Intensifiant le malaise qui n'a de cesse de se développer au fin des chapitres. "Chanson douce" est un roman moderne, angoissant tant son action peut se confondre dans le quotidien de n'importe qui. Un roman qui saisit son lecteur pour ne plus relacher la pression jusqu'à son terme.
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Le Pactole Cynthia D'Aprix Sweeney Fleuve Editions 4e de couverture Dispersée dans New York, la fratrie Plumb préfère s’éviter. Jack, antiquaire endetté, rêve d’offrir à son conjoint un peu de tranquillité. Auteur d’un unique best-seller, l’ex-« Glitterary Girl » Beatrice rêve, elle, de retrouver l’inspiration. Quant à Melody, dont le mari peine à solder le prêt de leur maison, elle rêve d’un avenir luxueux pour ses jumelles adorées. À vrai dire, ils n’ont pas grand-chose en commun. Excepté « Le Pactole », une fortune léguée par leur père qui doit leur revenir aux quarante ans de Melody, dans cinq mois… C’était sans compter l’accident de Leo, l’aîné, golden boy déchu : pour couvrir le scandale, les fonds ont été dilapidés, fauchant ainsi tous les espoirs. Mais qu’attendre de l’égocentrique Leo ? Et de ces retrouvailles forcées ? Sinon une fiévreuse partie de poker menteur qui, en révélant les failles de chacun, va balayer les certitudes, et bouleverser leurs vies… Mon avis
Moi qui adore les histoires de famille, il m'était impossible de passer à côté de 'Le Pactole'. Et je n'ai pas été déçu dès le début où l'auteure nous plonge avec un humour grivois dans un scandale qui va éclabousser toute la famille Plumb. Sexe, argent et secrets de famille sont au menu de ce roman: délectable à souhait. Vient ensuite la présentation de chaque membre de cette famille farfelue. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'y a bien que les gênes qui réunissent cette famille. Tous et toutes ont des caractères et des styles de vie bien différents: ce qui implique des situations assez drôles lorsqu'ils se réunissent. Beaucoup de chapitres prêtent à sourire. La lecture est vraiment agréable et sans prise de tête. Malgré tout, un point m'a vraiment dérangé lors de cette letcure, et ne m'a pas quitté jusqu' à la fin. J'ai trouvé la construction du roman très brouillon. On enchaine les chapitres sans aucune logique, les intrigues se multiplient, certaines restent à l'abandon. Il m'a manqué un fil conducteur, une certaine logique dans l'enchaînement des choses. C'est réellement dommage car ce point m'a tout de même un petit peu gâché ma lecture. De manière générale j'ai trouvé cette lecture très fraiche, drôle par moment, un peu cliché parfois. Un bon roman pour les vacances, pour qui ne veut pas se prendre la tête sur la plage. Riquet à la houppe Amélie Nothomb Albin Michel 4e de couverture
« L’art a une tendance naturelle à privilégier l’extraordinaire. » Mon avis Quel délicieux millésime Nothombien que ce cru 2016 aux notes de réécriture de conte. Cette année elle dépoussière le conte de Charles Perrault "Riquet à la houppe", avec un soupçon de "La Belle et la Bête". Déodat, enfant laid mais précoce dans le rôle de la Bête & Trémière, aussi belle qu'idiote, enfin apriori, dans celui de la Belle. Avec une subtile alternance, l'on suit d'un chapitre à l'autre, l'enfance puis le passage à l'âge adulte de nous deux protagonistes. Les destins ne sont pas tout tracés pour ces deux là, la vie leur réserve des surprises. J'ai réellement savourer cette modernisation de deux contes en un roman fin, emplis d'oiseaux, de bijoux et toujours de champagne. L'émotion, ou plutôt, les émotions sont présentes pour mon plus grand plaisir. Un délice, qui, comme chaque année, se dévore trop rapidement. Ma part de gaulois Magyd Cherfi Actes Sud 4e de couverture
Printemps 1981, dans une cité d'un « quartier » de Toulouse, un rebeu atypique qui s'idéalise en poète de la racaille escalade une montagne nommée « baccalauréat » : du jamais vu chez les Sarrasins. Sur la ligne incertaine et dangereuse d'une insaisissable identité, le parolier-chanteur de Zebda raconte une adolescence entre chausse-trape et croc en jambes, dans une autofiction pleine d'énergie et de gravité, d'amertume ou de colère, de jubilation et d'autodérision. Mon avis Avec « Ma part de Gaulois », Magyd Cherfi nous propose un témoignage très touchant sur ses années de jeunesse en France mais surtout sur l’année qui a changé sa vie : l’année du bac. En effet, dans la cité de Toulouse, un arabe qui passe son bac est un événement en soi. C’est avec une grande fierté que l’auteur nous raconte son investissement pour son futur mais aussi celui des autres à travers le soutien scolaire qu’il proposait dans son quartier. Cette histoire au demeurant très touchante cache malgré tout la réalité raciale qui existait (existe) dans les années 80. Ce témoignage nous fait découvrir cette réalité de l’intérieure, ponctuée de ressentis poignants. Le bémol de cette lecture reste pour moi le choix de style trop soutenu, il manque à certains moments d’humilité. C’est dommage d’alourdir la lecture d’une telle histoire avec un discours inapproprié. L’essentiel est parfois perdu dans trop de détails. Dommage. Mais cet aspect ne m’a en aucun cas gâché le plaisir de découvrir l’histoire de Magyd Cherfi, un témoignage émouvant à découvrir. |
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Mai 2019
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