La Prunelle de ses Yeux Ingrid Desjours Robert Laffont - La Bête Noire 4e de couverture
Gabriel a tout perdu en une nuit. Son fils de dix-sept ans, sauvagement assassiné. Ses yeux. Sa vie… Les années ont passé et l’aveugle n’a pas renoncé à recouvrer la vue. Encore moins à faire la lumière sur la mort de son enfant. Quand un nouvel élément le met enfin sur la piste du meurtrier, c’est une évidence : il fera justice lui-même. Mais pour entreprendre ce long et éprouvant voyage, Gabriel a besoin de trouver un guide. Il recrute alors Maya, une jeune femme solitaire et mélancolique, sans lui avouer ses véritables intentions… LA CÉCITÉ DE CONVERSION EST UNE PATHOLOGIE AUSSI MÉCONNUE QU’EFFRAYANTE : SUITE À UN PROFOND TRAUMATISME PSYCHOLOGIQUE, VOUS ÊTES AVEUGLE. C’EST CE QUI EST ARRIVÉ AU PERSONNAGE PRINCIPAL DE CE ROMAN. Mon avis Toujours une aventure que de se plonger dans un roman d'Ingrid Desjours. L'auteure devient célèbre pour emmener ses lecteurs là où jamais ils n'auraient pensé aller en ouvrant un roman. Après un titre fort sur le terrorisme avec "Les Fauves" en 2015, 2016 est sous le signe de la cécité: la perte de vue suite à un choc psychologique important. L'auteure se met au service de ce phénomène de "cécité de conversion" à travers un thriller psychologique épuisant. Car épuisé vous l'êtes bien à l'issue de cette intrigue qui ne ménage pas les sentiments du lecteur. Une alternance de flash back et de moments présents nous emmène dans un roman au rythme soutenu, mais qui prend tout de même le temps de nous plonger dans l'univers créé par l'auteure. Ce qui est toujours passionnant avec Ingrid Desjours ce sont les sujets dans le sujet. Ici, le principal reste la découverte de la cécité de conversion mais, sous-adjacents, on découvre d'autres sujets dont la pratique de bizutages dans certaines écoles privées. Et comme rien n'est jamais fait à moitié, plusieurs chapitres du roman qui traitent de ce sujet sont à la limite du supportable. Pas de langue de bois, c'est difficile à lire mais nécessaire pour prendre mesure de l'ampleur de certaines situations. Mais ce qui reste incroyable et bluffant c'est la construction de l'intrigue qui laisse à tous les coups le lecteur sur le carreau. L'auteure est vraiment vicieuse car elle nous laisse croire que l'on maitrise tous les aspects de l'intrigue alors qu'il n'en ai rien du tout: rebondissements et coups de bluff arrivent au moment où l'on s'y attend le moins et bim... je me suis encore fait avoir jusqu'au bout. C'est encore un coup de cœur pour cette cuvée 2016 d'Ingrid Desjours. Les surprises sont toujours agréables et les sujets bien amenés tout en étant chocs. Une pépite à glisser dans votre panier.
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Je l'ai fait pour toi Laurent Scalese Belfond 4e de couverture
Première loi : le crime parfait existe. Deuxième loi : le criminel parfait n'existe pas. Troisième loi : l'enquêteur doit donc concentrer ses efforts non pas sur le crime, mais sur le criminel. Bienvenue à Lazillac-sur-Mer, dans l'univers du commandant Samuel Moss dont les armes sont le charme, la séduction et l'art du détail : rien ne lui échappe, que ce soit sur une scène de crime ou au quotidien. Cette histoire débute quand la romancière à succès Jade Grivier est retrouvée morte chez elle, dans son bureau, suicidée. Après avoir inspecté les lieux, à sa façon, Samuel Moss conclut qu'il ne s'agit pas d'un suicide mais d'un homicide, dont il identifie immédiatement le coupable. Le plus compliqué, maintenant, pour Samuel Moss, est de comprendre comment le meurtrier a procédé et de prouver sa culpabilité, avec élégance bien sûr, et surtout sans salir ses nouvelles chaussures sur la plage de Lazillac... Mon avis Une fois n'est pas coutume mais déjà j'étais séduis par ce livre rien qu'en voyant cette magnifique couverture. Juste sublime, couleurs flamboyantes et design graphique. Bref, l'objet est totalement charmant. Passons aux choses sérieuses: le contenu et son sujet: le crime parfait. Une auteure a succès se suicide dans son bureau sans aucune forme de prémonition. Pour Samuel Moss, chargé de l'affaire, cela n'a rien d'un suicide: reste à le prouver. Premier élément qui m'a conquis: le personnage de Samuel Moss. Laurent Scalese a créé un personnage fantasque au possible, dandy moderne aux manies obsessionnelles. Il devient très vite attachant mais on ne peut pas s'empêcher de se dire qu'on n'aimerait pas partager le quotidien d'un tel personnage. Ensuite, j'ai beaucoup aimé le déroulement de l'enquête. Très vite on sait que Samuel sait qui est le meurtrier, enfin pense le savoir, car rien n'indique qu'il s'agit d'un meurtre. Mais le cheminement est parfaitement trouble pour le lecteur, tout comme pour sa nouvelle coéquipière. Et petit à petit, tout en subtilité, le trouble se dissipe et c'est du grand génie. L'intrigue est montée avec beaucoup d'imagination, ce qui n'a de cesse de nous réserver des surprises. Un truc de fou, à en rester bouche bée. De manière générale j'ai apprécie le paradoxe qu'il y a entre la complexité et la simplicité de l'intrigue. Sous sa forme rien d'extravaguant, pas de multiples lieux, pas d'actions rocambolesques... tout est simple pour se focaliser sur l'enquête. Et ça c'est juste passionnant. J'ai vraiment assimilé ce roman à un film policier, tout est très visuel afin de rendre l'expérience vraiment en immersion. Bref vous aurez compris que tout m'a séduit dans "Je l'ai fait pour toi", jusqu'à la fin qui est surprenante et toute en émotion. La musique des ténèbres Eric Bony City 4e de couverture
Un scientifique se jette par la fenêtre de son appartement parisien. Sur son torse, on découvre des lettres gravées à l’encre sanglante, un message destiné à Thomas Cazan, le journaliste spécialisé dans les affaires étranges.Au même moment, un autre chercheur est retrouvé mort devant l’immeuble où habite sa fille Agnès. Ce vieil excentrique, mis au ban de la communauté scientifique, s’était toute sa vie passionné pour une ancienne partition de musique qui aurait le pouvoir de tuer…C’est le début d’une étrange aventure pour Thomas et Agnès qui décident de collaborer pour lever le voile sur les circonstances de ces morts tragiques et mystérieuses. Une enquête au cours de laquelle sociétés secrètes, multinationales et scientifiques sans scrupules n’hésiteront pas à faire couler le sang pour s’approprier le secret de la « musique des ténèbres »… Mon avis Il me tardait de me plonger dans un nouveau thriller dont Eric Bony a le secret. Ravi de retrouver Thomas Cazan, j'ai découvert cette nouvelle enquête avec le plus grand des plaisirs. La construction de ce nouveau roman m'a tout de suite absorbée. Plusieurs intrigues, de prime abord indépendantes, sont présentées et cela ne manque pas d'actions. Immédiatement le lecteur est plongé dans une intrigue pleine de suspense. Un suicidé qui laisse un message indécriptable, des études scientifiques originales, une ancienne découverte médicale qui revient à la lumière du jour... pas de quoi s'ennuyer entre ces lignes. Au fil des chapitres, on suit les deux enquêteurs improvisés dans une aventure au risque de leur vie. J'ai vraiment beaucoup apprécié cette histoire pour laquelle on ressent que l'auteur a vraiment fait beaucoup de recherches. Ce réalisme intégré dans sa fiction donne un intérêt profond à son roman. Petite mention spéciale pour l'aspect ésotérique qui est vraiment passionnant. De rebondissements en déconvenues, l'intrigue prend une tournure à la fin incertaine. J'ai vraiment passé un excellent moment de lecture avec "La Musique des Ténèbres" qui a retenu tout mon intérêt. Les chemins de Garwolin Evelyne Dress Editions Glyphe 4e de couverture
Après le décès de son père, Sylvia Gutmanster se lance à vélo dans un pèlerinage à travers la Pologne, sur les traces d'une enfance qu'elle veut ranimer. Mais ce qui est demeuré invisible doit peut-être le rester. Pour elle, le passé revient et se mêle au présent. Les personnages d'autrefois, réels ou mythiques, lui répondent comme dans un jeu de miroir. Au terme de ce voyage, la voix intérieur, qui hante Sylvia depuis toujours, trouverait-elle enfin la paix ? Mon avis La plume d'Evelyne Dress est magnifique pour nous faire voyager au travers de son roman. J'ai adoré découvrir la Pologne et ses paysages magnifiques grâce aux voyages initiatiques de Sylvia. L'idée d'un voyage à l'étranger pour découvrir ses secrets de famille m'a beaucoup plu. Mais très vite je me suis ennuyé dans ma lecture de part le manque d'actions dans l'intrigue. Certaines scènes historiques dans lesquelles Sylvia se retrouve projetée dans le passé m'ont vraiment déplu... je n'en ai pas compris l'intérêt. Une lecture dépaysante mais qui n'a pas su capter mon intérêt. La fille dans le brouillard Donato Carrisi Calmann Levi 4e de couverture
Juste avant Noël, Anna-Lou, jeune fille exemplaire, disparaît sans laisser la moindre trace de son petit village des Alpes. Il s'agit de toute évidence d'un enlèvement, mais qui pourrait bien lui vouloir du mal? C'est alors que la star de la police, le commandant Vogel, débarque sur place entouré de sa horde de caméras. Cependant, il comprend vite qu'il n'a pas la moindre piste. Et devant ses fans, il ne peut pas perdre la face. Comment faire alors pour résister à la pression de son public qui réclame un coupable?... Une lecture addictive aux rebondissement ahurissants, et une réflexion fascinante sur le pouvoir des médias dans les affaires criminelles. Mon avis C'est avec ce nouveau titre et grâce aux Editions Calmann-Lévi (que je remercie) que je découvre la plume de Donato Carrisi et, j'ai envie de dire, IL ETAIT TEMPS !! Le moins que l'on puisse dire est que l'auteur à le don de créer des ambiances particulières qui plongent ses lecteurs dans son intrigue. J'adore l'idée de ce huit clos à l'échelle d'un village perdu dans les montagnes. L'ambiance devient rapidement malsaine, ça en est très palpable. L'intrigue, quant à elle, ne tarde pas à démarrer et va de paire avec l'ambiance croissante. Le mystère reste entier sur la disparition de cette jeune fille même après l'arrivée de ce flic surmédiatisé: VOGEL ! Quelques phrases laissent à imaginer qu'il sort d'une enquête qui a failli mettre sa carrière en péril. Il ne peut pas se permettre la médiocrité sur cette nouvelle affaire... jusqu'où peut-il aller pour garder la face devant les caméras? Les médias ont une place très importante dans ce thriller. L'auteur a mis un point d'honneur à démontrer à travers son intrigue l'effet souvent dévastateur que peut avoir l'intervention des médias dans une enquête policière. L'exemple est plus que clair. Toute interprétation est permise. L'intrigue se poursuit de rebondissements en surprises toutes plus époustouflantes les unes que les autres. Je suis resté bouche bée plus d'une fois lors de ma lecture, lecture que d'ailleurs j'avais beaucoup de mal à stopper. Bref, tout ça pour vous dire que j'ai eu un énorme coup de cœur pour ce nouveau titre de Donato Carrisi qui a tout du thriller complet. Aucun faux pas pour moi, un réel plaisir de lecture, un thriller comme je les aime: qui ont des trippes sans pour autant avoir de sang. Si ce n'est pas fait, lisez-le ;) Je t'ai rêvé Francesca Zappia Robert Laffont - Collection R 4e de couverture
La folie est son quotidien, rien ne la préparait à être « normale ». - On joue au jeu des vingt questions ? - OK , mais c'est moi qui les pose cette fois. - Ça marche. - Si je devine en moins de cinq questions, je serai vraiment déçue. Il esquisse un sourire et répond : - Ne m'insulte pas. - Est-ce que tu es vivant ? - Oui. - Tu habites ici ? - Oui. - Je te connais ? - Oui. - Est-ce que je t'ai rêvé ? Mon avis Après tous les retours plus qu'élogieux que j'ai eu de ce titre lors de sa sortie en France, il me tardait de me plonger dans cette publication de la fameuse "Collection R". J'ai adoré ce premier chapitre, une sorte de plongée dans le passé, un prologue qui sert de base à la construction du roman. Une rencontre entre deux enfants, devant l'aquarium à homards, dans un supermarché. Une mission: les libérer. Un doute: cela s'est-il réellement passé ? Alexandra gardera cet épisode de son enfance dans un coin de sa tête jusqu'à son entrée dans un nouveau lycée où elle va croiser Miles. Est-il le garçon aux homards ? Rien n'est sûre pour elle, à propos de ce garçon, mais aussi de manière générale dans sa vie. Car Alexandra est malade, elle est "cinglée" comme aiment l'appeler ces camarades. Peut elle mener une nouvelle normale malgré sa maladie ? Avec une émotion subtile l'auteure nous plonge dans le quotidien d'un lycée mais surtout dans celui d'une jeune fille schizophrène. Un sujet rarement traité, notamment en littérature jeunesse. Chose faite avec beaucoup d'humour, ce qui enlève une gravité au sujet néanmoins abordé avec beaucoup de sérieux. "Je t'ai rêvé" un roman qui m'a vraiment beaucoup touché. J'ai découvert un personnage attachant, on ne peut pas résister à Alexandra. Alors, c'est indéniable, je rejoins l'avis général et vous conseille de découvrir si ce n'est pas déjà fait :) Chanson douce Leila Slimani Gallimard 4e de couverte
Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame. A travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant. Mon avis Le moins que l'on puisse dire est que l'auteure nous plonge dans son sujet dès le 1er chapitre qui prend aux trippes. Ames sensibles s'abstenir !! Puis, nous voici dans un flash back surprenant qui va nous plonger aux origines de cette histoire dont la fin ne nous est plus sécrète. J'ai crains que ce choix de construction apporte un ennui et un manque d'intérêt au récit. Quel est le but de lire une histoire quand on en connaît la fin ? Et bien j'ai été rapidement surpris de me voir pris dans la spirale de cette histoire. Finalement le plus important n'est pas la fin mais le cheminement pour y arriver. Je me suis trouvé totalement absorbé par ce thriller psychologique intense et efficace. L'intrusion naïve d'une nounou, Louise, dans la famille de Myriam est addictive. L'utilisation des points de vue de différents personnages donne une vision complète sur les actions. Intensifiant le malaise qui n'a de cesse de se développer au fin des chapitres. "Chanson douce" est un roman moderne, angoissant tant son action peut se confondre dans le quotidien de n'importe qui. Un roman qui saisit son lecteur pour ne plus relacher la pression jusqu'à son terme. Le Pactole Cynthia D'Aprix Sweeney Fleuve Editions 4e de couverture Dispersée dans New York, la fratrie Plumb préfère s’éviter. Jack, antiquaire endetté, rêve d’offrir à son conjoint un peu de tranquillité. Auteur d’un unique best-seller, l’ex-« Glitterary Girl » Beatrice rêve, elle, de retrouver l’inspiration. Quant à Melody, dont le mari peine à solder le prêt de leur maison, elle rêve d’un avenir luxueux pour ses jumelles adorées. À vrai dire, ils n’ont pas grand-chose en commun. Excepté « Le Pactole », une fortune léguée par leur père qui doit leur revenir aux quarante ans de Melody, dans cinq mois… C’était sans compter l’accident de Leo, l’aîné, golden boy déchu : pour couvrir le scandale, les fonds ont été dilapidés, fauchant ainsi tous les espoirs. Mais qu’attendre de l’égocentrique Leo ? Et de ces retrouvailles forcées ? Sinon une fiévreuse partie de poker menteur qui, en révélant les failles de chacun, va balayer les certitudes, et bouleverser leurs vies… Mon avis
Moi qui adore les histoires de famille, il m'était impossible de passer à côté de 'Le Pactole'. Et je n'ai pas été déçu dès le début où l'auteure nous plonge avec un humour grivois dans un scandale qui va éclabousser toute la famille Plumb. Sexe, argent et secrets de famille sont au menu de ce roman: délectable à souhait. Vient ensuite la présentation de chaque membre de cette famille farfelue. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'y a bien que les gênes qui réunissent cette famille. Tous et toutes ont des caractères et des styles de vie bien différents: ce qui implique des situations assez drôles lorsqu'ils se réunissent. Beaucoup de chapitres prêtent à sourire. La lecture est vraiment agréable et sans prise de tête. Malgré tout, un point m'a vraiment dérangé lors de cette letcure, et ne m'a pas quitté jusqu' à la fin. J'ai trouvé la construction du roman très brouillon. On enchaine les chapitres sans aucune logique, les intrigues se multiplient, certaines restent à l'abandon. Il m'a manqué un fil conducteur, une certaine logique dans l'enchaînement des choses. C'est réellement dommage car ce point m'a tout de même un petit peu gâché ma lecture. De manière générale j'ai trouvé cette lecture très fraiche, drôle par moment, un peu cliché parfois. Un bon roman pour les vacances, pour qui ne veut pas se prendre la tête sur la plage. Riquet à la houppe Amélie Nothomb Albin Michel 4e de couverture
« L’art a une tendance naturelle à privilégier l’extraordinaire. » Mon avis Quel délicieux millésime Nothombien que ce cru 2016 aux notes de réécriture de conte. Cette année elle dépoussière le conte de Charles Perrault "Riquet à la houppe", avec un soupçon de "La Belle et la Bête". Déodat, enfant laid mais précoce dans le rôle de la Bête & Trémière, aussi belle qu'idiote, enfin apriori, dans celui de la Belle. Avec une subtile alternance, l'on suit d'un chapitre à l'autre, l'enfance puis le passage à l'âge adulte de nous deux protagonistes. Les destins ne sont pas tout tracés pour ces deux là, la vie leur réserve des surprises. J'ai réellement savourer cette modernisation de deux contes en un roman fin, emplis d'oiseaux, de bijoux et toujours de champagne. L'émotion, ou plutôt, les émotions sont présentes pour mon plus grand plaisir. Un délice, qui, comme chaque année, se dévore trop rapidement. Ma part de gaulois Magyd Cherfi Actes Sud 4e de couverture
Printemps 1981, dans une cité d'un « quartier » de Toulouse, un rebeu atypique qui s'idéalise en poète de la racaille escalade une montagne nommée « baccalauréat » : du jamais vu chez les Sarrasins. Sur la ligne incertaine et dangereuse d'une insaisissable identité, le parolier-chanteur de Zebda raconte une adolescence entre chausse-trape et croc en jambes, dans une autofiction pleine d'énergie et de gravité, d'amertume ou de colère, de jubilation et d'autodérision. Mon avis Avec « Ma part de Gaulois », Magyd Cherfi nous propose un témoignage très touchant sur ses années de jeunesse en France mais surtout sur l’année qui a changé sa vie : l’année du bac. En effet, dans la cité de Toulouse, un arabe qui passe son bac est un événement en soi. C’est avec une grande fierté que l’auteur nous raconte son investissement pour son futur mais aussi celui des autres à travers le soutien scolaire qu’il proposait dans son quartier. Cette histoire au demeurant très touchante cache malgré tout la réalité raciale qui existait (existe) dans les années 80. Ce témoignage nous fait découvrir cette réalité de l’intérieure, ponctuée de ressentis poignants. Le bémol de cette lecture reste pour moi le choix de style trop soutenu, il manque à certains moments d’humilité. C’est dommage d’alourdir la lecture d’une telle histoire avec un discours inapproprié. L’essentiel est parfois perdu dans trop de détails. Dommage. Mais cet aspect ne m’a en aucun cas gâché le plaisir de découvrir l’histoire de Magyd Cherfi, un témoignage émouvant à découvrir. |
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Mai 2019
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