Yeruldelgger Ian Manook Le Livre de Poche 630 pages Merci à Babelio et à Le Livre de Poche qui m'ont permis, via la dernière Masse Critique de recevoir ce roman.
Comme une chronique c'est bien, mais que deux c'est mieux....le hasard a fait que ma copine Sandra du blog Passion Thrillers a lu ce livre en même temps que moi... Il n'en fallait pas plus pour que l'on vous propose nos deux chroniques à son sujet réunies. 4e de couverture Rude journée pour le commissaire Yeruldelgger Khalitar Guichyguinnkhen. A l'aube, il apprend que trois chinois ont été découpés au cutter dans une usine près de Oulan-Bator. Quelques heures plus tard, dans la steppe, il déterre le cadavre d'une fillette aux boucles blondes agrippée à son tricycle rose. Il y avait la Suède de Malkell, l'Islande d'Indridason, l'Ecosse de Rankin, il y a désormais la Mongolie de Manook ! Une maîtrise époustouflante pour le polar le plus primé et le plus dépaysant de tous les temps. Mon avis Le packaging n'est pas vraiment des plus attirant, ni d'ailleurs la 4e de couverture. C'est un constat: le titre imprononçable, la couverture vieillotte ... tous ces points peuvent rebuter à lire ce roman de Ian Manook. Une fois n'est pas coutume, l'habit de ne fait pas le moine, "Yeruldelgger" en est la preuve incontestable. Faites abstraction de tous ces éléments visuels et de l'apriori au sujet de ce roman, inspirez un grand coup et plongez dedans. Pas de présentation proposée dans ce roman, le lecteur est directement confronté au commissaire Yerulderlgger en pleine action. Deux affaires serviront de fil conducteur à ce roman: le massacre de trois chinois et la découverte d'une fillette enterrée avec son tricycle. Découle de ces deux affaires une incroyable enquête d'une rare complexité mais dictée d'un main de maître par Ian Manook. Le lecteur découvre des éléments morceau par morceau, des liens se nouent et de dénouent entre les deux enquêtes et de nombreux personnages extérieurs sont impliqués à différents niveaux. Les personnages sont d'ailleurs un point d'importance et d'intérêt dans ce roman. Un vrai travail a été réalisé par l'auteur qui nous offre un large panel hétéroclite. Ripoux, moines, corrompus, nazis, un jeune garçon défavorisé, une adolescente en manque de repères, ... liste non exhaustive des différents acteurs de cette histoire. Qu'ils soient attachants ou détestables, Ian Manook prend vraiment le temps de tous nous les présenter, de nous exposer leurs psychologies toujours parfaitement travaillées et nous laisse nous forger notre propre opinion. A travers ces personnages, et au delà d'une passionnante enquête policière, Ian Manook nous offre un superbe roman emplis d'humanité. Il nous emmene pour un voyage inédit à la découverte de la Mongolie traditionnelle, celle qui vit encore avec les rythes et légendes qui rythment le quotidien des familles depuis des siècles. L'histoire du pays nous est expliqué calmement, on découvre les croyances des mongoles, leur mode de vie dans les yourtes et leurs habitudes jours après jours. "Yeruldelgger" est un vrai voyage initiatique au coeur même de la Mongolie, loin des façades touristiques. Une vague d'émotions submergent à plusieurs le lecteur. Les éléments de l'enquête s'assemblent petit à petit au fil des chapitres pour enfin arriver doucement, et non sans mal, à la fin du roman On ne peut que retenir la complexité de l'enquête qui nous est offerte et qui est parfaitement menée. "Yeruldelgger" est une vraie claque, une découverte des plus inattendue, le roman qui me fait aimer les enquêtes policières. Un coup de coeur qui sait appuyer là où ça fait du bien, qui fait qu'il devient rapidement pénible de poser le livre pour aller travailler, qui nous fait lire jusqu'à 2h du matin sans s'en apercevoir... Et le mieux dans l'histoire c'est qu'une nouvelle aventure du commissaire Yeruldelgger vient d'être publiée chez Albin Michel. De quoi proposer de nouvelles heures de lectures passionnées. --------------------------------------------------------------------------- A présent je vous propose la chronique de Sandra, le lien direct ICI : Comment passer un excellent moment de lecture ? 1.Ne pas s'attarder sur la couverture (il faut bien admettre qu'elle n'est pas follement attirante...) 2.Ne pas essayer de lire le titre (de toute façon c'est peine perdue, il est imprononçable...) 3.Se dire que la Mongolie doit être un joli pays (à défaut d'être la destination rêvée pour des vacances paradisiaques...) Une fois dépassés ces trois a priori (qui ont fait que j'ai mis plus d'un an à ouvrir ce livre !), c'est le choc ! La vraie claque dans les règles de l'art ! Le regret de ne pas avoir cédé à la tentation beaucoup plus tôt, parce que j'ai passé un moment magique dans les steppes aux côtés de Yeruldelgger et de sa petite bande ! Ian Manook nous amène en Mongolie à la façon d'un ethnologue. Il nous fait découvrir non seulement les paysages de steppes au milieu des yourtes, mais aussi les us et coutumes de ce pays qui s'avère être beaucoup plus attirant que je ne le pensais au départ, le tout de façon très poétique et avec une plume quasiment magique. "Il avait admiré l'aube invisible argenter le lac et l'horizon, puis rosir le ciel derrière les brumes bleutées, et inonder enfin la vallée d'une lumière chaude et dorée qui faisait fumer les berges autour de la yourte." Mais il nous amène aussi en Mongolie à la façon d'un maître en matière de thriller ! Pour quelqu'un qui prétend ne pas connaître particulièrement le sujet il le maîtrise à merveille !!! Une intrigue qui tient parfaitement la route... Yeruldelgger, commissaire de police, est en charge de deux dossiers sensibles: le meurtre sanglant de trois chinois et la découverte du corps d'une fillette au milieu de nulle part. Cet homme détruit et solitaire va mener un enquête qui se transformera petit à petit en quête de la vérité sur une toute autre affaire qui le touche au plus profond de son être... Des personnages plus attachants les uns que les autres... L'auteur a pris un soin immense à la description de ses personnages, il les dépeint avec une précision et un humanité remarquable ! Il y a Yeruldelgger mais pas que ! Son entourage aussi est attachant: de Oyun, sa collègue, en passant par Solongo, la légiste et amie, et Gantulga, ce gamin intrépide et imprévisible qui va se greffer sur l'enquête, tout se petit monde forme un microcosme que l'on se délecte à découvrir au fil des pages. Un style incomparable... Le style de Ian Manook est totalement incomparable ! Si certains auteurs peuvent se ressembler dans certaines façons d'écrire ou de construire une intrigue, lui est à part ! Inclassable ! Il alterne entre des chapitres courts qui donnent du rythme à l'intrigue et qui accentuent le suspens, et des chapitres plus longs pour donner une dimension humaine à son récit. C'est magistral ! LE thriller de la décennie... Loin d'être un page-turner, ce livre est pourtant totalement addictif et impossible à lâcher ! Un thriller romanesque qui remplit absolument toutes ses fonctions: celles du thriller, nous faisant passer par tous les stades de l'angoisse et de la peur, mais aussi celles du roman, nous faisant rêver et voyager. Un coup d'essai que ce premier roman et un véritable coup de maître pour, me concernant, un coup de foudre comme je n'en ai jamais eu ! Je n'hésite donc pas à dire que je viens de lire LE thriller de la décennie !!! La suite étant sortie chez Albin Michel, "Les temps sauvages", je vais m'empresser de poursuivre mon aventure mongole !
4 Commentaires
Sandra
2/20/2015 05:58:03 am
Très belle chronique mon Guillaume ;) <3
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Guillaume TdV
2/23/2015 09:20:37 pm
Pareil pour le tienne ! Un honneur de partager cette chronique avec toi <3
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Manook
2/20/2015 07:00:46 pm
On a beau être un vieux mec blindé, carapaçonné comme un vieux caïman du Pantanal, se la jouer cool face au succès qui monte comme la marée au Mont Saint Michel à l'équinoxe, des chroniques comme la tienne Guillaume, et celle de Sandra, c'est comme un goûté volé un été de vacances quand on a dix piges. Du pur bonheur, de la fierté d'avoir osé, et le plaisir d'être celui qui partage avec la bande. A mon âge, je ne cherche à construire ni une œuvre, ni une carrière. Juste de bons moments d'écriture pour moi, et de plaisir pour mes lecteurs. Et quand ils me disent que c'est réussi, cela suffit à mon bonheur. En dehors des huit cent cinquante millions d'eurodollars de royalties, évidemment. Merci encore.
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Guillaume TdV
2/23/2015 09:24:29 pm
Ca doit etre ça le secret de cette réussite, cette volonté de l'auteur de ne pas vouloir faire absolument de ces écrits des Best-Sellers. Les chroniques parlent d'elles-même, sage décision que de nous avoir partager ces histoires avec nous.
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